ASDE 052 Edito

 

Editorial

Alors que nous avons entamé l’automne il y a quelques jours déjà et que l’été avec ses beaux jours n’est déjà plus qu’un souvenir, « Au Souffle de l’Esprit » est donc reparti pour venir à vous pour une nouvelle « saison » après ce que je peux appeler une période de « trêve ». le dernier numéro que vous avez reçu date en effet de trois mois déjà. Comme le temps passe vite et combien ce temps qui passe doit nous faire comprendre qu’une vie c’est peu de choses et que nous arrivons à son terme bien plus vite que nous ne le pensons. Nous devons en prendre conscience afin de prendre toutes les dispositions nécessaires pour profiter de ce temps qui nous est donné à penser à notre fin éternelle. Si nous avons toute une vie pour nous y préparer, combien nombreux sont ceux qui ne s’en soucient guère. Confronté à notre Sauveur au moment de quitter cette terre, qu’aurons-nous à lui présenter, qu’aurons-nous à proposer pour notre défense ? Il sera difficile, et même inutile, d’avancer des arguments pour nous montrer sous notre meilleur jour ! Jésus connaît tout de nous, tout ce que nous avons fait de bien comme de mal, et c’est alors que nous comprendrons avoir perdu beaucoup de notre temps à nous être caché de Lui, à L’avoir fui, à ne pas L’avoir accueilli quand il frappait à notre porte.

 

L’un de mes clients est décédé il y a dix jours à l’âge de soixante ans après avoir lutté vaillamment contre un cancer qui a fini par avoir raison de lui – j’ai informatisé l’entreprise de son père à qui il a succédé avec son frère il y a quelques trente ans. C’est d’ailleurs par sa force de caractères qu’il a tenu aussi longtemps. J’ai vu la maladie le transformer physiquement sous l’action des médicaments mais jamais il ne s’est plaint, gardant un caractère positif non seulement pour lui mais pour les autres. J’ai un ami sportif de longue date, dont l’épouse a été mon médecin traitant jusqu’à ce qu’elle termine sa carrière médicale il y a quelques années, qui souffre du même cancer qui le ronge un peu plus chaque jour. Tout son entourage sera content s’il peut encore passer les fêtes de fin d’année en famille. Oui, notre vie sur terre est bien courte en fin de compte. Et nous avons à la remplir d’amour pour les nôtres bien entendu, mais aussi et surtout pour celui qui est notre Père et qui nous a créé en se « servant » de l’amour que nos parents ont éprouvé l’un pour l’autre.

 

Toute une vie à faire en sorte qu’au moment où nous aurons poussé notre dernier souffle, nous soyons dans la joie profonde de rejoindre ceux qui nous ont précédé mais surtout d’aller à la rencontre de Dieu qui va nous accueillir par l’intermédiaire de son Fils. Celui à qui nous avons confié tant de soucis, de peines, partagé des moments de bonheur dans l’intimité de notre âme, mais que nous n’avons jamais vu ou entendu sinon par l’ouverture de notre cœur à son amour, nous allons le voir, l’entendre. Si nous nous sommes efforcés de calquer notre vie sur ses préceptes évangéliques, essayant de le servir comme nous le pouvions, avec les moyens qu’il a mis à notre disposition, mais de toute nos forces, de toute notre cœur et de toutes nos âmes, c’est les bras grands ouverts qu’il nous tendra pour nous embraser avec toute son affection divine. Nous allons goûter à sa pleine mesure ce qu’est cet Amour de notre dieu pour nous. Nous n’en mourrons plus de joie puisque nous serons nés à la vraie Vie. Alors préparons-nous dès à présent à « vivre » ce moment d’étreinte avec le Seigneur.

 

Serons-nous en mesure de nous trouver aussitôt dans la béatitude éternelle pour autant. Hélas non, tant le Ciel exige que notre âme soit pure. Elles sont si peu nombreuses ses âmes qui peuvent avoir un ticket direct vers le Ciel. Pour la plupart des hommes qui auront évité la damnation éternelle dans laquelle tombent tant et tant d’âmes, comme nous le rappelait maman Marie à Fatima, il nous faudra nous arrêter à quelques arrêts dans les gares de purification où notre âme se transformera sous l’action aimante du Cœur de Dieu qui fera brûler tout notre être de cet amour purificateur. Il ne tient qu’à nous que ces stations soient le moins nombreuses possibles et faire même en sorte d’avoir un ticket direct, sans arrêts. C’est en effet possible bien que ce soit à la fois difficile et facile. Notre Dieu attend simplement de nous que notre oui à son appel soit constant, que toutes nos actions soient animées de son amour et que nous vivions dès ici-bas avec Lui, par Lui et en Lui, dans sa Sainte Volonté.

 

Au risque de me répéter, mais la répétition est la mère de la sagesse vous diront tous les bons enseignants, le but de cette très modeste revue est de vous donner une béquille pour mieux marcher dans notre vie chrétienne, car sur cette terre nous sommes tous comme des éclopés, des aveugles sinon des mal voyants puisque nous sommes si nombreux à passer à côté de l’essentiel. Alors ouvrez votre cœur et soyez attentifs pour recevoir la parole du Maître au travers des articles qui vous sont proposés en lecture. Dieu parle en quelque sorte au plus intime de chacun, mais encore faut-il être en mesure de capter ce qu’Il a à nous dire. Et il faut parfois toute une vie pour y arriver. C’est ce que « Au Souffle de l’Esprit » s’efforce de réaliser bien modestement.

 

Accomplir sa vie de chrétien dans la vie quotidienne en 2018 n’est pas chose facile, me direz-vous. C’est pratiquement un combat de tous les jours pour rester fidèle à ses engagements de foi dans un monde qui a rejeté Dieu et tout ce qui touche au sacré. Je suis bien d’accord avec vous. Mais le Christ nous a demandé de porter notre croix quoi qu’il en soit et de le suivre avec vaillance. Et ce ne sont pas les aléas de l’Eglise et les scandales qui la salissent de l’intérieur et qui s’étalent aujourd’hui devant nos yeux à profusion qui doivent nous faire douter de quoi que ce soit. L’Eglise est Sainte, c’est le corps mystique du Christ. Elle est composée d’hommes faillibles qui ont laissé libre cours à leurs passions qu’ils n’ont plus voulu maîtriser, s’écoutant eux-mêmes et succombant ainsi aux pièges de Satan qui rôdent partout dans le monde pour perdre les âmes. Certains ont commis des actes qui nous révulsent, indignes de leurs charges, un peu partout dans le monde et non pas seulement dans un pays. Le mal est profond, très profond, encore plus profond que la plupart d’entre nous peuvent se l’imaginer. Certains avaient des charges élevées dans la hiérarchie de l’Eglise. Ils ont fauté, oubliant que leurs actes faisaient rejaillir l’opprobre sur toute l’Eglise. Nombreux sont ceux qui se sont tus alors qu’ils savaient, se rendant eux aussi coupables et participant à l’ignominie, par tranquillité, par lâcheté sans doute mais certains par perversité, hélas.

 

Et pourtant, ils leurs suffiraient de faire amende honorable, de demander pardon au Seigneur pour tout le mal accompli, ils seraient aussitôt pardonnés par le Maître de la Vie qui accorde toujours sa Miséricorde au cœur repenti. Mais dans quels états d’âme sont-ils. Seul le Seigneur peut juger. Et comme Lui pardonne, l’Eglise, le peuple de Dieu, c’est-à-dire chacune de nous, doit aussi pardonner aussi profonde la douleur soit-elle. Mais cela ne doit pas pour autant empêcher les autorités de sanctionner comme il se doit et empêcher ses âmes sur le chemin de se perdre d’accomplir de nouveaux méfaits. Il en va de la crédibilité de l’Eglise.

 

Ces faits traduisent l’état d’une partie de l’Eglise, celle de ce monde occidental décadent qui a renié la foi et ses racines chrétiennes. Une partie des dirigeants de cette Europe a comme crédo de faire disparaître la religion catholique, les libertés individuelles sont de plus en plus restreintes. Tous ceux qui ne suivent pas les ordres de l’établissement et veulent s’opposer à cette culture de mort des corps, des esprits, des âmes sont combattus avec hargne. Les français le vivent davantage chaque jour. Et le pire, dans ce pays qui était cette douce France et qui l’est de moins en moins, cette France fille aînée de l’Eglise à qui le Pape Jean-Paul II lui a crié si elle se souvenait des promesses de son baptême, c’est que ses évêques se taisent pour la plupart quand ils ne sont pas complices. Je sais qu’il y en a encore de très bons, mais il en faut davantage pour susciter un sursaut salvateur.

 

Il ne faut pas s’imaginer non plus que tous les prêtres ou religieux sont à ranger dans une seule et même catégorie. Les médias, toujours à l’affût pour sortir un scandale et ainsi salir présentent l’Eglise comme étant un nid de pédophiles, d’homosexuels, … Oui, il y a comme partout dans la société mais en % bien moindres que dans celle-ci, le milieu éducatif étant celui qui en compte le plus sans contestes. Mais c’est aussi l’occasion de salir la fonction du sacerdoce qui pervertirait l’individu en maintenant le célibat pour les consacrés. Oui, une occasion de plus pour retourner les choses.

 

Cette situation ne date pas d’aujourd’hui, elle date même de plusieurs dizaines d’années. J’aurais l’occasion dans un prochain article d’analyser le pourquoi et le comment de ce que nous vivons dans l’Eglise, qui garde de nombreux ennemis, lesquels, je le répète, n’ont de cesse d’avoir un travail de sape de tous les instants pour détruire cette Eglise, notre Eglise. Nous ne pouvons pas mettre sur un piédestal les responsables de l’Eglise qui ont été à sa tête depuis tout ce temps, depuis la mort de Pie XII pour être plus précis. Ce serait se voiler la face et se plonger la tête dans le sable pour ne rien voir ou ne pas vouloir voir. Les écrits de don Ottavio Michelini nous le font comprendre au fil des mois.

 

Au risque de heurter certaines consciences, je crois qu’il faut malgré tout aussi éclairer les intelligences et les consciences pour savoir. Je ne peux vivre avec l’idée de ne rien dire pour garder ma tranquillité. Le Christ nous demandera à tous ce que nous avons fait pour prendre sa défense, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas, le Christ ne l’accepterait pas. Il est clair à ce propos. Inutile de reprendre en entier les paroles de l’Evangile de St Matthieu au chapitre 25, versets 31 à 46. Allez voir par vous-même mais le Christ est sans appel dans son propos : « … Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

 

Il me faut insister sur une chose, afin qu’il n’y ait aucune méprise, je ne porte pas de jugement sur des personnes en relatant des faits qui se sont passés et qui appartiennent à l’histoire puisqu’ils ont eu lieu. L’infaillibilité pontificale ne porte que sur la doctrine et l’Eglise ne s’y engage que très rarement, après avoir étudié la question sous tous les angles, comme c’est le cas pour le dogme de l’Assomption. Pour tout le reste, un pape peut être faillible, surtout s’il s’engage sur des voies qui sont opposées à l’enseignement de l’Eglise depuis bientôt deux mille ans. L’action d’un pape, c’est de conforter les fidèles dans leur foi et de montrer l’exemple par une conduite toute empreinte de sagesse, de prudence et de sainteté. Je ne vise absolument personne en disant cela, il s’agit de généralités valables quelles que soient les époques.

 

Vous trouverez donc plus loin un article reprenant un interview réalisé auprès de Mgr Antonio Livi, qui ne m’engage pas personnellement puisque je ne l’ai pas écrit, mais qui me semble très instructif sur cette situation de l’Eglise. Je l’ai fait précéder d’un préambule qui, s’il est vrai qu’il est assez long, montre que les papes qui ont succédé à Pie XII ont contribué par leurs attitudes, leurs amitiés, les personnes qu’ils ont côtoyées et leur philosophie de pensées à cette détérioration de la foi, de la doctrine, de l’approche de l’Eglise avec le monde et ceci qu’elles qu’aient pu être leurs véritables intentions, moins bonnes comme bonnes ou même louables. Le seul Juge, c’est notre Seigneur qui sonde et connaît les cœurs. Il est le seul à les connaître au plus profond de leur être. Si l’homme peut tromper d’autres hommes, il ne peut pas tromper Dieu qui est tout, qui connaît tout.

 

Surtout ne vous décourager pas après mes propos et cette lecture car nous savons que notre Seigneur l’emportera sur l’ennemi, avec l’aide de sa Mère qu’il a voulu Co-Rédemptrice et qui écrasera la tête du serpent. L’Eglise doit vivre sa passion comme le Christ a accepté la sienne pour nous sauver. Le passage de ce mois du père Charles de Foucauld tombe bien à propos, à la suite de mon dernier éditorial du numéro précédent et ce numéro-ci, de même qu’un des articles de don Ottavio Michelini. N’y voyez pas une volonté de ma part, non, mais comme un clin d’œil de la Providence qui ordonne tout pour le bien de tous. J’y vois un petit signe pour nous encourager à tenir bon quoi qu’il arrive, quelles que soient les épreuves que nous avons à traverser et à surmonter. Soyons de véritables soldats du Christ, conscients que rien ne dépend de notre action, que tout vient de Jésus et que tout retourne à Lui, Lui confiant tout ce que nous sommes et tout ce que nous faisons. L’action la plus efficace que nous pouvons avoir, c’est de l’Aimer et de servir notre prochain dans un amour sincère pour lui. Notre prochain, ce sont tous ceux que le Seigneur nous fait rencontrer chaque jour dans notre vie. Restons dans une prière permanente avec celui que Charles de Foucault appelle avec tant d’affection notre Bien-Aimé. Avec lui nous pouvons tout.

 

L’abbé Guy Pagès nous donnera un témoignage sur sa lecture des écrits de Maria Valtorta, un témoignage empreint d’un amour qui a grandi pour le Christ en les faisant sien, une lecture qui l’a affermi dans ses convictions, en lui confirmant tout de qu’il pressentait en lui au travers de sa foi vive et profonde.

 

Soyons heureux de partager ensemble tout ce qui nous unit pour faire grandir en nous l’amour de Jésus, de sa Sainte Mère, de l’Eglise.

 

Christian Dachy

 

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