-Confidences de Jésus à ses prêtres
Don Ottavio Michelini
Réalité méconnue
Qu’enseigne-t-on dans les séminaires ou les institutions religieuses ? On enseigne un peut de tout, mais on ne fait pas de distinction entre le profane et le sacré. Je te dirai même plus, ce qui devrait avoir la priorité absolue passe assez souvent à la dernière place. Cela suffit pour comprendre combien le mal, le matérialisme, a détourné les responsables, les éducateurs, de la fin à laquelle les consacrées devraient consacrer leur vie, leurs énergies et toutes leurs peines.
Je t’ai dit que les prêtres sont par nature des victimes, parce que la Victime parfaite est le Divin Maître qui, par un acte d’amour et de miséricorde infinie, veut faire participer ses choisis à son royal pouvoir sacerdotal. Car il veut que ceux qu’Il a choisis soient semblables à Lui dans l’amour et donc dans le sacrifice d’abord, dans la gloire ensuite.
Le sacerdoce comporte une telle somme de pouvoirs, qu’il fait frémir les hiérarchies angéliques elles-mêmes. L’archange Gabriel, qui se tient devant le Très-Haut, se sentit hautement honoré d’avoir été choisi comme céleste Ambassadeur auprès de la Vierge Très Sainte, pour annoncer le mystère sublime de l’Incarnation, de la part de Dieu Un et Trine. Mais quand on pense aux pouvoirs royaux et à la dignité conférés par Verbe fait chair à ses prêtres, les anges eux-mêmes en sont dans l’admiration et l’étonnement, et Satan et ses troupes maudites en sont désespérément enragés et bouleversés, car ils ne peuvent comprendre que des hommes si inférieurs à eux puissent être élevés à une dignité si haute et si sublime.
Tout ceci est la réalité, mon fils, mais réalité incomprise, non acceptée, non ressentie, de sorte que les démons rient de l’aveuglement et de la sottise des humains.
Pourquoi ce déplorable état des choses ?

Comment un clerc pourrait-il vivre sa vocation dans cette optique si ceux qui sont autour de lui comme gardiens, tuteurs, artisans, délégués complémentaires de l’œuvre commencée par le divin Semeur, sont incapables de vivre surnaturellement leur propre vocation ? Comment ces derniers pourraient-ils inculquer ce qu’ils ne croient pas, ne ressentent pas et ne vivent pas.
La vocation est un plan délicat. Si autour de lui se trouvent des buissons épineux, ceux-ci l’étouffent et le font périr.
Actuellement, un certain nombre d’éducateurs dans les séminaires ne sont pas autre chose que des buissons épineux.
La vocation est un plant délicat qui doit recevoir lumière et chaleur ; mais lumière et chaleur sont écartées par les éducateurs hérétiques, marxistes et matérialistes !
La vocation doit mûrir dans une oasis
Ce n’est pas dans le branle-bas de la vie moderne, tissée de traumatismes, de bruit, de laxisme, d’anarchie, de contestations, que peut mûrir une vocation… La vocation comporte une conception et une vision de la vie bien différente de celle du monde païen actuel.
La vocation doit croître et mûrir dans une oasis, et les oasis sont entourées par le désert.
Que de vocations perdues et quelles responsabilités de la part de ceux qui ont été appelés à cet apostolat primordial ! Comment peut-on, mon fils, conduire pas à pas sur des sentiers et des pâturages inconnus ceux qui sont appelés ?

Dans l’Eglise régénérée, les choses changeront : Je veux des prêtres humbles et bien disposés à me suivre sur la voie de la Croix et non sur les voies du monde !
Ils doivent savoir que le monde appartient au Malin et que le Malin ne peut se vaincre que par l’humilité de la Croix ; c’est ainsi que Moi Je l’ai vaincu et c’est seulement ainsi que mes prêtres le vaincront !
Je te bénis, mon fils, aime-Moi et prie ! Offre-toi pour que la grâce pénètre dans les esprits et dans les cœurs de tant de prêtres qui sont sur le point de se perdre éternellement
1er décembre 1976
Absurde renversement
Dans certains séminaires, l’enseignement de la religion est considéré comme une matière secondaire ; la priorité est réservée à l’étude d’autres branches profanes : psychologie et pédagogie. Erreur complète !
L’enseignement religieux doit et devra être considéré comme le nœud, le centre de tout l’enseignement donné aux futurs prêtres.
Peu importe à ton Jésus, Maître divin, à Marie, Reine des Apôtres, que les ministres de Dieu soient des savants en sciences profanes, mais par contre il leur importe beaucoup que les ministres de Dieu soient des savants dans la science de Dieu, sans laquelle il n’y a pas de fécondité spirituelle, sans toutefois négliger la connaissance de ce qui peut compléter la formation du futur prêtre.
Dans les séminaires, le premier et indispensable enseignement, essentiel et irremplaçable, doit être confié à des supérieurs et des enseignants très intègres, à des supérieurs qui ne soient disposés à aucun genre de compromis, ni avec eux-mêmes, ni avec le monde. Il faut des supérieurs et des enseignants saints, dans le vrai sens du mot. En effet, aucune école de sainteté n’est possible sans la présence d’hommes saints en tant que maîtres.
Mon fils, ce n’est pas pour rien que Je t’ai parlé de renversement de situation, car assez souvent on trouve des supérieurs et éducateurs hérétiques. L’hérésie fleurit et prospère dans l’orgueil ; l’orgueil est la concupiscence de l’esprit et, tôt ou tard, il aboutit à la concupiscence de la chair.
Les dons naturels ne servent à rien si…
De Moi il a été justement écrit « Quand Jésus eut achevé de donner ses consignes à ses douze disciples…, il partit de là pour enseigner et prêcher… » (Mt 11, 1). On doit pouvoir en dire autant de tous les éducateurs.
Ce doit être le souci des Pasteurs d’âmes de donner aux séminaristes une direction spirituelle irréprochable sous tous les rapports.
Le principal devoir du Directeur spirituel sera de faire comprendre que chaque prêtre doit être une victime, que chaque prêtre a une mission supérieure dans l’Eglise de Dieu : qu’il doit s’immoler lui-même, d’abord par l’anéantissement de son ‘moi’ et ensuite en demeurant en opposition avec les enseignements du monde qui ne peuvent jamais s’accorder avec ceux de Dieu ; donc par l’anéantissement complet de lui-même, à l’exemple du divin Maître, des saints et des martyrs. Il faut que les appelés s’inspirent et se mettent sous la conduite de ces modèles et prototypes.
Ce sera le devoir du Directeur spirituel de faire prendre conscience aux aspirants-prêtres que les dons naturels ne servent à rien s’ils ne sont pas mis humblement au service de Dieu, pour sa gloire, au service de leur propre sanctification et du salut de leurs frères.
Ce sera le soin du Directeur spirituel de persuader les choisis qu’aucune activité extérieure, en elle-même et par elle-même, ne sert à sanctifier et sauver les âmes. Celui qui sauve est toujours et uniquement Dieu, Lequel n’a besoin de rien ni de personne.
Crise d’identité du prêtre… impardonnable lacune
Il est nécessaire que les choisis soient pénétrés et imprégnés de la vie de la grâce, qu’ils soient imprégnés et pénétrés de la connaissance de la grandeur, de la dignité et de la puissance sacerdotales
Aujourd’hui, les prêtres, par une impardonnable lacune et carence de formation, ne savent pas qui ils sont, ne savent pas de quelle force ils peuvent disposer en faveur des âmes tourmentées et martyrisées par la méchanceté des démons.
Il est nécessaire que les choisis soient profondément convaincus de leur caractère sacerdotal, qui fait d’eux des pères, des maîtres, des capitaines de la grande armée du Christ-Rédempteur.
Il est nécessaire encore que les prêtres soient imprégnés et pénétrés d’une foi profonde, inébranlable, solide comme le roc, en la Présence réelle du Christ dans le mystère insondable de l’Eucharistie.
Gare à ces choisis qui se laissent contaminer, empoisonner par le rationalisme et le positivisme, car leur foi ne peut plus être pure et limpide ! Si la foi est contaminée l’espérance et l’amour languissent, c’est la mort de la vie divine de la grâce dans l’âme infectée, c’est la crise terrible qui bouleverse l’Eglise, laquelle a perdu des milliers de prêtres, religieux et religieuses. C’est la grande tragédie qui blesse mortellement l’Eglise d’aujourd’hui.
La Présence réelle, personnelle et physique de Jésus dans le mystère de l’Eucharistie est une réalité indiscutable, un mystère d’infinie humilité, d’infini amour, d’infinie puissance et de sagesse divine. Si un prêtre ne croit pas à cette Présence personnelle du Christ dans son Eglise, il ne pourra jamais être corédempteur.
Je te bénis, mon fils ; aime-Moi !
1er décembre 1976
Vérité fondamentale
Mon fils, c’est Moi, Jésus. Ecris et ne crains pas !
Je t’ai dit hier que chaque prêtre doit être une victime qui s’offre elle-même avec Moi au Père pour la rémission des péchés et pour la libération des âmes de la tyrannie du Malin. Maintenant, crois-tu que cette vérité fondamentale soit inculquée dans les séminaires ? Crois-tu que les Pasteurs d’âmes s’en assurent et veillent à ce que les aspirants au sacerdoce soient éclairés, initiés et sensibilisés sur la responsabilité plus qu’humaine, divine, qu’ils auront demain en tant que mes prêtres, mes ministres et les administrateurs des fruits de mon Sang et de ma Passion ?

Non, mon fils, on ne peut jamais donner ou communiquer à d’autres ce qu’on n’a pas. L’orientation, la formation donnée aux aspirants au sacerdoce est tout autre que celle que Je réclame, ou même lui est directement opposée. Si les Pasteurs et les éducateurs ne sont pas eux-mêmes des âmes-victimes, ils ne pourront par former des âmes généreuses et saintes.
Dynamisme fébrile = hérésie de l’action
– Mais Jésus, il y a des Pasteurs et des prêtres très zélés et ils sont assez nombreux.
– Non, mon fils ! Je te confirme qu’il y a des Pasteurs et des prêtres saints, mais Je te confirme de nouveau qu’ils sont très peu nombreux !
Il y a des Pasteurs et des prêtres animés d’un dynamisme fébrile, contaminés qu’ils sont par l’hérésie de l’action. Moi, Je ne juge pas d’après les apparences, mais Je juge une réalité objective de Moi seul connue.
Les âmes-victimes aiment se cacher, elles aiment s’entretenir avec Moi dans une prière ininterrompue.
Aujourd’hui, dans les séminaires, dans les Congrégations religieuses, il est resté peu de chose de positif : ils ont aboli les anciennes règles et les ont remplacées par de nouvelles, presque toutes inspirées de principe erronés, non conformes à ma Volonté et à mon Evangile.
Liberté ne signifie pas licence ni anarchie
Fils, Je vais te faire mieux comprendre. On a confondu l’idée de liberté avec celle d’anarchie… qu’est-ce que la liberté pour beaucoup d’éducateurs, pour beaucoup de prêtres et pour beaucoup de Pasteurs ? Ils ont échangé et confondu la liberté avec la licence, d’où il s’ensuit que le laxisme est entré dans les séminaires, de telle sorte que les aspirants au sacerdoce ne diffèrent en rien, ou presque, de tant d’autres jeunes plus ou moins matérialistes qui ne refusent rien à la volupté des sens : visions de films pornographiques, violents, de toute façon immoraux et imprégnés de matérialisme, d’expériences sexuelles de tous genres… Il est nécessaire de connaître la vie, dit-on, pour pouvoir être à même de faire son propre choix. La vie, dit-on, est mouvement et même la vie de l’homme, créature faite à l’image et à la ressemblance de Dieu, est mouvement.
L’homme est libre de se mouvoir vers le bien et aussi vers le mal ; mais c’est seulement lorsqu’il se meut vers le bien qu’il réalise le but de sa vie, de sa vocation, de sa raison d’être, car il a été créé pour le bien. Il avilit par contre sa liberté et par conséquent sa dignité quand il s’adonne au mal. Liberté ne signifie pas licence ni anarchie !
Cela, mon fils, à ce qu’il paraît, n’est pas compris de ceux qui, au contraire, devraient enseigner ces choses.
Epouvantable subversion morale et spirituelle
Depuis le moment, mon fils, où Dieu jette sa semence dans l’âme de celui qui a été choisi ‘ab aeterno’, la semence doit être gardée, protégée et défendue par celui qui reçoit la semence, mais aussi par ceux qui, par la volonté de la Providence, ont l’obligation de réaliser leur vocation en s’acquittant avec foi et amour de leur devoir d’éducateurs.

Fils, Je te confirme de nouveau et c’est Moi, Jésus, qui te donne cette confirmation. Je renonce à te dire à quel point de subversion morale et spirituelle sont parvenus dans certains séminaires, vraies pépinières d’hérésies et de corruption. Je suis désormais contraint d’assainir un terrain infect et affreusement contaminé par tant de maux.
Tu as bien fait, mon fils, de déconseiller des séminaires et des institutions religieuses à ceux qui se sont adressés à toi, parce qu’eux aussi, dans le doute et l’incertitude, ne savaient pas comment résoudre le problème personnel de leur vocation religieuse.
C’est uniquement par lâcheté, par peur, par respect humain qu’il n’y a pas eu de mesures prises pour redresser des situations très pénibles de la part de ceux qui avaient le devoir de le faire sans se préoccuper de rien.
Celui qui croit fermement ne lie pas son action aux jugements du monde, mais uniquement à celui de Dieu.
Je te bénis, mon fils, aime-Moi !
1er décembre 1976