ASDE 055 Maria Valtorta

 

Extrait des cahiers de

Maria Valtorta

 

Le 18 août 1943

 

Jésus dit :

 

« La beauté, la puissance, la force de la Foi sont telles que vous ne pouvez en connaître la plénitude qu’au ciel. Ici-bas, vous en avez seulement un pâle reflet, même dans les âmes les plus pénétrées de Foi. Mais ce reflet est déjà assez fort pour suffire à orienter toute une vie et la conduire tout droit à moi.

 

Je parle de la Foi. De la vraie Foi. De ma Foi. Il n’y a qu’un Dieu, il n’y a qu’un Christ, il n’y a qu’une Foi.

 

Cette vraie Foi, née avec l’être humain, habitant de la Terre, seule fleur du désert et de l’exil du premier homme et de la première femme et de leurs descendants ; Foi qui s’est perfectionnée au cours des siècles, puisant sa plénitude dans ma venue ; sceau, qui ne ment pas et ne peut se démentir, de la foi des patriarches et des prophètes ; cette Foi dont l’Église, dépositaire des trésors du Verbe, est la gardienne, est immuable, car elle partage les attributs de son Créateur, l’immutabilité et la perfection.

 

Regarde bien. Qu’est ce que la Foi assurait aux pères anciens ? Ma venue, acte de charité si sublime qu’il suffit à lui-même à rendre sûrs de la présence d’un Dieu, Père du genre humain. Elle assurait la vie éternelle réservée à tous ceux qui sont morts dans le Seigneur et elle annonçait l’éternelle punition aux transgresseurs de la Loi du Seigneur. Elle assurait notre Entité Une et Trine. Elle assurait l’existence de l’Esprit Saint dont émane toute lumière spirituelle surnaturelle.

 

Qu’est-ce que la Foi assure aux chrétiens, depuis vingt siècles et jusqu’à nos jours ? Les mêmes choses. Ai-je modifié la Foi, moi ? Non. Au contraire, je l’ai confirmée et je lui ai construit tout autour la citadelle de mon Église catholique, apostolique, romaine, dans laquelle se trouve la vérité que j’y ai moi-même déposée.

 

Jusqu’au dernier jour et au dernier humain, la Foi est et reste ‘celle-là’. Il ne peut y en avoir une autre. Et si vous me dites que le monde évolue, je vous réponds que son évolution n’est pas un obstacle à la Foi, mais au contraire, doit vous rendre toujours plus facile de croire.

 

Croire ne veut pas dire être crédule. Croire, c’est accepter et comprendre, selon la lumière de l’intelligence, ce que vous disent ceux qui n’ont jamais menti : les saints de Dieu, à commencer par les patriarches. Croire, c’est comprendre à la lumière de la Grâce, que je vous ai apportée pleine et surabondante, ce qui reste encore obscur à l’intelligence. Croire, c’est surtout aimer. La crédulité est stupide. Croire est une chose sainte, parce que c’est avoir un esprit obéissant aux mystères du Seigneur.

 

Bienheureux ceux qui ne changent pas leur foi. Bienheureux ceux qui restent fidèles au Seigneur. La Foi dans une créature est la Lumière sur la lumière. Les choses, toutes les choses, qu’elles soient naturelles ou surnaturelles, se dévoilent dans une lumière de vérité qu’ignorent les incrédules, et l’âme monte à des hauteurs d’amour, de vénération, de paix, de sécurité.

 

Non, on ne peut décrire avec des paroles humaines ce qu’est la Foi dans un cœur. Et ceux qui croient ne peuvent concevoir l’abîme de terreur, de ténèbres, d’anéantissement qu’est un cœur sans la Foi.

 

Cependant, ne juge jamais tes pauvres frères et sœurs incroyants. Crois pour eux aussi. Pour réparer leurs dénis. Moi seul peut juger. Moi seul condamne. Moi seul récompense. Et je suis seul à savoir combien je ne voudrais que récompenser, parce que je vous aime. Je vous aime au point que, pour pouvoir vous sauver, je suis mort pour vous, pour vous tous. Et vous ne pouvez me donner une joie plus grande que celle de sauver votre âme, de me laisser la sauver. Et vous ne pouvez me causer une douleur plus grande que celle de vouloir perdre votre âme en refusant mon don de salut.

 

Pense un peu, Maria, combien souffre ton Jésus. Ton Jésus qui voit périr les âmes comme des fleurs desséchées par un vent de feu qui de jour en jour accélère son œuvre destructrice. En vérité, je te dis que cela m’est beaucoup plus douloureux que la barbarie de la flagellation.

 

Ton Jésus pleure, Maria. Pleurons ensemble sur les pauvres âmes qui veulent mourir. Si même vos pleurs ne les sauvent pas, les tiens seront toujours un réconfort pour ton Jésus, et pour ce réconfort, sois bénie. »

 

 

Le 28 septembre 1943

 

Jésus dit :

 

« Nous avons en Pierre un exemple de foi limitée et des conséquences que cela peut entraîner.

 

Pierre n’avait pas encore accepté totalement ma Parole, à cause de la lourdeur de son être que l’Esprit Saint n’avait pas encore enflammé et que mon Immolation n’avait pas fortifié, mon Immolation qui allait descendre sur lui comme sur tous les autres – car je l’aimais beaucoup mon Pierre, généreux, impulsif et si humain aussi, qui possédait tant de qualités et tant d’humanité, vrai champion de l’homme humainement bon et qui, pour devenir saint, doit insérer sa bonté dans la Bonté de Dieu. Son propre grand amour pour moi – qui l’ai absous de toute faute – le portait à refuser ces vérités de sang que j’annonçais comme m’étant réservées.

 

‘Seigneur, que cela ne soit jamais’, avait-il dit une fois. Et même si, après mon reproche, il ne l’avait plus répété, au fond de son cœur il se révoltait à l’idée que son Seigneur était destiné à un sort si affreux et que le royaume de son roi aurait la cime d’une montagne pour palais et une croix pour trône.

 

Jean, au contraire, acceptait tout ; le cœur broyé, mais un cœur d’enfant pour qui la parole de celui qui l’aime est l’absolue vérité, il inclinait la tête et le cœur devant les prédictions de son Jésus et se préparait, avec une fidélité absolue à la vie, à être fidèle au Maître, même à l’heure de la Passion.

 

Jean, le pur et aimant croyant, resta fidèle. Pierre me renia, lui qui ne voulait accepter de la Vérité que ces vérités qui séduisaient son esprit, encore trop amalgamé à la chair. Et sa faute en cette heure fut un manque de courage, mais aussi et surtout un manque de foi.

 

S’il avait cru en moi très fidèlement, il aurait compris que son Maître n’était jamais autant Roi, Maître et Seigneur qu’en cette heure où il semblait être un délinquant ordinaire.

 

J’ai alors atteint le sommet de l’enseignement parce que j’ai fait de mon enseignement, non plus une théorie, mais un fait réel.

 

J’ai alors assumé mon règne sur tous ceux qui furent, qui étaient et qui seraient, et j’ai mis la pourpre et la couronne qui n’avaient pas d’égal en splendeur, puisque la première venait du sang d’un Dieu et la deuxième était le témoignage de la force à laquelle parvient l’amour de Dieu pour vous, de Dieu qui meurt du martyre pour sauver les humains des martyres éternels.

 

J’ai alors repris pleinement et complètement mon rôle de Seigneur du Ciel et de la Terre, car seul le Seigneur du Ciel pouvait donner satisfaction au Seigneur Dieu, et le seul Seigneur de la Terre pouvait effacer la faute de la Terre : mon rôle de Seigneur de la Vie et de la Mort, car j’ai commandé à la vie de rentrer en vous et à la mort de ne plus tuer. Je parle de la vie et de la mort de l’esprit, car à mes yeux n’a de valeur que ce qui est esprit.

Bienheureux, bienheureux, bienheureux ceux qui savent vraiment croire en moi. Toujours. Quoi qu’il arrive et sous quelque lumière que cela se présente. Si une ombre se lève, tel un mur noir et rugueux pour effrayer votre âme, n’oubliez jamais que, derrière l’obstacle qui ne dure qu’un moment, Dieu, sa Lumière, sa Vérité demeurent, toujours pareils et opérant pareillement à votre égard.

 

Pensez-y, de tout votre cœur et de tout votre esprit, et vous saurez agir en vrais disciples. En agissant de cette façon, vous posséderez la Vérité. Et la Vérité, qui résidera comme la vie au centre de votre être, vous conduira à la Vie. »

 

 

 

Le 19 octobre 1943

 

Jésus dit :

 

« Et maintenant, mon âme, maintenant que nous sommes à la fin du quantique, je vais t’enseigner les dernières astuces de la science d’amour.

 

Sois pure, car ton Bien-aimé est plus pur que le lys et que la neige, et l’épouse doit revêtir les mêmes vêtements que son Seigneur et estimer ce qu’il estime. La Lumière s’approche, Maria. Efface le moindre reflet des ombres de la chair afin de n’être, toi aussi que lumière pour l’heure où je viendrai, et la Lumière, Jésus, te serrera contre son cœur pour t’emmener dans sa demeure où il n’y aura plus ces séparations qu’impose l’existence sur terre.

 

Augmente toujours plus ta beauté car les noces sont proches. Pare-toi des bijoux de tes derniers sacrifices, pare-t’en avec joie, car ils te sont donnés par Celui qui t’aime d’un amour éternel.

 

Allume-toi de l’éclat de l’amour pour aviver ton apparence spirituelle. Une épouse froide, ou même seulement tiède, n’est pas une épouse. Je te veux brûlante d’un total amour.

 

Sois intrépide contre toutes les forces de l’Ennemi qui tente de te troubler à cause de son infernale envie. Il lancera en vain contre toi ses quadriges démoniaques. Aussi longtemps que tu resteras fidèle, quatre et quatre et dix fois quatre démons seront moins qu’un brin d’herbe sous ton pied, lequel fait les derniers pas pour franchir la distance qui te sépare encore de la demeure de ton amour.

 

Que rien ne te trouble. Avance en t’appuyant à moi. Reste appuyée ainsi jusqu’au bout et ton passage sera doux et lumineux, comme sortir d’un chemin obscur et difficile pour entrer dans un pré fleuri, plein de soleil et de chants d’oiseau. Et en vérité, pour celui qui en aimant à mériter de posséder le Ciel, la mort n’est que l’entrée dans la Beauté éternelle et dans la Joie éternelle.

 

Et puisque dans le passé tu ne fus pas sans faute, efface même le souvenir de ces ombres par le moyen que je t’ai enseigné. Avec un amour toujours plus vif. Vis uniquement pour moi, de moi, avec moi. Fais-en sorte que, lorsqu’il te regarde, le Père te voie tellement fondue à moi qu’il ne puisse te distinguer de son Fils. Que ma charité te couvre comme un manteau nuptial sous lequel je cache ta robe déchirée.

 

Malheur à vous si vous vous présentez seuls devant la Justice. Pour autant que vous puissiez être bons, vous présentez toujours quelque dommage. Mais si vous vous présentez devant le Père avec moi, la splendeur du Fils nimbe votre âme à un tel point qu’il la rend belle, et ma splendeur n’est jamais aussi vive que lorsque je peux présenter au Père un esprit qui m’aime et pour qui mon sacrifice de Rédempteur n’a pas été inutile. La justice du Père n’a pas le cœur à affliger le Fils, Sauveur d’un nouveau citoyen de la sainte Jérusalem, et il annule de sa bénédiction la dette de cet esprit et lui ouvre le Ciel.

 

Fuir les distractions de la terre, isole-toi avec moi. Quand on s’apprête à s’installer à demeure dans un pays étranger, on en apprend la langue pour pouvoir y vivre, on cherche à apprendre au moins les premiers rudiments de cette langue et celui qui y va sans en savoir un mot fait preuve d’imprudence. Il aura beaucoup de mal les premiers temps.

 

Il est vrai que dans la demeure éternelle, la Sagesse vous rend instruits dès le premier instant. Mais vois-tu, mon âme, les derniers temps de la terre sont une préparation au Ciel. Quand ma bonté donne tous les signes et tout le temps pour que vous vous prépariez à la vie, quand par l’œuvre, non seulement de ma miséricorde, mais aussi de la volonté humaine, le moyen vous est donné de voir aux derniers préparatifs de votre venue à la vie, bienheureux ceux qui s’y préparent avec un soin qui n’est jamais excessif.

 

Si vous y mettiez ce soin, vous tous que l’âge ou une longue maladie, ou l’impitoyable contingence de la guerre mettent dans la quasi-certitude de mourir, il n’y aurait pas de pénibles arrêts au Purgatoire. Vous accompliriez votre métamorphose en moi, par votre amour pour moi, avec un véritable repentir de m’avoir affligé, avec une véritable générosité, avec une véritable résignation, avec toutes les vertus pratiquées avec une bonne volonté, et vous n’auriez pas à accomplir ce travail qui fait de l’être humain, mélange de chair et de sang dans lequel l’esprit a peu régné, un esprit qui a connu la vraie Vérité, c’est-à-dire que Dieu est la seule chose qui mérite tous les élans de l’être.

 

Tu as tout le temps pour te préparer à la demeure. Souviens-toi que, si beaucoup est pardonné à celui qui a beaucoup aimé, beaucoup sera demandé à celui qui a beaucoup reçu. Et peu de mortels ont eu autant que Dieu t’a donné avec amour de prédilection.

 

Que rien ne te pèse, que rien ne te répugne, que tout soit mis en œuvre par toi pour mettre les dernières touches à ta robe nuptiale. Si le chemin est de plus en plus pénible, pense à ton Jésus qui trouva si pénible aussi le dernier sentier qui mena au Golgotha. Chaque victoire est un petit rédempteur, de soi et de ses frères et sœurs. Et les voies de la Rédemption ne sont pas de paisibles sentiers fleuris ; ce sont des raidillons pierreux, couverts de ronces, que l’on parcourt avec une croix sur les épaules, la fièvre dans les veines, une langueur dans la chair qui se meurt, la saveur du sang dans la bouche sèche, les épines sur la tête et la perspective du dernier tourment au cœur.

 

La rédemption s’accomplit au sommet, avec pour dernière pompe du rite propitiatoire les perles des trois clous, l’arrachement aux dernières douceurs des affections, la solitude entre le ciel et la terre, l’obscurité, non seulement de l’atmosphère, mais du cœur. Le soleil vient ensuite embrasser l’immolé. Mais d’abord, il y a les ténèbres et la douleur.

 

Reste unie à moi, reste unie. Plus l’heure approche et plus tu dois rester unie à moi. Il n’y a que Jésus qui aide et il n’y a que Jésus qui sache nous enseigner à souffrir le martyre d’amour puisqu’il a vécu cette expérience.

 

Mais étant donné qu’avant de le subir, je dus grandir à la vie et me nourrir du lait de ma Mère, comme première nourriture, et ensuite des aliments qu’elle préparait de ses saintes mains, chaque petit rédempteur doit vivre en Marie pour se former à être un autre Christ. Jésus est la force de votre âme, Marie la douceur. Avant de boire le vinaigre et le fiel, il faut boire le vin aromatisé. Et c’est le sourire encourageant de Marie qui vous le donne. Beaume qui me rendit heureux sur terre, baume qui me rend heureux au Ciel et, avec Dieu, rend heureux tout le Paradis, le sourire maternel de ma Mère est une étoile dans la vie et une étoile dans la mort. C’est surtout une étoile dans la douleur de l’immolation.

 

Je l’ai regardé, ce sourire torturé et héroïque de ma Mère, seule consolation, unique consolation qui montait vers mon échafaud. Je l’ai regardé pour ne pas permettre que le désespoir s’approchât de moi. Regarde-le, toi aussi, toujours. Regarde-le, ô humains qui souffrez. Le sourire de Marie met en fuite le démon du désespoir.

 

Vivez unis à Marie dont vous êtes les enfants comme je le suis. Vis sur le cœur de Marie, âme que je veux ramener au Ciel. Les mains de cette Mère qui ne déçoit pas ses enfants sont pleines de caresses pour toi. Ses bras te serrent contre ce sein qui m’a porté et sa bouche te dit les mots qui m’ont réconforté.

Pour que tu ne perdes pas dans ces derniers arrêts sur terre, je t’enferme dans la demeure de Marie. Là, le trouble n’entre pas, car elle est la Mère de la Paix. Là, l’ennemi n’entre pas car elle est victorieuse.

 

Que Marie t’enseigne les flammes suprêmes de la charité, elle qui est la Fille, la Mère, l’Épouse de la Charité.

 

Coupe tous les ponts entre le monde et toi. Vis en Jésus et en Marie. Souviens-toi que, même si l’être humain avait donné tous ses biens pour posséder l’amour, ce ne serait rien, car l’Amour est une chose telle que, au regard de Dieu, qui est l’Amour de votre âme, vraie raison de votre vie, tout perd de sa valeur. Posséder l’Amour est la seule chose qui compte. Et on possède l’Amour quand pour lui on sait renoncer à tout ce qu’on a.

 

La paix viendra après, Maria. Maintenant, il faut lutter. Mais pour celui qui m’aime, la lutte sera couronnée par la victoire.

 

Bientôt, je viendrai remplacer ta couronne d’épines par une couronne de joie. Persévère.

 

Appose mon sceau à chaque palpitation, à chaque tâche. Grave-le de tes larmes dans les fibres de ton cœur. Je suis celui qui sauve et qui aime. »

 

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