Dieu, la Sainte Trinité
32ème partie
Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique
LIVRE 8
La grâce et les vertus théologales
Chap. 7, La foi, l’espérance et la charité (suite)
L’espérance
« Je veux vous parler maintenant de l’espérance.
« Ma fille, il y a trois sortes d’espérance : l’espérance naturelle, l’espérance surnaturelle et l’espérance criminelle.
« L’espérance naturelle est une inclination qui se trouve dans chaque individu, et le fait tendre vers un but naturel qu’il croit être bon et dans lequel il croit posséder le bonheur.
« L’espérance surnaturelle ou la vertu d’espérance est une habitude surnaturelle que Dieu met dans l’âme pour lui faire attendre avec une confiance certaine la vie éternelle et les moyens de l’obtenir par le secours de Dieu.
L’espérance criminelle
« L’espérance criminelle n’est une espérance que de nom. Qui dit espérance marque le bien ; et quel bien peut-on attendre du crime ? Ah ! c’est avec raison que le prophète disait :
Ne mettez point votre espérance dans l’iniquité.
« Cette espérance est une espérance nulle, trompeuse et mensongère.
« L’espérance criminelle peut s’entendre de trois manières : l’espérance fondée sur soi, l’espérance fondée sur autrui, l’espérance fondée sur la vanité.
L’espérance criminelle fondée sur soi
« La première est criminelle. Qu’est-ce que l’homme, ma fille, pour espérer en lui-même ? L’homme n’est-il pas incapable de se suffire à lui-même, de se défendre et de mériter la récompense de l’éternité ? L’homme n’est pas capable de se suffire à lui-même, car il est de l’essence des êtres tirés du néant de tendre au néant, si l’action de Dieu ne les soutenait. L’homme est faible et le démon ne tarderait pas, par ses ruses et son habileté, sa puissance et sa malice, de l’entraîner au mal, si la miséricorde de Dieu ne le soutenait à chaque moment. L’homme ne peut rien mériter par lui-même, et la pensée qui semble être la première possession de l’homme en puissance de raison, la pensée, si elle revêt un caractère de bonté surnaturelle, n’est pas à lui, car elle lui vient de Dieu.
« Par conséquent, fonder sur soi son espérance, c’est faire injure à Dieu, c’est opérer le mal, c’est se perdre.
L’espérance criminelle fondée sur autrui
« L’espérance fondée sur les autres est une espérance criminelle. En qui placeriez-vous votre espérance, ma fille, si vous ne pouvez la placer sur vous-même ? Serait-ce dans votre famille, dans vos amis, dans des hommes puissants ? Mais tous les hommes, unis ensemble, sont la personnification même de la faiblesse ; ils sont plus fragiles qu’un roseau et, compter sur eux, c’est être sûr d’être trompé et confondu à l’heure du danger. Votre espérance doit s’arrêter à Dieu et demeurez toujours en lui ; il ne vous trompera pas, et vous pourrez dire un jour : “Seigneur, j’ai espéré en vous ; je ne serai point confondue.”
L’espérance criminelle fondée sur la vanité
« L’espérance dans la vanité est une espérance criminelle. Espérer dans la vanité, c’est espérer sur sa vie, qui est fugitive et transitoire comme la fumée emportée par le vent ; c’est espérer sur la renommée, la gloire ou l’estime des hommes ; et la renommée, la gloire et l’estime disparaissent avec la vie en face de l’éternité ; c’est enfin espérer sur les richesses et les biens de ce monde ; mais les richesses, les biens de ce monde, le monde lui-même, auront un terme ; et peut-on placer une espérance solide sur ce qui aura un terme et une fin ? L’espérance dans la vanité est une vaine espérance, une espérance qui éloigne de Dieu, par conséquent coupable et criminelle.
L’espérance surnaturelle ou la vertu d’espérance
« La seule véritable, c’est l’espérance surnaturelle ; je veux vous en faire connaître la nature, l’acte, l’objet, l’effet, la nécessité et le sujet.
La vertu d’espérance : sa nature
« La nature de l’espérance n’est autre chose qu’une habitude, une inclination surnaturelle ; par conséquent, l’espérance est un don de Dieu ; toute chose surnaturelle vient de Dieu et dépasse les forces de la nature humaine. Par cette inclination, l’homme a constamment les yeux sur les biens futurs : il les regarde, il les attend avec courage, avec fermeté, avec certitude de les obtenir, parce qu’il sait que Dieu lui accordera les moyens nécessaires pour les acquérir, et en être un jour le possesseur. Celui qui a la vertu d’espérance s’oublie lui-même pour s’abandonner complètement à Dieu, pour se reposer en lui.
La vertu d’espérance : son acte
« L’acte d’espérance n’est rien autre chose qu’une attente, une expectative certaine, et quand vous faites un acte d’espérance, quand vous dites à Dieu : “Mon Dieu, j’espère votre grâce en cette vie et la vue de votre gloire dans le ciel”, vous dites en vérité : “Mon Dieu, j’attends votre grâce en cette vie et la vue de votre gloire dans l’autre.” Je vous ai dit que cette expectative est certaine, parce qu’elle repose sur des fondements certains, le secours de la toute-puissance de Dieu et de son immense miséricorde, sa libéralité infinie et son désir éternel que vous parveniez à la possession de ce que vous attendez.
La vertu d’espérance : son objet
« L’objet de l’espérance, c’est la béatitude éternelle dont vous jouirez ; tel est le premier objet de votre espérance, la possession de Dieu. L’objet secondaire, ce sont les grâces de Dieu, les secours de Dieu, la protection de votre Sauveur, l’effusion sur vous de mes mérites, la tutelle de Marie, qui éloignera de vous les dangers.
La vertu d’espérance : son effet
« Et savez-vous, ma fille, quels heureux effets l’espérance produira en votre âme ? Les voici. Elle vous excitera à faire pénitence de vos péchés, parce que vous en espérerez le pardon ; elle vous donnera force et courage dans les dangers, parce qu’avec elle vous ne compterez point sur vous, mais sur le bras de Dieu, qui renverse tous les ennemis ; elle vous délivrera des dangers, car Dieu n’abandonne jamais ceux qui se fient en lui. Voyez comme il délivra Daniel et Suzanne qui espéraient en lui. Elle vous fera triompher des tentations, parce que vous aurez la force de l’espérance et le désir de la voir se réaliser, ce qui vous fera lutter avec fermeté contre les tentations, et cette lutte ferme est toujours suivie de la victoire. Elle éclairera votre intelligence. Espérer en Dieu, c’est se rapprocher de lui ; or, Dieu est lumière, et sa lumière répand le jour dans les ténèbres et montre la vérité. Elle gardera et sauvera la bonté de vos intentions. Vous n’espérerez que le bien ; vous ne voudrez par conséquent jamais que le bien, et c’est ainsi encore, ma fille, que l’espérance sera pour vous une source de multiplicité de bonnes œuvres que vous n’auriez point opérées sans elle.
« Or, ma fille, l’espérance ne doit pas être seulement en vous quelques jours, quelques années, tant que vous jouissez des bénédictions de Dieu, tant que vous êtes en état de grâce, elle doit y être toujours.
« Vous devez espérer aussi bien dans la tentation que dans l’affliction, dans la sécheresse comme dans l’état de péché.
« Vous devez espérer dans la tentation. C’est alors, surtout, que votre espérance doit être forte ; c’est elle qui doit être le bouclier avec lequel vous renverserez vos tentations. Or, vous n’espérez point, si vous vous procurez à vous-même des tentations ; si vous ne les fuyez point, c’est là de la présomption. Vous n’espérez point, si vous ne considérez que votre fragilité et non la peine due à votre défaite dans la tentation, c’est de l’aveuglement. Vous n’espérez point, si dans la tentation vous ne priez pas, c’est vous mettre dans la certitude de succomber et de pécher. Espérez donc, ma fille, à l’heure de la tentation.
« Espérez dans l’affliction. Espérez, parce que Dieu n’abandonne jamais les malheureux ; espérez, parce que Dieu mettra un terme à vos afflictions ; espérez, parce que Dieu vous donnera une sécurité entière au milieu même de vos tribulations.
« Espérez dans la sécheresse de l’âme, dans la pauvreté, comme un serviteur espère dans la fortune de son maître, et espérez, comme ce serviteur, que Dieu vous donnera la nourriture dont vous avez besoin, le secours qui vous est indispensable pour vous soutenir, un abri pour vous couvrir, et vous ne serez point trompée dans votre espérance.
« Espérez quand vous êtes dans l’état de péché. Pourquoi, ma fille ? Parce que Dieu est un médecin qui connaît la manière de guérir l’infirmité de votre âme, qui peut la guérir et le désire.
La vertu d’espérance : sa nécessité
« Ce que je viens de vous dire, ma fille, vous fait comprendre la nécessité de l’espérance. Sans elle, vous ne pouvez obtenir le ciel, parce que Dieu ne veut le donner qu’à ceux qui l’espèrent. Ceux qui l’espèrent, en effet, seuls font ce qui est nécessaire pour l’obtenir, et nul ne l’obtiendra s’il ne l’a mérité.
La vertu d’espérance : son sujet
« En qui peut et doit se trouver l’espérance ? L’espérance n’est point dans le ciel où les anges et les élus jouissent de la vue de Dieu. S’ils le possèdent, ils n’en attendent plus la possession ; par conséquent ils n’ont point l’espérance. L’espérance n’est point dans l’enfer. Les démons et les damnés savent qu’ils sont à jamais séparés de Dieu. Ils n’attendent donc point la jouissance de sa vue et de sa gloire ; par conséquent ils n’ont point l’espérance. L’espérance était parmi les âmes qui attendaient ma venue et le bonheur du ciel que je devais leur donner par la satisfaction de ma croix offerte à mon Père. L’espérance est dans le purgatoire, parmi les âmes qui n’ont point encore satisfait à la justice de Dieu, et qui attendent le moment où elles jouiront du bonheur. L’espérance est parmi les hommes tant qu’ils sont sur la terre. C’est, en effet, dans la vie que le ciel leur est montré comme une récompense, et qu’ils cherchent à l’obtenir par les actes de vertus qu’ils accomplissent.
« Ayez une ferme espérance en Dieu, ma fille, une ferme espérance en moi. Cette vertu est comme un trait qui me perce le cœur, non pour me faire souffrir, mais pour que j’en laisse sortir les flots de ma miséricorde sur l’âme qui espère en son Sauveur. Allez, ma fille, marchez dans cette belle voie de la sainte espérance, vous ne serez point trompée. »
La charité
Après m’avoir parlé ainsi, le Sauveur Jésus s’arrêta quelque temps et me regarda avec une expression de bonté qui me pénétra jusqu’au fond de mon âme. J’étais toujours à ses genoux. Je trouvais un charme inexprimable en ses paroles. Je craignis un instant qu’il ne continuât point à m’entretenir. Je désirais bien entendre encore sa parole. Il me semblait qu’il lisait en mon âme le désir que j’avais, et je lui dis :
— Seigneur, je désire encore que vous me parliez ; mais que votre volonté soit faite et non la mienne.
— Ma fille, me dit-il, je veux vous entretenir encore et vous parler de la charité.
« La charité est triple, et vous pouvez la considérer dans son essence, qui est Dieu, dans sa personne, qui est le Saint-Esprit, et dans le don que Dieu en fait à l’homme, savoir : la vertu de charité.
« La charité est l’essence de Dieu ; c’est ce qui constitue la Divinité ; la charité c’est Dieu. La charité en Dieu n’est point un simple accident, c’est-à-dire quelque chose qui pourrait ne pas être en lui ; la charité, c’est l’être même de Dieu.
« La charité est la personne du Saint-Esprit. La personne du Saint-Esprit, en effet, qui procède du Père et du Fils, est l’éternel amour du père pour le Fils et du Fils pour le Père. Le Saint-Esprit est le lien du Père et du Fils, et ce lien vient du père et du Fils ; il est dans le Père et dans le Fils ; il en est pourtant distinct, et ne fait qu’un néanmoins avec le Père et le Fils. Le Père est charité, le Fils est charité, le Saint-Esprit est charité. Je dis néanmoins que la charité est la personne du Saint-Esprit, qui procède du Père et du Fils, et qui unit, par la charité, qui est lui-même, la personne du Fils à la personne du Père.
La vertu de charité
« La charité comme vertu est le don que Dieu fait à l’homme du mouvement surnaturel de son cœur vers la Divinité, comme objet de son amour.
« C’est de la charité comme vertu que je veux vous entretenir.
« La charité, ma fille, remarquez-le bien, diffère de l’amour, de la bienveillance, de l’amitié et de l’affection. On confond souvent ces choses entre elles. Je veux que vous en ayez une idée claire et nette afin que vous compreniez mieux la nature de la charité.
« L’amour est un nom générique qui désigne la propension naturelle vers une chose bonne ou mauvaise ; c’est une passion de l’âme. Ce nom s’applique à la tendance, à la propension vers une chose dont on recherche le bien qui est en elle. Ainsi on aime une fleur, une habitation, un lieu. Cet amour vous pouvez l’appeler l’amour de désir.
« Mais quand on aime ainsi un objet ou une personne, et qu’on désire du bien à cet objet ou à cette personne, cet amour s’appelle bienveillance, parce qu’on veut du bien à ce qu’on aime.
« L’amitié renferme plus que la bienveillance. Il y a bienveillance quand on désire du bien à quelqu’un sans qu’il y ait réciprocité de sa part. L’amitié requiert cette réciprocité. L’amitié consiste à aimer et à être aimé, à aimer et à savoir qu’on est aimé. Il y a entre deux amis communication réciproque du cœur.
La charité : sa nature
« La charité est l’amour de Dieu fondé sur la communication future de la béatitude. La charité ne s’adresse d’abord qu’à Dieu, elle n’a que Dieu pour objet ; secondairement, elle s’adresse aux hommes en qui on voit l’image de Dieu, et parce que Dieu l’a voulu comme condition de la communication de son bonheur.
« La charité est une vertu ou un don surnaturel intrinsèquement inhérent à l’âme, par lequel l’homme aime Dieu par-dessus tout, à cause de ses perfections, et le prochain en Dieu et pour Dieu.
« La charité est au-dessus de toutes les autres vertus, à cause de sa nécessité, de ses œuvres, de sa durée et de sa dignité.
La charité : sa nécessité
« Pour la nécessité, elle est évidente. Quand vous auriez tous les autres dons spirituels, si vous n’avez point la charité, ces dons ne vous servent de rien pour le salut ; et avec la charité sans rien de plus, vous feriez sûrement votre salut.
« La foi elle-même, cette foi qui transporte les montagnes, ne vous servirait de rien sans la charité. Le martyre, s’il pouvait être enduré sans la charité, ne vous servirait de rien. La conversion du monde entier opérée par votre parole, sans la charité, ne vous servirait de rien.
« Il n’y a point de vertu sans la charité, de vertu véritable, vivante, opérante. La vertu, en effet, est un mouvement vers le bien. Or, le bien suprême c’est Dieu ; pour tendre vers lui, il faut le connaître et l’aimer. On ne va point vers celui qu’on n’aime pas ; on ne le cherche pas, on ne désire point jouir de sa présence, on ne s’empresse point de lui être agréable. La charité vous fait aimer Dieu, vous le fait désirer, vous porte à lui être agréable, afin qu’il se rapproche de vous, et vous de lui. La charité vous attache à lui, c’est là le caractère spécial du mouvement vers le bien. Comme il y a plusieurs vertus, il faut que chacune ait un mouvement particulier. La vertu de foi meut l’âme vers Dieu et la porte à affirmer son existence ; la vertu d’espérance meut l’âme vers Dieu et la porte à attendre la jouissance de sa vue ; la vertu de charité meut l’âme vers Dieu et la porte à s’attacher à lui. Le mouvement de la vertu de charité est la vie des deux mouvements donnés à l’âme par les vertus de foi et d’espérance. On peut avoir la foi et l’espérance sans la charité ; mais cette foi et cette espérance sont sans couleur, sans force, sans action féconde et fructueuse. Vous avez la foi, vous n’avez point la charité ; cette foi tournera à votre ruine et à votre condamnation ; cette foi n’est donc pas une vertu véritable, une vertu vivante, puisque toute vertu doit tourner à la gloire et à la béatification de celui qui la possède. Vous avez l’espérance ; mais quel est donc le fondement de cette vertu ? Que pouvez-vous espérer, si vous n’aimez point Dieu ? Vous attendez la vision de sa gloire ? Mais Dieu ne l’accorde qu’à ceux qui l’aiment. Vous ne l’aimez pas, vous ne participerez point à la récompense qu’il donne à ses amis.
« La charité, ma fille, est la voie qui mène au ciel. Vous ne pourriez rentrer dans votre maison, si vous n’aviez point une voie que vous puissiez suivre ; de même, sans la charité, vous ne pouvez point aller au ciel.
« Par conséquent, de toutes les vertus, la charité est la plus nécessaire, celle que vous devez le plus désirer, le plus conserver, le plus aussi chercher à augmenter.
La charité : ses œuvres

« La charité est au-dessus de toutes les autres vertus, à cause de l’excellence de ses œuvres.
« Toutes les œuvres produites par la charité sont bonnes ; voilà pourquoi je suis venu en allumer le feu sur la terre, n’ayant qu’un seul désir, celui de voir le monde entier embrasé par ses flammes. Celui qui a la charité, qui aime Dieu, cherche à lui plaire, observe sa loi et ses commandements, n’agit que pour suivre en tout sa divine volonté.
« Celui qui a la charité opère par conséquent des œuvres de vertu, puisque la charité en est le fondement et comme le souffle qui les inspire. Enfin, celui qui a la charité, faisant le bien, évite le mal, afin que le bien qu’il opère se conserve et demeure, afin qu’aimant Dieu, il ne fasse rien qui puisse l’attrister ou lui déplaire.
« Estimez donc la charité, qui vous obtiendra tant de mérites pour la vie qui ne passera jamais.
« La charité est, de toutes les vertus, celle qui dure le plus. La durée de la charité peut se considérer sous trois aspects principaux, et, sous ces trois aspects, on peut dire que la charité ne tombera jamais et qu’elle demeurera toujours. La charité dure toujours en ce sens qu’elle ne tombe jamais dans le péché mortel : tant que la charité est dans une âme, cette âme a la vie, conserve la vie et fuit la mort, c’est-à-dire le péché.
« La charité dure toujours dans ceux qui sont confirmés en grâce comme dans les apôtres, parce que la grâce donne la charité, et qu’avec la confirmation dans la grâce on reçoit aussi la confirmation dans la charité.
« La charité dure toujours, même après cette vie. La foi et l’espérance finissent avec la vie ; mais après la mort la charité est reçue dans le ciel avec les âmes, et la félicité de ces âmes consistera dans la conservation, et, bien mieux, dans la perfection de la charité.