ASDE 057 Maria Valtorta

 

Extrait des cahiers de

Maria Valtorta

Le 28 juin 1946

Jésus dit:

«Soyez parfais, vous tous que j’aime d’un amour privilégié. Vivez en anges, vous qui constituez ma cour céleste’.

Si l’invitation aimante à être parfaits comme mon Père est faite à tous, elle devient un doux commandement pour ceux que j’ai choisis pour mes amis et intimes. Être de mes disciples – non au sens général qui s’applique à tous les chrétiens, mais au sens propre du nom dont j’appelais mes douze disciples et amis – est un grand honneur, mais qui comporte un grand devoir.

La petite perfection ne suffit plus, c’est-à-dire ne pas commettre de fautes graves et obéir à la Loi dans ses règles les plus spécifique. Il faut atteindre aux raffinements de la perfection, observer la Loi dans ses plus délicates nuances, je dirais même l’anticiper avec quelque chose en plus, Comme les enfants qui ne se contentent pas d’aller vers la maison du père en marchant à côté de celui qui les y amène, mais qui passent devant en courant, tout joyeux, la fatigue et les obstacles d’un sentier plus ardu pour pouvoir arriver vite, car leur amour les éperonne.

La maison de votre Père est au Ciel; l’amour est ce qui vous éperonne à surmonter, en volant, toute difficulté pour atteindre rapidement Ciel où le Père vous attend, les bras déjà ouverts, près à vous étreindre. Donc, non seulement mon disciple doit obéir à la Loi dans les choses importantes que j’ai imposées à tous, mais il doit interpréter mon désir, même non exprimé, que vous fassiez le maximum de bien que vous pouvez, désir que l’amant comprend car l’amour est lumière et savoir.

Je vais maintenant t’expliquer deux points de l’Evangile, l’un de Matthieu et l’autre de Luc. En réalité, il s’agit d’une seule parabole, mais exprimée avec quelques différences. Il ne faut pas s’étonner on trouve de telles différences chez mes évangélistes. Lorsqu’ils écrivaient ces pages, c’étaient encore des hommes, déjà élus mais pas encore glorifiés. Ils pouvaient donc commettre des bévues, faire des erreurs, de forme et non de substance. Il n-Y a que dans la gloire Dieu qu’on ne se trompe plus. Mais pour l’atteindre, ils devaient encore beaucoup lutter et souffrir.

Un seul des évangélistes rapporte ce que je dis avec une exactitude phonographique. Mais c’était le pur et l’amoureux. Réfléchis à cela. La pureté et la charité sont si puissantes qu’elles permettent de comprendre, de se rappeler, de transmettre ma Parole sans erreur, pas même d’une virgule ou d’une réflexion. Jean était une âme sur laquelle l’Amour écrivait ses paroles, et il pouvait le faire car l’Amour ne se pose que sur les cœurs purs et n’a de contact qu’avec eux, et Jean était une 3âme virginale, aussi pure que celle d’un petit enfant. J’ai n’ai pas confié ma Mère à Pierre, mais à Jean, car la Vierge devait rester avec le vierge. Souviens-toi de ceci: Dieu ne communique pas les substances spirituelles qui rendent à l’âme cette fraîcheur candide, laquelle attire mon regard et obtient ma parole, à qui n’a pas la pureté du cœur, conservée depuis la naissance ou regagnée par un travail assidu de pénitence et d’amour.

Donc, mes évangélistes racontent qu’un personnage – l’un nous dit que c’est un roi, l’autre laisse entendre qu’il s’agit d’un riche seigneur – donna un grand banquet, probablement de noces, et Y invita un grand nombre d’amis. Mais ceux-ci alléguèrent des excuses, dit Luc, et s’en moquèrent, renchérit Matthieu. Malheureusement, avec votre Dieu vous n’alléguez même pas d’excuses et vous répondez souvent à ses invitations en vous en moquant.

Alors le seigneur du banquet, après avoir puni les mal élevés, ne pas gaspiller les aliments déjà préparés, envoya ses serviteurs chercher tous les pauvres, les boiteux, les estropiés, les qui étaient autour de la maison, en attente des restes, ou qui accouraient de partout, partagés entre la crainte et le besoin. Il ordonna de leur ouvrir la salle et de les faire asseoir à table après les avoir lavés et vêtus comme il se doit. Mais la salle n’était pas encore pleine. Alors le riche seigneur ordonne aux serviteurs de sortir de nouet d’inviter n’importe qui, même en utilisant une douce violence. Entrent ainsi, non seulement les pauvres qui errent dans le voisinage des riches, mais aussi ceux qui n’y pensent pas, convaincus de ne pas être connus du seigneur et de n’avoir besoin de rien.

Quand la salle fut comble, le riche seigneur entra et il remarqua un invité – on ne précise pas si c’était un pauvre ou un passant, mais c’est un détail sans importance – qui avait enlevé son habit de noces, ce qui fait penser que c’était un passant riche et orgueilleux et un pauvre convaincu d’être un nécessiteux. Alors le seigneur indigné, voyant qu’on méprisait son don et qu’on piétinait le respect dû à la demeure de l’hôte, le fit chasser car aucune contamination ne peut entrer dans la salle de noces.

Maintenant je vais t’expliquer la double parabole.

Les invités sont ceux que j’appelle par une vocation spéciale, une grâce gratuite que j’accorde comme une invitation à l’intimité avec moi-même dans mon palais, comme élection à ma Cour. Les pauvres, aveugles, les manchots, les difformes sont ceux qui n’ont pas d’appel spécial ou d’aide particulière, qui, par leurs seuls moyens, n’ont pas pu conserver ou obtenir la santé et la richesse spirituelles mais, au contraire, ont aggravé leur malheur par de naturelles prudences. Ce sont, en d’autres termes, les pauvres pécheurs, les âmes faibles et difformes qui n’osent se présenter à la porte, mais rôdent aux alentours du palais en attendant une miséricorde redonne des forces. Les passants pressés, qui ne se soucient pas de ce qui se passe dans la demeure du Seigneur, sont ceux qui vivent les religions plus ou moins révélées ou dans leur religion personnelle s’appelle argent, affaires, richesses. Ceux-ci croient ne pas besoin de me connaître.

Or, on constate que souvent ceux qui ont été appelés négligent mon appel, s’en désintéressent, préfèrent s’occuper de choses au lieu de se consacrer aux choses surnaturelles. Alors je entrer les pauvres, les aveugles, les boiteux, les difformes; je lesrevêts de l’habit de noces, je les fais asseoir à ma table. Je les déclare mes invités et je les traite en amis. Et j’appelle aussi ceux qui sont en dehors de mon Eglise, je les attire avec insistance et courtoisie, je les contrains même avec une douce violence.

Pans mon Royaume, il y a de la place pour tout le monde et ma joie consiste à vous faire entrer nombreux. Mais malheur à ceux que j’ai élus par vocation et qui me négligent, préférant se consacrer à ties choses naturelles. Et malheur à ceux qui, accueillis avec bienveillance même s’ils ne le méritaient pas, et revêtus par ma magnanimitéde la grâce qui recouvre et annule les laideurs, enlèvent leur de noces, manquant ainsi de respect envers moi et ma demeure d’indigne ne doit circuler. Ils seront expulsés du Royaume car ils auront piétiné le don de Dieu.

Des fois, parmi les pécheurs et les convertis, je vois des âmes si belles et si reconnaissantes que je les choisis pour épouses à la place des autres que j’avais appelées et qui m’ont repoussé.

Toi, Maria, tu étais une pauvresse, une mendiante affamée, anxieuse, sans vêtements. Après avoir essayé par toi-même de rassasier ta faim, de calmer ton anxiété, de recouvrir tes misères, sans y réussir tu t’es approchée de ma demeure ayant compris qu’en elle seule il y a paix et réconfort véritable. Et moi, je t’ai accueillie, te mettant àla place d’une autre qui, appelée par moi, a rejeté la grâce, et te voyant reconnaissante et pleine de bonne volonté, je t’ai choisie pour épouse. L’épouse ne reste pas dans la salle de banquet. Elle pénètre dans la chambre de l’époux et en découvre les secrets. Mais malheur à toi si la volonté et

la reconnaissance s’assoupissaient en toi. Tu dois continuer à travailler pour me plaire toujours davantage. Travailler pour toi, pour me remercier de t’avoir appelée; travailler pour l’autre âme, qui a repoussé les noces mystiques, pour qu’elle se convertisse et revienne à moi. Qui c’est, tu le sauras un jour.

Maintenant, nourris-toi à ma table, habille-toi de mes vêtements, réchauffe-toi à mon feu, repose-toi sur mon cœur, console-moi des défections des élus, aime-moi par reconnaissance, aime-moi pour réparer, aime-moi pour obtenir, aime-moi pour augmenter tes mérites. Donne la robe nuptiale à celle que j’aime d’un amour de prédilection. Mais la bien-aimée doit, par une vie d’une perfection angélique, orner toujours plus. Tu ne dois jamais dire: ‘C’est assez’. Ton Époux et Roi est un tel Seigneur que la robe nuptiale de la mariée doit être de pierres précieuses afin d’être digne d’habiller l’élue appelée à s’asseoir dans le palais de son Seigneur.

Jésus dit encore:

‘’Cette fois, je me montre à toi sous un autre aspect. L’Eucharistie est Chair, mais elle est Sang aussi. Me voici sous l’aspect du Sang. Regarde comme il exsude et ruisselle sur mon visage défiguré, comme il coule le long de mon cou, sur ma poitrine, sur ma tunique, doublement rouge car trempée de mon Sang. Regarde comme il mouille mes mains liées et descend jusqu’aux pieds, au sol. Je suis vraiment celui qui presse le raisin dont parle le prophète, mais c’est moi que mon amour a pressé. Bien peu nombreux sont ceux qui savent évaluer le Prix infini de ce Sang, que j’ai prodigué jusqu’à la dernière le prix infini, que j’ai prodigué jusqu’à la dernière goutte pour l’Humanité, et jouir de ses très puissants mérites.

Je demande maintenant à celui qui sait le regarder et comprendre d’imiter Véronique et d’essuyer avec son amour le visage ensanglanté de son Dieu. Je demande maintenant à celui qui m’aime de panser avec son amour les blessures que les humains ne cessent de nt Je demande maintenant surtout de ne pas laisser ce Sang se perdre, de le recueillir avec une attention infinie, jusqu’à la plus petite goutte, et de le répandre sur ceux qui ne se soucient pas de mon sang.

Au cours du mois qui s’achève, je t’ai beaucoup parlé de Cœur et de mon Corps dans le Sacrement. Maintenant, pendant mois de mon Sang, je te ferai prier à mon Sang. Dis donc ceci:

‘Très Saint Sang qui jaillis pour nous des veines du Dieu fait homme, descends comme une rosée rédemptrice sur la Terre conta· minée et sur les âmes que le péché rend semblables à des lépreux. Voilà: je t’accueille, Sang de mon Jésus, et je te répands sur Eglise, sur le monde, sur les pécheurs, sur le Purgatoire. Aide, réconforte, purifie, allume, pénètre et féconde, oh! Très divin suc de vie. Et que l’indifférence et le péché ne t’empêchent-pas de couler. Au contraire, pour le petit nombre de ceux qui t’aiment, pour le nombre infini ceux qui meurent sans toi, accélère et répands sur tous cette très divine pluie afin qu’on vienne à toi confiant en la vie, que par toi on soit pardonné dans la mort, qu’avec toi on entre dans la gloire de ton Royaume. Ainsi soit-il.

Ça suffit maintenant. A ta soif spirituelle je tends mes veines vertes. Bois à cette source. Tu connaîtras le Paradis et la saveur de ton Dieu, saveur qui ne te manquera jamais si tu sais toujours venir à moi les lèvres et l’âme purifiées par l’amour.»

Mon Jésus avait commencé à parler à quatre heures du matin dans les pauses de mon demi-sommeil. La parole descendait comme une goutte de lumière dans les réveils et s’abîmait dans lesretours ‘du sommeil parce que je suis si fatiguée, si épuisée … C’était comme si Jésus était penché sur mon lit et me disait un mot de temps en temps. Même quand vint l’heure de m’asseoir et de bouger, secouant le sommeil, ces mots qui avaient été répétés maintes fois, comme le refrain d’une berceuse spirituelle, brillèrent vivement dans mon esprit. Ce sont les deux premières phrases du premier passage du 28: ‘’ Soyez parfaits … Vivez en anges‘’. Derrière elles se déroulèrent les autres phrases. Il restait bien peu à dire quand vous êtes arrivé avec la Sainte Communion. Et tout était fini peu après.

L’autre passage, comme vous pouvez facilement comprendre, est une vue intérieure (est-ce que ça se dit?) de mon Jésus blessé et ruisselant de sang. Ce n’est pas le beau Jésus des autres fois, vêtu de blanc, ordonné, majestueux, ni l’Enfant resplendissant de la dernière fois, qui souriait du sein de sa Marie.

C’est un Jésus triste, très triste, dont les larmes se mêlent au-sang, Jésus contusionné, dépeigné, sale, la tunique déchirée, les mains liées et la couronne bien enfoncée sur la tête. Je vois distinctement la couronne de grosses épines, pas longues mais serrées, qui pénètrent les chairs et les écorchent. Chaque cheveu a sa goutte de sang et le sang ruisselle du front sur les Yeux, le long du nez, descend le long la barbe et du cou, sur la tunique, tombe goutte à goutte sur les mains et semble plus rouge tant elles sont pâles, mouille la terre après avoir mouillé les pieds. Mais le plus triste à voir est le regard … Il demande pitié et amour, et trahit sous une mansuétude résignée, une douleur infinie.

Là aussi, si j’en étais capable, je voudrais pouvoir le pour vous et pour moi. Parce que, à bien y penser, je ne connais aucun tableau de Jésus et de Marie qui ressemble à ce que je vois. Ni dans les traits, ni dans l’expression. Celle-ci en particulier fait défaut dans les tableaux des maîtres. Mais, devenir peintre, moi… Rien n’est impossible à Dieu, c’est vrai, mais c’est en demander un peu trop!… Et je crois que le bon Dieu n’en fera rien, aussi pour que je n’éprouve de complaisance

 

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