ASDE 060 – Editorial

De bon matin, les saintes femmes se rendent au tombeau, mais le trouvent vide (Mt 28, 3). Bienheureuse absence réelle ! Un ange, dont « l’aspect était celui de l’éclair et le vêtement blanc comme neige » (Mt 28, 3), prit la parole et leur dit que Jésus est vraiment ressuscité !

 

Quelle agitation en ce matin de Pâques ! A la résurrection, tout le monde court ! « Vite, elles quittèrent le tombeau, remplis à la foi de crainte et d’une grande joie et elles coururent porter la nouvelle aux disciples » (Mt 28, 7). Aussi Marie-Madeleine « court pour trouver Pierre et l’autre disciple » (Jn 20, 2). Les deux « couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau » (Jn 20, 4)…

 

Posons la question : de manière générale, pourquoi court-on ? Mis à part la course de bien être pour garder la ligne, on court soit par contrainte, soit pour annoncer une nouvelle. En d’autres mots, dans la crainte ou dans la joie. Et ce sont ces deux sentiments qui ont animé les femmes qui quittent le tombeau (Mt 28, 7).

 

D’où vient cette crainte ? Est-ce le fait de trouver la pierre du tombeau roulée, ou voir un ange parler, ou encore trouver un tombeau vide alors qu’un mort y a été déposé trois jours plus tôt ?3

 

Quoi qu’il en soit, Jésus vient à leur rencontre. « Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : ‘’Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères…’’ » (Mt 28, 10). Avec sa présence corporelle de Ressuscité, Jésus chasse la crainte du cœur de ces femmes. Car leur témoignage ne peut être motivé par la crainte ! Il doit être uniquement par la joie. Jésus chasse la crainte de leur cœur en se rendant lui-même présent à elles.

 

Le cardinal Jourret disait : « La présence corporelle du Verbe fait chair, c’est la présence corporelle de Jésus au tabernacle, que nous avons dans l’Eucharistie ». Pour que notre témoignage de la Résurrection ne soit motivé seulement par la joie profonde, il doit être purifié par une rencontre personnelle avec le corps de ressuscité de Jésus, aujourd’hui présent dans l’Eucharistie. Comme les saintes femmes qui « s’approchent de lui, qui lui saisirent les pieds et se prosternent devant lui » (Mt 28, 9), le Seigneur nous invite à nous approcher de lui dans l’Eucharistie, à le toucher par notre foi vive en nous prosternant à ses pieds. Là, il chassera de notre cœur tout ce qui fait obstacle à la joie de la Résurrection. La lumière du corps ressuscité de Jésus dissipe la crainte de témoigner son nom glorieux.

 

En reprenant Benoît XVI, « il n’y a rien de plus beau que d’être rejoint, surpris par l’Evangile, par le Christ. Il n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui. »

 

Si nous laissons l’amour eucharistique changer notre cœur, nous ne pourrons garder cet amour pour nous. Ce dont le monde a le plus besoin, c’est de l’amour de Dieu, c’est de rencontrer le Christ et de croire en lui. Prions pour que cet amour eucharistique fasse de nous des apôtres infatigables et joyeux de son nom. Si notre Eglise devient authentiquement eucharistique, elle sera une Eglise missionnaire. Nous aussi, nous pourrons dire à nos frères avec conviction : « Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous » (Jn 1, 3)

 

Père Florian Racine

Le Brasier Eucharistique

 

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