ASDE 056 Don Ottavio Michelini

Confidences de Jésus à ses prêtres

Don Ottavil Michelini

L’Eglise souffre dans ses saints et dans ses justes

Ecris mon frère, je suis don Orione

L’Eglise souffre aujourd’hui dans sa nature de Corps mystique du Christ. Le Chef de ce Corps mystique du Christ est le Christ lui-même, Chef réel, personnellement présent avec sa Divinité et son Humanité. En tant que Chef fondateur, le Christ, qui ne peut plus après sa Résurrection souffrir physiquement, souffre par contre spirituellement, moralement, par la faute des hommes qui répudient sa Rédemption, son Amour infini. Cela est paradoxal, absurde, insensé, mais vrai.

Jésus, Verbe éternel de Dieu fait Homme, n’est pas un mystificateur ; Il est la vérité, toute la vérité. Eh bien ! Combien de fois n’est-il pas intervenu de façon extraordinaire pour faire comprendre aux hommes distraits, indifférents, apathiques, assez souvent mauvais et pervers et remplis de haine contre Lui, pour leur faire comprendre l’Amour !

Ils ont peur de croire

Ce n’est pas dans le branle-bas de la vie moderne, tissée de traumatismes, de bruit, de laxisme, d’anarchie, de contestations, que peut mûrir une vocation… La vocation comporte une conception et une vision de la vie bien différente de celle du monde païen actuel.

La vocation doit croître et mûrir dans une oasis, et les oasis sont entourées par le désert.

Que de vocations perdues et quelles responsabilités de la part de ceux qui ont été appelés à cet apostolat primordial ! Comment peut-on, mon fils, conduire pas à pas sur des sentiers et des pâturages inconnus ceux qui sont appelés ?

Dans l’Eglise régénérée, les choses changeront : Je veux des prêtres humbles et bien disposés à me suivre sur la voie de la Croix et non sur les voies du monde !

Ils doivent savoir que le monde appartient au Malin et que le Malin ne peut se vaincre que par l’humilité de la Croix ; c’est ainsi que Moi Je l’ai vaincu et c’est seulement ainsi que mes prêtes le vaincront !

Je te bénis, mon fils, aime-Moi et prie ! Offre-toi pour que la grâce pénètre dans les esprits et dans les cœurs de tant de prêtres qui sont sur le point de se perdre éternellement

1er décembre 1976


Absurde renversement

Combien de fois ne s’est-Il pas plaint à des âmes qui lui sont chères ! Apparitions innombrables à des saints, auxquels Il a confié sa tristesse et sa souffrance infinies, à cause de l’ingratitude humaine et chrétienne, à cause de l’ingratitude des consacrés, prêtres, religieux et religieuses.

A sainte Marguerite-Marie, Il a dit : « Voici ce cœur (en montrant son Cœur entouré d’épines) qui a tant aimé les hommes et qui ne reçoit d’eux que des offenses, des ingratitudes et du mépris, etc… « . Ne s’est-Il pas manifesté ruisselant de sang ? Toi aussi, avec d’autres, tu en es témoin. A combien d’autres Il a fait voir son Cœur entouré d’épines ; et que voulait-Il signifier par ces épines.

Ces manifestations, attestant sa douleur, son infinie tristesse, spécialement en ces temps d’obscurité, ne se comptent pas ! Malgré tout cela, les consacrés et même les évêques demeurent sceptiques, apathiques, insensibles.

Ils ne croient pas (crise de foi) ; ils ne croient pas et ne veulent pas croire ; ils ont peur de croire. Ils ne veulent pas admettre le surnaturel à cause des conséquences inévitables que cela comporte ; ici je fais allusion aux consacrés, précisément à ceux qui devraient L’aimer le plus et être ses véritables témoins face au monde athée. Ce sont précisément les consacrés qui attristent et déçoivent le plus le Cœur miséricordieux de Jésus.

Si, à l’apathie, à l’indifférence, à la tiédeur, à l’incrédulité des consacrés, tu ajoutes l’avalanche ininterrompue qui se déverse sur Lui, comme à Gethsémani, de péchés, d’infamies, de crimes, de délits de toute nature et de toute espèce, commis par des chrétiens et d’autres hommes du monde entier, tu pourras comprendre son immense, son infinie souffrance.

Pour celui qui aime infiniment les âmes, pour lesquelles il a souffert et souffre infiniment, il n’y a pas et il ne peut y avoir de plus grande peine que de voir les âmes marcher en très grand nombre vers la perdition éternelle.

Le pape sous la croix

De Moi il a été justement écrit « Quand Jésus eut achevé de donner ses consignes à ses douze disciples…, il partit de là pour enseigner et prêcher… » (Mt 11, 1). On doit pouvoir en dire autant de tous les éducateurs.

Ce doit être le souci des Pasteurs d’âmes de donner aux séminaristes une direction spirituelle irréprochable sous tous les rapports.

Le principal devoir du Directeur spirituel sera de faire comprendre que chaque prêtre doit être une victime, que chaque prêtre a une mission supérieure dans l’Eglise de Dieu : qu’il doit s’immoler lui-même, d’abord par l’anéantissement de son ‘moi’ et ensuite en demeurant en opposition avec les enseignements du monde qui ne peuvent jamais s’accorder avec ceux de Dieu ; donc par l’anéantissement complet de lui-même, à l’exemple du divin Maître, des saints et des martyrs. Il faut que les appelés s’inspirent et se mettent sous la conduite de ces modèles et prototypes.

Ce sera le devoir du Directeur spirituel de faire prendre conscience aux aspirants-prêtres que les sons naturels ne servent à rien s’ils ne sont pas mis humblement au service de Dieu, pour sa gloire, au service de leur propre sanctification et du salut de leurs frères.

Ce sera le soin du Directeur spirituel de persuader les choisis qu’aucune activité extérieure, en elle-même et par elle-même, ne sert à sanctifier et sauver les âmes. Celui qui sauve est toujours et uniquement Dieu, Lequel n’a besoin de rien ni de personne.

Frère, de même que le Chef invisible de l’Eglise souffre indiciblement, de même souffre, dans une mesure différente mais incroyablement grande, le chef de l’Eglise, le Pontife romain.

Il se trouve au sommet, et de ce sommet il voit son Eglise comme aucun autre mortel ne la voit. Il voit l’orgueil dont elle est imprégnée, il voit l’obscurité qui l’enveloppe, il voit les blessures qui la divisent et qui la déchirent, il voit le laxisme spirituel et moral, l’anarchie dans laquelle elle se débat, il connaît les scandales, il connaît la haine et les complots ourdis dans l’ombre par ses ennemis ; son cœur en est comme écrasé ; seules une grâce particulière et l’assistance divine ont jusqu’ici empêché qu’il ne succombe.

Si à tout cela on ajoute la duplicité de ceux qui sont et qui devraient être les plus proches, alors on comprend que la mesure de sa souffrance ait atteint son comble.

Beaucoup d’évêques et la quasi-totalité des prêtres ignorent les immenses souffrances du Chef invisible et du Chef visible de l’Eglise.

Si les motifs de souffrance pour le Chef visible de l’Eglise sont si grands et si graves, frère, considère combien plus graves infiniment sont ceux du Chef invisible, parce que Lui les voit, non seulement globalement comme le Chef visible, mais aussi en détail dans chaque membre de son corps mystique et dans toute l’humanité.

Ce qui échappe à l’œil humain, même le plus perçant, n’échappe pas à son oeil divin.

Terrible anémie spirituelle

L’Eglise, mon frère, souffre dans ses saints et dans ses justes ; ceux-ci souffrent dans la mesure où ils aiment, ils souffrent parce qu’ils ressentent les graves désagréments que leur cause la terrible anémie spirituelle dont sont atteints les évêques et les prêtres, et les âmes consacrées en général.

Les saints et les justes souffrent, parce que sur eux se concentrent les efforts de puissance de l’enfer, qui les soumettent parfois à un véritable martyre. Frère, je n’ai pas tout dit, ce serait trop long, mais je veux te rappeler que ce n’est pas à de légères souffrances que sont soumis les membres sains, le commun des fidèles, qui ressentent eux aussi des désagréments moraux et spirituels à cause de la tiédeur et souvent de la conduite répréhensible de beaucoup de prêtres.

Malgré tout je te dis : ne te laisse pas décourager, influencer ou intimider par ceux qui concentrent tous leurs efforts pour y parvenir ; ne te soucie pas de l’insouciance humaine. Moi, je n’aurais rien fait durant ma vie terrestre si j’avais prêté l’oreille aux voix des hommes ; il faut tendre l’oreille aux voix qui viennent d’En-Haut. A celles-là j’ai toujours obéi et ce fut ainsi que je devins un instrument dans le plan de la Providence, pour ma sanctification personnelle et celle d’un grand nombre d’autres âmes.

Courage, frère, court est le chemin terrestre, éternelle par contre est la récompense qui t’attend.

Tu n’es pas seul ; nous sommes avec toi et avec tes amis, nous qui vous avons précédés dans la Maison du Père commun.

13 janvier 1977


Très douloureuse passion et éclatante résurrection

Ecris, fils, je suis Padre Pio.

Déjà sur la terre, mon fils très cher, je vis clairement, par une faveur divine, l’évolution dans le futur de la vie de l’Eglise ; je vis ces tourments et je vis déjà sa montée, déjà commencée, vers le Calvaire, je vis l’obscurité dont elle était enveloppée et dans laquelle elle se plongeait toujours davantage ; je vis ses Judas et les conséquences de leurs trahisons ; je vis ses martyrs ; je vis ses suppliciés ; je vis le sang baigné abondamment la terre, mais je vis aussi ses bourgeons gonflés de sucs vitaux ; je vis l’aube de son printemps ; je vis sa très douloureuse passion et son éclatante résurrection, et parmi tout cela, je te vis toi aussi, mon fils Don Ottavio ; oui, je te vis aussi, avec ta croix, suivre l’Agneau sur la voie du Calvaire ; je te vis aussi avec ton fardeau de tribulations sur les épaules, tandis que tu annonçais à l’Eglise le problème central de la Pastorale, mis de côté par un bon nombre de Pasteurs et un très grand nombre de prêtres qui, au nom de je ne sais quelle réforme ou de quel Concile, se sont proposés de tout changer, de tout restructurer : Bible, Evangile, Tradition, mettant de côté le Christ, vrai Dieu et vrai Homme, de sorte que de plus en plus ouvertement ils acceptent du Christ seulement son Humanité et pratiquement refusent et nient sa Divinité. Prétendre restructurer Dieu, restructurer la Doctrine et la Morale, signifie avoir atteint le plus haut niveau de la présomption et de l’orgueil auquel l’homme puisse parvenir.

Mon fils, certes dans le passé l’Eglise a connu des hommes de l’acabit de tant de présomptueux théologiens de ce siècle, mais ces hommes apparaissaient sur la scène de l’Eglise à des époques successives. Jamais un aussi grand nombre n’est apparu en un même siècle et jamais ils n’ont mis en discussion toute la Révélation et toute la Loi, de sorte qu’à l’heure actuelle, comme il t’a été dit, on a perdu le sens du Bien et du Mal, du licite et de l’illicite.

L’ennemi ne prévaudra pas

Mon fils, combien de temps Satan a-t-il mis à préparer son plan vaste et complexe pour entraîner dans le matérialisme l’Eglise et le monde ? Des millénaires, mais en ces deux derniers siècles, au nom du progrès et en se servant de ce progrès matériel, il a accéléré le processus. Par les moyens que le progrès a mis à la disposition de l’humanité, et donc aussi de l’Eglise, il a accéléré son plan meurtrier de démolition de cette Eglise qu’il a toujours haïe, avant même que le Sauveur l’établisse comme Sacrement de salut au milieu de l’humanité.

Cet ennemi féroce a réussi seulement en partie de son propos et dans son dessein de démolir l’œuvre de Dieu, car il ne lui sera pas permis d’aller au-delà de la limite décrétée, c’est à dire qu’il ne prévaudra pas, mais le dommage causé aux âmes est certainement incalculable, supérieur à toute capacité d’entendement de l’esprit humain.

Il est inutile d’argumenter à nouveau sur le pourquoi de tout cela. La réponse t’a été donnée et répétée plusieurs fois, mon fils Don Ottavio. Tu as été choisi comme instrument de la Providence divine pour poser de nouveau le vrai problème de la Pastorale, puisque celui-ci doit être à la base de toute activité ecclésiale, car aucune rénovation ou régénération ne serait possible si elle n’était fondée sur les solides et impérissables principes de la Foi et de la Morale.

Le vent de la purification souffle déjà

Mon fils Don Ottavio, devant Dieu les millénaires sont moins qu’un instant qui fuit et l’actuelle situation de l’Eglise est comme celle d’une nuageuse et brumeuse journée d’automne : air stagnant, visibilité nulle, beaucoup d’accidents et de malaises. Puis se lève le vent qui balaie le brouillard dense et maussade ; et voici que le soleil brille de nouveau, pour redonner confiance aux âmes lasses et désabusées.

Le vent de la purification souffle déjà et le ciel se charge maintenant de nuages toujours plus sombres, puis viendra l’orage, la tempête qui bouleversera toute chose, qui détruira les sottes et folles espérances de l’Ennemi. Ensuite ce sera le soleil de la nouvelle ère de paix et de justice, le soleil qui éclairera la terre d’une nouvelle lumière jamais vue ni connue. La chaleur du soleil rendra la terre féconde comme jamais elle ne le fut…

Mon fils, Lui te regarde avec amour ; aime-Le, aime-Le, fils ; suis-le jusqu’au sommet.

16 juin 1978

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :