La souffrance et les enfants de Fatima

La souffrance des enfants de Fatima

pour les pécheurs endurcis…

 

Malgré son état, Jacinta continuait à faire pénitence pour des pécheurs endurcis qu’elle ne connaissait même pas. Si elle avait soif, elle se privait de boire la moindre goutte d’eau. Si elle se réveillait, elle restait immobile de longues heures, et ne cédait pas à son désir de se lever pour prier. Elle supportait cette privation comme une mortification et un acte d’obéissance envers sa mère.

Cette lutte prolongeait son insomnie, quelquefois pendant la nuit entière. À Lucia seule, elle se plaignait, d’une cuisante douleur au côté et elle offrait ses souffrances en l’honneur du Cœur immaculé de Marie.

 

— Lucia, tu dois dire à tout le monde que c’est par l’intercession de la Sainte Vierge que Dieu répand ses grâces… Ah ! si je pouvais éclairer tous les cœurs avec cette lumière que je sens en moi, qui m’embrase d’amour pour Jésus et Marie !… Je ne sais comment l’expliquer, mais j’ai la certitude de la présence de Dieu en moi. Je comprends tout ce qu’il me dit, sans le voir et sans l’entendre et c’est une immense consolation de me sentir unie à lui !… Notre-Seigneur est triste parce que personne ne se soucie des recommandations de Notre-Dame de ne plus l’offenser. Il l’est déjà tellement ! Mais les hommes continuent à commettre les mêmes péchés.

Quand Lucia revenait de la messe, Jacinta avait l’habitude de lui demander :
— Tu as reçu Notre-Seigneur ?

— Oui.

— Viens près de moi, car tu as le divin Jésus dans ton cœur. Comme je serais heureuse de pouvoir communier !

 

Trois fois dans cette année, Jacinta vit, debout à côté de son lit, sa « petite Mère du ciel », comme elle appelait la Sainte Vierge, qui l’encourageait doucement. La dernière apparition se produisit à la fin de décembre 1919.

 

— Lucia, s’écria-t-elle un jour, radieuse de bonheur, Notre-Dame est venue me voir cette nuit ! Elle m’a annoncé que j’irai bientôt à Lisbonne pour être soignée dans un hôpital, qu’après avoir beaucoup souffert je mourrai et que je serai absolument seule à mes derniers moments. Mais elle a ajouté que je ne devais pas avoir peur, car elle viendrait me chercher pour m’emmener au ciel.

Certaines complications survinrent qui aggravèrent encore la maladie de Jacinta. Elle s’en rendit compte et, saisissant le bras de sa cousine avec sa petite main décharnée, elle lui dit en pleurant :

— Je ne te reverrai plus, Lucia !

— J’irai te voir à l’hôpital.

— Non, tu ne viendras pas, je le sais. Prie pour moi beaucoup, car je dois mourir seule.

 

Lucia lui avait apporté une image de Notre-Dame des Douleurs. Elle la regarda, songeuse un instant, et s’écria tout angoissée :

— Ah ! ma petite Mère du ciel ! Faut-il vraiment que je meure seule ?
Ce cri désolé ne rappelle-t-il pas la plainte douloureuse de l’Homme-Dieu, au Jardin des Oliviers : « Mon Père, s’il est possible, faites que ce calice s’éloigne de moi !… » Lucia pleurait en soutenant l’enfant dans ses bras et en lui prodiguant les mots de consolation.

— Ne t’effraie pas de mourir seule, Jacinta, puisque Notre-Dame viendra te chercher !

— C’est vrai ! Je ne devrais pas m’en préoccuper ; mais quelquefois je l’oublie et la peur me domine.

 

 

Extrait NOTRE DAME DE FATIMA – William Thomas Walsh (1891-1949)

 

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