LUI et moi
Mois de juillet 1939
714.[VII,196] —1er juillet 1939.—
« Monte. Monte. Va de toutes tes forces… Et, quand tu auras monté, tu t’apercevras que tu n’as pas encore commencé ton ascension. »
Pendant que je raccommodais :
« Je te donne Mon Sang pour Le répandre sur les pécheurs. Oh! verse Mon Sang sur tous! Ne limite pas! Il est à vous. »
715.[VII,197] —2 juillet.—Comme j’avais égaré ma carte de demi-tarif.
« Offre-Moi ces petites contrariétés comme des épines à toi pour soulager les épines à Moi. »
Dans le train :
«Tu vois, rien que par un sourire aimable, tu leur as fait du bien. Tu M’as compris. Comprends-Moi bien toujours. Alors l’union est étroite ! »
716.[VII,198] —4 juillet. Le Fresne.—
«Quand Je te demande d’offrir toutes tes actions pour Mes Prêtres, cela n’exclut pas d’autres intentions. Mes Mérites sont infinis. »
« Mais si Je ne te laissais pas en tentation, quels mérites aurais-tu? Au lieu de te désoler, réjouis-toi d’un : « c’est le moment de gagner ». Tu te rappelles, quand tu étais petite, tu aimais tant « gagner ! »
717.[VII,199] — 5juillet, à ma génuflexion à l’église.—
« Si tu pensais que Je suis là, tu Me saluerais mieux que cela. »
« Remets-Moi ta solitude et ton indépendance. Quitte ton être pour Mon Être. Et crois bien que tu ne perdras pas au change, Mon amie.
« Compte pour rien le bien que tu as pu faire et recommence, recommence, chaque jour. Prends Mon courage, puisque nous sommes ensemble. »
Comme je me cachais en Lui, en m’humiliant de mon orgueil :
« Quel bonheur! J’ai une petite fille petite, dans Mes bras… Tu sais comme on les aime, les tout petits enfants, ceux qui ne sont capables de rien tout seuls? »
« Ne pense pas légèrement au Saint-Esprit. Si tu savais Sa Majesté !… »
718.[VII,200] —Premier vendredi.—
«As-tu jamais entendu dire que quelqu’un avait trop espéré en Dieu? Qu’il aurait été déçu ? ou trahi ? »
719.[VII,201] —8 juillet.—Le Fresne, après la communion.
«Seigneur, est-ce que Tu m’aimes avec la même force que si fêtais au Ciel ?»
« Mon Amour ne change pas. C’est toi qui ne peux M’aimer de la même façon… Oh! fais des efforts d’amour toujours plus grands! »
Au réveil :«Faites, Seigneur, que mon âme ne fasse pas sa mauvaise tête aujourd’hui !»Comme souriant:
« Regarde sa bonne tête. »Et Il me montrait les occasions de vertus de la journée.
720.[I,238] — 10juillet.— « Quelle est ta divinité ?
« Est-ce toi ou est-ce Moi ?
« Alors pourquoi ne penses-tu pas davantage à Moi qu’à toi ? »
721.[I,239] — 17juillet.—
« C’est donc si difficile de parler avec Moi ?
« Tout ce qui t’intéresse, tout ce qui fait ta vie, dis-le Moi.
« Je t’écouterai avec tant de joie.
« Tant d’attention… si tu savais… Dis-leur d’être avec Moi comme avec l’intime ami qui sait le secret.»
722.[I,240] — 18juillet.—
« Remercie Dieu de ce jour qui commence,
« tu peux gagner tant de mérites,
« tant de gloire…
« en un jour…
« Je te permets de Me servir, de M’aimer.
«Servir Dieu !
« Si tu songeais à cet honneur, à ce bonheur…
« Ah ! si un seul jour pouvait être accordé à un damné…
« imagine l’emploi qu’il en ferait !
« Cause bien avec Moi, ma petite fille. »
723.[I,241] — 19juillet. Après la communion.—
« Je Me suis livré aux hommes qui ont fait de Moi ce qu’ils ont voulu.
« J’ai fait cela par amour.
« Maintenant,
« Je Me livre dans l’Eucharistie.
« Encore, les hommes font de Moi ce qu’ils veulent… « Je fais cela par amour.
« Jusqu’à la fin.
« Jusqu’à la fin des temps. »
724.[VII,202] —19 juillet.—
« Quand tu te tiens près de Moi dans ta pensée, tu Me reposes.
« Quand tu regardes Mes souffrances, tu Me reposes.
« Quand tu actives ton zèle, même intérieurement, tu Me reposes. Quelle récompense ne donnerai-Je pas à ceux qui, dans leur pitié amoureuse, M’auront procuré du repos ! »
725.[VII,203] —Nantes. 21 juillet, avenue de Launay.—
« Recevoir à toute heure, n’est-ce pas la marque d’une véritable intimité? Reçois-Moi. Approche-toi de Moi, en n’importe quelle occupation »(tandis que j’avais les abbés canadiens dans la maison).
726.[VII,204] —22 juillet, partant pour jouer à la Guerche.—
« Porte-Moi à tous. »
727.[VII,205] —24 juillet. Le Fresne.—
« Tu te rappelles que Mgr le F… de la M… aimait qu’on lui parlât, parce que cela lui procurait l’occasion d’une réponse à toucher les coeurs ? Je suis ainsi avec les âmes : quand elles M’exposent leurs joies et leurs peines, Je saisis le moment pour leur faire comprendre Ma très douce Bonté, faite d’amour. Et quand elles croient avoir fait un pas envers Moi, Moi, J’en ai fait dix vers elles.
« Puis-Je faire autrement, quand Je suis mort d’amour pour elles? Ah!… ces âmes que J’aime !… »
728.[I,242] — 26juillet. Dans le jardin.—
« Ce n’est pas à cause de ce que tu Me dis que J’aime t’entendre,
« c’est simplement par ce fait que tu Me parles.
« Mon désir d’intimité est ainsi satisfait et Je te regarde avec l’amour d’un Sauveur.
« Ta reconnaissance, tes hommages, bien sûr, Je les aime !
« Mais c’est surtout le coeur-à-coeur que Je cherche en vous.
« Les épanchements du Préféré. »
729.[I,243] — « Surveille bien les pensées de ton coeur.
« Ce que nous avons dans le coeur est vite dit sur les lèvres. »
730.[VII,206] —27 juillet—
« Ne te dis pas : « ceci est trop peu de chose à Lui offrir pour sauver une âme ». Quand tu reçois même une petite somme pour tes costumes, tu es contente, parce que, ajoutée à d’autres, cette petite somme te permet d’acheter de belles choses pour l’église.
« Eh bien, Moi aussi, Je joins à d’autres prières tes prières et sacrifices, et une âme de pécheur est sauvée. »
« Oui, tu peux M’offrir de toi-même tout ton jour. Mais, quand tu prends la formule de l’apostolat de la prière, cela t’unit mieux à tous ceux qui prononcent les mêmes mots. »
A la messe, je pensais à Lui, si épuisé en montant le Calvaire et à Sa Bonté d’avoir consolé les saintes femmes :« Nepleurez pas sur Moi, pleurez sur le péché.»
« Je parlais ainsi aussi pour les bourreaux qui M’entouraient et que Je désirais tant sauver. Que n’eus-Je pas fait pour eux!… Sais-tu ce que c’est qu’un désir d’Homme-Dieu ? »
A mon temps d’arrêt:
« Ton jour, que tu as divisé en trois temps d’arrêt : offre chacun d’eux spécialement à l’Une des Trois Personnes, afin de raviver ton attention et ta ferveur : le matin, au Père Créateur,
« le midi, au Fils Sauveur,
« le soir, au Saint-Esprit, Amour.
« Tu appartiendras ainsi aux Trois et au Seul. »
731.[VII,207] —28 juillet. Après la communion.—
« Fais collection de toutes petites fleurs de sacrifices, pour Me les offrir.
« Ne néglige rien. Tout a de l’importance à Mes yeux, du moment que tu penses à Me l’offrir, dans ton plus grand amour. Désire qu’il soit plus grand que la veille, cet amour.
« Donne-le-Moi pour que Je le réchauffe.
« Compte toujours plus sur Moi que sur toi. Et va dans la paix. »
732.[VII,208] —29 juillet.—
« Sois dans la joie habituelle, Ma Gabrielle. La joie, c’est la marque de la Maison de ton Seigneur-Époux.
« Quoi de plus doux sur la terre que de vivre dans son coeur avec Moi? Ne jamais Me quitter, Moi qui suis toujours près de vous et prêt à vous donner 1’Amour.
« Un amour près duquel les amours de la terre ne sont que faible image.
« Conçois-tu bien cette joie? Moi en toi, et toi en Moi. C’est ainsi, quand vos âmes sont en état de Grâce.
« La Grâce, c’est Moi. Goûtez toute la joie de Me savoir vivre en vous. Sentez-en la surabondance. Elle dépasse toutes les joies de la terre.
« Et plus tu t’imprégneras de Ma joie, plus tu augmenteras la Mienne en toi. »
733.[VII,209] —30 juillet.—
« Que rien en toi ne Me quitte jamais. Si tu, savais combien J’ai un grand désir que vous soyez près de Moi !… Que ta mémoire soit avec Moi.
« Que ton entendement soit avec Moi.
« Que ta volonté soit avec Moi. Et que notre union demeure, comme Mon union avec Mon Père.
« Rappelle-toi encore : l’amour, c’est toute absence de séparation. »
Pendant la messe.« Je te donne Mon Sang comme manteau pour ton âme. Toi, donne-Moi ton amour pour Me couvrir. »
734.[I,244] — 31juillet. Après la communion.—
« Vis tout droit pour Moi.
« Quand tu parles, que l’on voie bien qu’en toi il n’est question que de Moi.
« Ne crains pas de Me nommer dans la conversation.
« Tous, sans le savoir, ont besoin de Moi.
« Et le nom de Dieu peut éveiller le Bien dans les âmes.
« Tu en prendras l’habitude. Je t’aiderai.
« On viendra à toi pour entendre parler de Moi.
« Pourquoi craindrais-tu ? Puisque Je prendrai la grosse part de ton travail ?
« C’est Mon bonheur de vous aider. Appelez-Moi à votre recours, Mes âmes aimées.
« Vous avez la liberté de Me vouloir ou de ne pas Me vouloir
« et Je suis là,
« le coeur battant, attendant votre décision.
« Mon coeur anxieux du désir de votre choix…
« Aime semer Mon Nom dans les mots que tu prononces,
« comme une réparation tendre pour la douleur que Me causent ceux qui veulent M’effacer de partout,
« même de l’âme des petits enfants.
« Sème Mon Nom.
« Je ferai grandir. »
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