ASDE 054 Brèves de Luc

 

Les Brèves de Luc

 

B11 – Définition royale de l’héroïsme … ou de la sainteté ? Ce 11 novembre 2018, le Roi Philippe a dit aux jeunes, lors de la cérémonie d’hommage au Soldat inconnu, aux morts des deux guerres mondiales et aux militaires tombés lors des missions pour la paix depuis 1945 : « Quel plus bel hommage pouvez-vous leur rendre qu’en devenant vous-même des héros ? En restant fidèles à vous-mêmes, à votre vocation, tout en vous donnant aux autres. En faisant le choix de la profondeur plutôt que du superficiel et de l’éphémère. En rayonnant autour de vous. C’est ça être un vrai héros aujourd’hui, même inconnu. »

B12 – Delphine et le droit de la famille En mars 2017, le tribunal de première instance de Bruxelles avait jugé la demande de contestation de paternité de Delphine (°Uccle 22-02-1968) non fondée et son action de recherche de paternité irrecevable. Jacques Boël était dès lors confirmé comme le père légal de Delphine. Cette position était traditionnelle : un enfant né dans le mariage (c’est le cas de Delphine) est présumé être l’enfant de ses deux parents sauf si le mari de la mère introduit une procédure de désaveu de paternité (ce qui n’est pas le cas). Mais coup de théâtre : le 25 octobre, la Cour d’appel de Bruxelles s’écarte résolument de la jurisprudence suivie jusqu’ici. Elle confirme qu’il y a bien eu entre Delphine et Jacques Boël une possession d’état d’enfant et de père (= ils ont vécu comme tels dans la durée) mais elle estime que ce seul élément n’a « pas un caractère absolu » et n’est donc pas suffisant pour justifier une paternité. Se référant à un test ADN subi par Jacques Boël en octobre 2013, la Cour d’appel de Bruxelles déclare : « Cette expertise conclut sans ambiguïté qu’il est exclu que M. Jacques Boël soit le père biologique de Mme Delphine Boël… Il y a lieu en conséquence de dire pour droit que M. Jacques Boël n’est pas le père de Mme Delphine Boël. » Ce qui « justifie un intérêt apparent suffisant pour rechercher la paternité d’un autre homme. » Delphine ayant réclamé un test ADN à Albert II, la Cour « ordonne la réalisation d’un test génétique comparant l’ADN de Mme Delphine Boël, celui du roi Albert II et celui de Mme Sybille de Selys Longchamps » (la mère de Delphine) Nous ne parlerions pas de cette affaire si elle ne débordait largement ses protagonistes. Outre le fait que ce genre de déballage éclabousse la famille royale en rendant public le cocufiage présumé d’un homme respectable par le futur roi Albert II (rien de nouveau sous le soleil), la décision de la Cour d’appel de Bruxelles, qui piétine au passage les notions de possession d’état et de prescription, remet surtout en cause la légitimité de l’adoption (même après 50 ans !) et instaure un climat d’insécurité dans les familles. A partir du moment où la filiation biologique prime tout autre lien de filiation, quelle famille peut être sûre que l’ADN ne va pas révéler le fruit d’amours passagères du père ou du grand-père, l’un(e) ou l’autre demi-frère / sœur, ou cousin(e) même posthume ? Quelle surprise de voir débouler un jour Hibernatus, le fils de l’arrière-grand-père fabriqué 80 ans après sa mort avec son sperme congelé, venant réclamer sa part d’héritage ! Faut-il que l’état supposé de la fortune de notre famille royale soit bien alléchant pour renier son père putatif (et légal jusqu’il y a peu) et sa fortune qui n’est pourtant pas des moindres… ou le ressentiment bien profond pour mettre le pied dans la porte et s’imposer par voie judiciaire dans la famille parce qu’on serait de sang royal sans en avoir le titre ! Plus que jamais les Tartuffe de notre nouvelle société imposeront à leurs conquêtes enceintes de leurs œuvres d’avorter ces enfants qu’ils ne sauraient (a)voir. Et les couples sans enfant se tourneront vers les mères porteuses plutôt que vers l’adoption juridiquement si incertaine.

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