ASDE 058 Editorial

Jésus nous emmène au désert, pour pouvoir séduire notre âme qui peine dans la vie bruyante quotidienne à se laisser trouver et aimer par son Seigneur. C’est le sens de la parole du prophète Osée, chantre de la relation nuptiale de l’âme et de son époux divin : « C’est pourquoi je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur ». Le désert est donc un lieu de rencontre avec Dieu. Ne fuyons pas ce désert du carême, soyons persuadés que c’est un lieu béni par-delà les combats qui doivent s’y dérouler. Les saints nous témoignent tous qu’ils sont rarement dans les délices des consolations intérieures. Charles de Foucauld est très clair à ce sujet : « Tout m’est pénible : communion, adoration, prière, oraison, tout, tout, tout, même de dire à Jésus que je l’aime. Il faut que je me cramponne à la vie de foi. » Et il poursuit sa correspondance a nous encourageant : « Ne vous étonnez pas des tentations, des sécheresses, des misères, c’est un très bon signe. Plus les tentations sont fortes, les sécheresses profondes, les misères humiliantes, plus le divin époux demande à notre amour de combats, de constance et d’espérance en SON amour ».

Nous n’avons sans doute pas la possibilité de nous réfugier dans une cellule comme celle de l’ermite du Hoggar pour être seul avec Dieu, mais nous pouvons assurément nous construire une cellule intérieure. Elle ne pourra absolument se faire sans la fréquentation des églises où le Maître règne depuis le tabernacle ou l’ostensoir. Le bienheureux Marie Eugène de l’Enfant-Jésus nous rappelle la puissance d’apaisement de la présence réelle: «on ne saurait oublier l’influence apaisante de l’Eucharistie, de Jésus sacramenté […]».

L’expérience montre que le seul voisinage de Jésus-Hostie, l’entrée dans une église où il réside, produisent des effets sensibles d’apaisement intérieurs sur certaines âmes d’oraison. Il leur suffit ensuite de faire de temps en temps des actes de foi en la présence divine, de fixer le tabernacle ou de porter parfois vers lui leur regard ou leur pensée pour que se maintiennent ces effets d’apaisement».

La sainte hostie est sans aucun doute le remède idéal à la difficulté des déserts de nos vies: n’est-elle pas en effet le «maximum de présence dans le maximum d’absence»? C’est sans doute pour cela que nous n’aimons pas spontanément le carême: nous ne le rendons pas assez eucharistique: nous essayons de le traverser sans ce maximum de présence et c’est alors l’absence et le vide, générateurs d’angoisses qui l’emportent.

Nous avons donc découvert le remède à tous nos déserts, et particulièrement à un terrible désert actuel: le désert des vocations sacerdotales et religieuses dans l’occident déchristianisé. Là encore, Jésus hostie veut faire fleurir les vocations dans cet immense désert par l’adoration de son sacrement d’amour: un évêque irlandais, Mgr Seanus Hegary, faisait ce constat en 1990: «dans mon séminaire, sur 20 séminaristes, 19 proviennent de paroisses qui ont l’adoration eucharistique quotidienne permanente».

Père Jérôme Dernoncourt

Missionnaire de la Sainte-Eucharistie

 

 

 

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