ASDE N° 059 : Editorial

                Marie-Madeleine, premier témoin de la Résurrection

 

« Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? » (Ct 3, 3) Le cœur de Marie Madeleine est transpercé par la douleur devant la mort de Jésus. Elle a perçu Celui qui faisait tout son bonheur… Mais sur une parole du Maître, ses larmes laissent place à la joie. Elle est le premier témoin de la Résurrection.

 

Marie Madeleine se tenait en pleurant près du tombeau quand Jésus lui demande : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Jésus se tenait juste là, et pourtant elle ne le reconnaissait pas ; comme aujourd’hui Jésus est juste là au Saint-Sacrement, et tant de personnes ne le reconnaissent pas.

 

« Jésus lui dit : ‘Marie’ ! Se retournant, elle lui dit en hébreu : ‘Rabouni’, ce qui veut dire ‘Maître’ » (Jn, 20, 16). Jésus pousse Marie ‘à se retourner’ une nouvelle fois : c’est un appel à une nouvelle conversion dans sa relation avec Jésus. Celle dont on avait chassé sept démons et qui avait versé de copieuses larmes sur ces pieds, celle qui avait tout quitté pour le suivre (Lc  8, 2) et qui avait tant d’affection pour le Maître, doit maintenant approcher Jésus autrement : « Ne me touche pas ». Quelle parole dure pour Marie qui veut simplement saisir le Seigneur et consoler celui qui a tant souffert ! Son toucher ne sera plus sensible, mais c’est par la foi et l’amour qu’elle doit désormais L’atteindre et entrer dans une relation authentique avec Lui. Il en est de même pour nous : ‘retournons-nous’ comme Marie pour approcher le Ressuscité, présent aujourd’hui dans le sacrement de l’Eucharistie.

 

Dieu nous a choisis pour demeurer en sa présence, et il nous fait entendre sa voix comme il fit en s’adressant à Madeleine : ‘Marie’. Mais ce n’est pas par les sens que nous le percevons et entrons en contact avec lui. C’est par la foi et par l’amour que nous reconnaissons le Seigneur sous les apparences de l’Hostie consacrée. Ouvrons donc nos cœurs et soyons humbles pour rencontrer dans la foi le mystère de la présence du Christ. On ne peut véritablement atteindre Jésus que par la foi car « nous cheminons dans la foi et non dans la vision claire » (2 Cor. 5, 7)

 

St Jean-Paul II disait de cette nouvelle relation avec le Ressuscité : « La présence de Jésus dans le tabernacle doit constituer comme un pôle d’attraction pour un nombre toujours plus grand d’âmes pleines d’amour pour lui et capables de rester longuement à l’écouter sa voix et à entendre presque les battements de son cœur » (Mane-Nobiscum Domine). De la rencontre personnelle et intime avec le Maître, chaque doute, chaque peur, chaque larme est chassé par la puissance de sa Résurrection, laissant ainsi la place à la joie de le reconnaître vivant au milieu de nous. Alors, libre d’aimer, nous pouvons, à la suite de Marie-Madeleine, annoncer qu’Il est vraiment ressuscité et qu’Il demeure parmi nous, plein de grâce et de vérité.

 

 

Père Florian Racine

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