Père Gaston Courtois – 001

Quelques mots

sur le Père Gaston Courtois

 

Nous reviendrons plus tard, si possible, sur la biographie du père Gaston Courtois. Nous allons nous attarder de suite aux carnets qu’il a écrits au fil du temps et qui sont repris dans un petit livret qui s’intitule « Quand le Seigneur parle au cœur ». Ci-après, voici l’avant-propos qui nous permettra de situer ces écrits dans la vie du père Gaston Courtois. (CD)

 

 

On a pu le constater en lisant sa biographie, c’est dès son adolescence que le Père Courtois fut attiré par une vie d‘intimité avec Dieu.

 

Au long des années, cet attrait grandit sans esse, et il est assez significatif de remarquer que la somme énorme de travail fournie par cet d’action n’a jamais fait tort à ce besoin de prière profonde qui est vraiment l’une de ses marques les plus caractéristiques. Bien au contraire, cette « vie intérieure », cette « Écoute du Seigneur », ce « Cœur à cœur avec Jésus », ce « Face au Seigneur », étaient véritablement le moteur de son activité pastorale. C’est dans le silence de l’oraison qu’il recevait les idées dont son esprit fourmillait – en même temps que les forces et les moyens de les mettre en œuvre.

 

Depuis longtemps, il avait pris l’habitude d’écrire, comme sous la dictée du Seigneur, dans des carnets dont il avait toujours un exemplaire en poche. Outre tout ce que le Père Courtois a déjà fait passer au monde dans une œuvre abondante et malheureusement épuisée pour une bonne part, on trouve dans ces carnets l’expression de relations plus personnelles avec celui qui était tout pour lui. Il n’était cependant pas avare de ce qu’il croyait venir de Dieu et le communiquait à l’occasion. Si on lui disait – avec peut-être une pointe d’envie – « Vous avez de la chance que le Seigneur vous parle ainsi ! », il se défendait d’entendre quelque « voix » que ce soit. « J’exprime seulement, dans mon vocabulaire, ce que je crois qu’Il veut me dire », déclarait-il. Et lui-même se posait parfois la question de la valeur d’authenticité de ces notes, témoin celle-ci datée de 1959, et écrite à l’issue d’une retraite) :

 

De quoi as-tu peur ? De l’illusion ? Mais, si, à l’expérience, mes paroles ont le même son que celles qui sont rapportées dans l’Evangile, aident à être plus humble, plus obéissant, plus détaché, plus généreux, plus charitable et plus uni à moi, qu’a-t-on à craindre ? Mes paroles sont ESPRIT et VIE. Elles produisent dans l’âme de bonne volonté ce qu’elles signifient. C’est aux fruits que l’on juge de l’arbre. Pour toi, vis davantage en état de conversation avec moi. Ce sera la meilleure conclusion de ta retraite. Regarde-moi. Parle-le moi. Ecoute-moi avec beaucoup d’amour pour devenir un peu plus moi. Je me charge du reste. N’as-tu par la preuve qu’en dix minutes, je peux projeter une lumière que les livres les plus savants n’apportent pas – ou s’ils l’apportent, c’est qu’ils ont été priés avant d’être écrits et qu’ils sont comme le prolongement ou l’écho de ma propre Parole ? Pose-moi donc des questions. Je te répondrai à ma manière, quand bon me semblera, mais tu auras une réponse et elle sera clarté et force.

 

Quelques années plus tard, il mentionne l’éventualité d’une utilisation autre que personnelle de ces entretiens intimes :

 

Il te faut saisir les idées que je mets en toi et les exprimer dans ton vocabulaire au fur et à mesure que je te les donne. Sinon elles s’évanouiront dans la brume de l’oubli. Si je les fais jaillir dans ton esprit, c’est d’abord pour toi car elles t’aideront à penser comme je pense, à voir les choses comme je les vois, à traduire les signes des temps comme je veux être compris dans le clair obscur de la foi. Et puis, il y a tous tes frères et toutes tes sœurs en humanité. Chacun a besoin de la lumière que je te donne, comme toi-même dois assimiler la lumière que je reflète par eux dans leurs paroles, dans leurs écrits, dans leur comportement. Tu te serviras de ce que je t’inspire pour alimenter non seulement tes oraisons, mais ta prédication par la parole ou par la plume. Contemplata aliis tradere.

 

Aux pieds du Maître, est le titre général qu’il avait d’abord donné à ses carnets. Dans l’un des derniers, toutefois, (1967-1968), il a écrit lui-même sur la page de garde cet autre titre : Quand le Seigneur parle au cœur…

 

Nous avons retenu ce dernier pour la publication de ces notes, pensant être ainsi plus proche de son intention.

 

Il était difficile d’élaborer un plan déterminé. Chaque « entretien », en effet, abordait bien souvent différents sujets qui se complétaient en se compénétrant. Nous avons cependant essayé, pour en faciliter l’utilisation, de les répartir sous quelques grands titres de chapitres.

 

Il convient d’ajouter que la matière étant bien trop importante, il a fallu faire un choix dans les textes. La tâche ne fut pas aisée, mais comme il le répétait souvent « Il faut toujours sacrifier quelque chose… » Il y avait d’ailleurs, au long de toutes ces pages, beaucoup de redites. Peut-être jugera-t-on qu’il en reste encore. Mais si les idées reviennent en effet constamment – ce qui, après tout, est normal chez un homme dont la vie spirituelle était d’une grande simplicité –, l’expression qui jaillit de ces ‘colloques’ présente une diversité de coloration souvent riche et pouvant être féconde.

 

Au reste, quand on aime, ne trouve-t-on pas le moyen de le répéter de mille manières, avec pourtant les mêmes mots ? Or, le Père Courtois n’a voulu et cherché que cela : aimer le Seigneur le mieux possible et travailler de toutes ses forces à le faire aimer.

 

Puisse ce message posthume poursuivre ainsi ce que fut l’œuvre de toute sa vie !

 

Agnès RICHOMME

 

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ECOUTE-MOI

ET PARLE-MOI

 

  1. Écoute. Entends. Recueille. Assimile. Mets en pratique. Cest difficile, je le sais, de mécouter quand la tête est pleine de bruit. Il faut du silence, il faut du désert. On a horreur de la sécheresse et du vide. Mais si tu es fidèle, si tu persévères, tu le sais, ton Bien-Aimé fera entendre sa voix, ton cœur brûlera et cette ardeur tout intérieure t’apportera la paix et la fécondité. Tu goûteras alors à quel point ton Seigneur est suave, à quel point son fardeau est léger. Tu éprouveras au-delà du temps que tu me consacres en exclusivité, la réalité du Dilectus meus mihi et ego illi.

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