L’homm
e n’est véritablement grand qu’àgenoux ! Et s’il ne se met pas à genoux devant son Dieu, alors il s’agenouillera devant les idoles qu’il se sera créées !
Que faites-vous, ô Mages, que faites-vous ? Vous adorez un enfant à la mamelle, dans une vile étable, et caché sous de vils langes ? Est-ce que vous voyez Dieu en lui ? Si c’était un Dieu ne serait- il point dans son temple ? Le Seigneur, mais c’est dans les cieux qu’il habite et vous venez, le chercher, dans une vile étable, sur le sein d’une mère ? Que faites-vous, encore une fois, et pourquoi lui offrez-vous de l’or ? Est-il donc roi aussi ? Mais où est sa cour royale, où est son trône, où est la foule de ses courtisans ? Faut-il prendre une étable pour la cour d’un roi, une crèche pour son trône, Joseph et Marie pour ses courtisans ? Comment des hommes aussi, sages ont-ils pu perdre le sens au point d’adresser leur adoration à un tout petit enfant, que son âge et la pauvreté de ses parents contribuent à rendre méprisable ? Ils ont perdu le sens, c’est vrai, mais c’est pour le recouvrer, et le Saint-Esprit leur a appris avant tout autre ce que l’Apôtre n’a annoncé que plus tard, c’est, que : « Si quelqu’un parmi vous veut être sage, qu’il devienne insensé et il deviendra sage » (I Cor. I, 21).
Quelle profondeur dans cette méditation de saint Bernard de Clairvaux ! Les mages ont été sages aux yeux de Dieu, car ils ont cru à la vérité de l’incarnation ! A nous aujourd’hui de devenir complètement fou aux yeux du monde, mais parfaitement sage aux yeux de Dieu en devenant des adorateurs fervents du Seigneur Jésus eucharistique ! Quelle folie en effet aux yeux de l’homme que l’invention de l’eucharistie ! Quel abaissement de Dieu ! Ici, non seulement la divinité est cachée, mais aussi la sainte humanité du Verbe !
A Jérusalem, les experts en écriture renseignent immédiatement les mages sur le lieu de la venue du Messie ! Mais pourquoi donc restent-ils à Jérusalem et ne se précipitent ils pas à Bethléem pour adorer eux aussi l’enfant roi ?
Chers amis, l’expertise scripturaire n’est malheureusement pas un gage de foi vivante ! Et aujourd’hui ? Les experts de l’écriture, qui passent leur temps assis sur leur chaise dans leur bureau et qui dissèquent le récit de la dernière Cène ou le discours du pain de vie chez saint Jean, ignorent parfaitement la présence du Seigneur au tabernacle et ne vont jamais à ses pieds pour lui demander sa lumière !
On raconte que saint Thomas d’Aquin, le docteur universel de l’Eglise, allait mettre sa tête dans le tabernacle pendant de longues heures lorsqu’il butait sur une difficulté théologique ! Benoit XVI demandait à ses pairs de retrouver cette attitude (qui nous vient des pères de l’Eglise) en face de la parole divine : faire de la théologie à genoux ! L’homme n’est véritablement grand qu’à genoux ! Et s’il ne se met pas à genoux devant son Dieu, alors il s’agenouillera devant les idoles qu’il se sera créé !
Oui Jésus, Tu es le Seigneur des Seigneurs, et tu es digne d’être adoré dans toutes les églises du monde ! Que vienne ton Règne eucharistique !
Père Jérôme Dernoncourt
Missionnaire de la Sainte-Eucharistie