ASDE 051 Marie Lataste

 

Dieu, la Sainte Trinité

30ème partie

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

 

LIVRE 8

La grâce et les vertus théologales

 

Chap. 4, La grâce se donne à tous

 

Je priais un jour près du saint tabernacle ; je m’étais unie au Sauveur Jésus par la communion spirituelle, il vint à moi et me dit :

 

— Je vous ai parlé, ma fille, de la grâce et des diverses sortes de grâce; je veux que vous sachiez aussi que la grâce se donne à tous et que les obligations de chaque état n’empêchent pas son cours. La grâce est une source immense et inépuisable qui s’échappe de mon cœur, et à laquelle tous peuvent puiser abondamment. Quelle que soit la position et l’état des hommes, tous peuvent y prendre part, en m’offrant leurs actions, en les sanctifiant, en les faisant en vue de plaire à mon Père, et surtout par la pratique de la religion et la fréquentation des sacrements.

 

« Cependant, ma fille, voyez les hommes, ils fuient ma grâce, ils n’ont d’yeux que pour leurs intérêts matériels ; ils vivent dans le péché, ils vivent dans la mort. Quelle ignorance en eux des vérités du salut ! Et n’est-ce pas leur faute ? Comment excuseront-ils leur indifférence, comment expliqueront-ils leur éloignement de Dieu ? Mais leur ignorance est une ignorance coupable ou une ignorance qui n’est point vraie. Souvent ces hommes se rappellent bien les instructions de leur première communion, mais ils sont attachés à leurs péchés et ils ne veulent point y renoncer ; à leurs rapines et ne veulent point les abandonner ; à leurs passions, et, ne voulant point les maîtriser, ils se disent ignorants. Pauvres hommes, quelle folie !

 

« S’ils sont réellement ignorants, pourquoi n’écoutent-ils pas l’instruction de mes ministres ? Pourquoi ne conforment-ils pas leur conduite aux enseignements qui leur sont donnés par mes prêtres ? Mais ne savent-ils pas qu’ils ont fait mal, qu’ils ont commis le péché, qu’ils se sont révoltés contre Dieu, qu’ils sont privés de ma grâce ?

« Ma fille, ce n’est point ni l’éclat ni la condition diverse des hommes qui empêche le cours de ma grâce, tous peuvent y participer, et abondamment. Mon plus grand désir serait de la répandre avec profusion sur toutes les âmes. Ceux qui veulent y participer le peuvent, même les plus ignorants, parce qu’ils trouvent dans mes prêtres des amis qui les soutiennent, qui les guident, qui les éclairent, qui leur rendent la paix du cœur et de l’âme, qui les délivrent de leurs fautes, qui leur donnent ma grâce. Ô hommes ! Ne savent-ils pas que Dieu regarde moins ce qu’ils savent, ce qu’ils font, que la bonne volonté avec laquelle ils agissent ? N’éprouvent-ils pas en eux les mouvements quotidiens de la grâce qui les invite à revenir à Dieu, à se donner à lui ? Dieu veut le salut de tous, je vous l’ai déjà dit, et il donne à tous les grâces qui leur sont nécessaires pour qu’ils opèrent leur salut.

 

« Néanmoins, ma fille, il y a une certaine mesure de grâce que Dieu, dans ses décrets éternels et insondables, destine à chacun. Il n’accorde pas à tous le même degré. Mais aussi ne demandera-t-il pas à tous non plus le même compte. Il proportionne la grâce au degré de sainteté auquel il veut que s’élève celui à qui il la donne ; il proportionne sa grâce aussi aux besoins de chacun.

 

« Il y a des grâces générales auxquelles tous participent, les justes, les pécheurs, et tous les hommes dans leurs diverses conditions. Mais il y a des grâces particulières que Dieu n’accorde pas à tous les chrétiens, parce qu’elles ne sont nécessaires qu’à quelques âmes d’élite et à certaines vocations. Que de grâces plus grandes, par exemple, ne faut-il pas à un prêtre pour vivre saint et sanctifier les autres ; à un confesseur, à un directeur pour mener et conduire les âmes dans le sentier de la vérité et du bien ? Celles-là ne vous sont point nécessaires, ma fille ; aussi vous n’en rendrez pas compte.

 

« La grâce est pour tous une source de vie et le remède à tous les maux. Elle rend la vie à ceux qui sont morts par le péché. Elle donne la ferveur à ceux qui sont lâches et négligents, la componction   aux insensibles, le recueillement aux dissipés, la soumission aux indociles, la charité à ceux qui sont froids et sans cœur.

 

« Comprenez toujours bien ce que c’est que la grâce, ma fille, estimez-la toujours davantage, augmentez-la dans votre cœur. N’oubliez pas que Dieu l’accorde à tous, mais plus particulièrement et en plus grande abondance à ceux qui la lui demandent et y correspondent. »

 

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