ASDE 055 Editorial

Editorial

Si l’on devait effectuer un micro-trottoir et demander aux moins de vingt ans, comme probablement à de nombreuses personnes dépassant cet âge, que représente pour eux la fête de Noël, il est fort probable que les réponses obtenues seraient bien éloignées de ce qu’est véritablement la fête de Noël. Dans notre monde actuel, la période de Noël est essentiellement limitée aux éléments festifs séculiers. Il faut bien reconnaître qu’elle est devenue un élément marketing et commercial permettant aux commerçants de tout secteur de faire des affaires. Oui, Noël est bien d’abord une fête commerciale totalement désacralisée pour le commun des mortels. Et pourtant, elle a imprégné toutes les fibres de la société pendant tant de siècles mais le sens de la fête de Noël a été détourné au profit du business.

Malgré tout ce que peuvent avancer de doctes savants qui n’en connaissent rien – ou plus exactement font tout pour nous faire croire que les chrétiens n’ont fait que reprendre une fête païenne mise au goût du jour –, Noël est d’origine chrétienne. Il pouvait y avoir avant l’an 0 une fête du renouveau puisque, dans l’hémisphère nord, elle correspond au rallongement de la durée du jour. C’est en effet à ce moment que les jours rallongent et que le soleil prend le pas sur l’obscurité, petit à petit. Le monde chrétien, seul, fête chaque année la Nativité du Sauveur. Notre Père du Ciel s’est incarné par son Fils qui a pris la nature humaine pour venir sauver l’humanité du péché qui a frappé Adam et Eve et toute leur descendance. Oui, un Sauveur nous est né à Bethléem en Judée. Le Christ, vrai Dieu et vrai Homme, a pris chair humaine par sa Mère la Vierge Marie sous l’action de l’Esprit-Saint.

En prenant la condition humaine, le Christ aura vécu ce que tous les enfants du monde connaissent. Il a été ce petit bébé, dépendant totalement, comme tous les bébés, de l’aide de ses parents. La Vierge Marie l’a nourri de son sein, l’a langé et lavé. Il a suivi le développement normal de tous les enfants qui grandissent au fil des ans, jusqu’à être l’enfant de douze ans qui a enseigné pendant trois jours les scribes au temple de Jérusalem, a connu l’adolescence et a appris le métier de charpentier auprès de son père Joseph. Il a dû subvenir aux besoins matériels de sa famille pendant de nombreuses années, avec Joseph dans un premier temps et seul quand celui-ci eût terminé son pèlerinage terrestre. Il a ainsi vécu auprès de sa mère pendant trente ans, dans l’anonymat le plus complet. Jésus était pour tous le fils de Joseph et de Marie.

Mais revenons à cette nuit de Noël. Vous êtes-vous déjà mis dans la « peau » d’un personnage de cette nuit froide où Jésus et Marie, ne trouvant nulle part où se loger, ont dû se résigner à s’abriter dans une étable. Prenons la place de Joseph ! Combien son cœur devait être attristé de ne pouvoir offrir à son épouse un lieu digne de celui qu’elle allait enfanter dans cette sainte nuit. Est-ce bien une étable que méritait Celui qui allait naître, Lui, le fils de Dieu. Joseph ne devait attendre rien de luxueux, mais un lieu décent où Marie puisse enfanter le Roi des Rois. C’est un berger qui indiqua une étable à Joseph. Cette simple étable serait celle qui allait accueillir dans l’obscurité la Lumière du monde.

Joseph et Marie s’en sont remis entièrement à la Providence, ils ont offert comme ils le faisaient déjà chaque jour et le feraient au fil des années cette situation difficile à vivre au Père du Ciel. Il faisait bigrement froid dans cette étable, il n’y sentait pas très bon. Pas très encourageant tout cela. Reprenant le dessus sur sa déception du moment, Joseph en homme courageux qu’il était s’est mis au travail de suite, prenant tout en charge afin que Marie se repose avant l’accouchement. Combien il devait penser à sa bien-aimée Marie, qu’il aimait d’un amour profond et vrai, afin qu’elle puisse se trouver dans les meilleures conditions matérielles pour ce moment qu’ils devaient attendre tous les deux avec beaucoup d’amour, accueillir leur enfant et fils de Dieu pour l’adorer de tout leur cœur, de toute leur âme. Cette perspective devait redoubler l’ardeur au travail de Joseph. Il fallait faire place nette, nettoyer le sol de tous les excréments d’animaux qu’il devait contenir, ranger tout ce qui était épars, préparer un âtre afin que le bébé puisse trouver non seulement la chaleur familiale mais aussi la chaleur du feu pour couper le froid et réchauffer l’emplacement.

Celui qui allait offrir sa vie en sacrifice des années plus tard est donc né cette nuit de Noël. Quel mystère doux et sublime à la fois, où pour venir sur terre et sauver les hommes, notre Dieu Sauveur s’est incarné en un enfant. Acte à la fois simple d’un Dieu incarné et pourtant d’une grandeur infinie. La naissance de Jésus dût être un acte extraordinaire. Comment Joseph a-t-il vécu cette naissance. A-t-il été actif, au sens humain du terme, durant cette naissance, ou bien Jésus est-il né alors que Joseph a pu être en prière à ce moment-là, ne se sentant pas digne en tant qu’homme d’y assister, bien conscient de la grandeur du mystère ? Nous savons que Marie n’a pas connu la douleur de l’enfantement. Comment alors a-t-elle vécu cette naissance ?… Ce n’est pas pour rien que je parlais tout à l’heure de la Lumière, car c’est toute la Cour Céleste qui devait être présente cette nuit pour chanter la gloire de la naissance du Rédempteur, Joie sur la terre et dans le ciel. C’est toute la création qui devait briller de tous ses feux dans la nuit – je pense au firmament qui devait être d’une beauté à nulle autre pareille, brillant de tout son éclat. Quelle nuit que cette nuit de Noël ! Et ce sont les pauvres bergers qui l’ont vécue dans toute sa beauté, une nuit qui allait marquer leur existence à tout jamais. L’enfant de la crèche était pour eux comme un trésor. Combien ils ont dû être marqué par l’amour que dégageait la sainte famille, entendant de leurs oreilles les chants célestes. Ils ont véritablement participé à cette symphonie si harmonieuse et qui les a touchés au plus profond de leur cœur. Merci Seigneur de nous faire revivre par la pensée et l’imagination cette sainte nuit, chaque année de notre existence. Quelle tristesse de penser à l’inconscience du monde chaque nuit anniversaire de la naissance de Jésus ? Quelle fête dans le Ciel chaque nuit du 24 décembre pour « accompagner » ceux qui sont présents à la messe de minuit !!!

Remercions le Ciel, et donc notre Père bien aimé, de nous permettre de prendre conscience d’une manière plus ou moins profonde de l’image de cet enfant, si pure et si sublime. Cette image a marqué des générations et des générations de chrétiens, imprimant dans l’inconscient collectif la beauté et la magnificence de la nuit de Noël que le monde moderne a détourné au profit d’intérêts financiers. Elle a permis d’être un moment de paix et de tranquillité lors des conflits, allant parfois jusqu’à une communion des belligérants, montrant par là qu’il y a dans le monde des moments transcendants qui peuvent rassembler les hommes.

Gardons dans notre cœur à tous, cette simplicité du cœur et de l’âme. Noël est là pour nous montrer que la paix entre les hommes est possible dès qu’ils sont prêts à s’oublier eux-mêmes en se rassemblant sous la bannière du seul capable de nous réunir tous, Jésus-Christ notre Sauveur et notre Dieu.

Jésus nous a montré la voie à suivre, celle de l’amour vécu entre les hommes dans l’Amour de Dieu. L’exemple de sa vie durant toute son existence, de sa naissance à sa passion, sa mort et sa Résurrection doit être au centre de notre vie et nous animé chaque jour. Ces mystères de la vie de Jésus, nous avons à les revivre dans notre cœur pour vivre en union avec Lui, en permanence. Avoir Jésus avec soi, c’est tout avoir avec nous. C’est l’assurance d’être sauvé pour vivre éternellement dans la gloire de Dieu en marchant sur les pas de Jésus.

Que le Seigneur bénisse chacun de vous et rende vos cœurs forts et joyeux.

Christian Dachy

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