ASDE 02 – Je suis la Vérité

Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie

Partie 2

 

Je suis la Vérité

 

Je suis la lumière du monde, a dit Jésus, celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, il a la lumière de la vie (Jn 8, 12).

 

Cette lumière, Elisabeth la cherche de toute son âme et nous dit, dans sa prière, où la trouver : « à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière. »

 

Elle va regarder Jésus, Le regarder dans sa vie terrestre, de sa naissance à sa mort sur la croix. Ainsi écrit-elle :

 

Avec saint Paul, je voudrais dire :

J’ai tout perdu pour son amour,

Et ce que mon âme désire

C’est Le saisir mieux chaque jour.

Ce que je veux c’est le connaître

Lui, mon Christ et mon Rédempteur,

Et c’est conformer tout mon être

A l’image de mon Sauveur [Ph 3, 7-10]

 

C’est le conseil que donne constamment Jean de la Croix : « Que Jésus crucifié vous suffise seul et sans autre chose. Avec lui souffrez et reposez-vous. » Elisabeth précise : « l’Agneau peut ‘’la conduire aux sources de la vie’’, là où il veut, comme Il l’entend, car elle ne regarde pas les sentiers par lesquels elle passe, elle fixe simplement le Pasteur qui la conduit. »

 

Mais, ce Jésus, lumière du monde, ce Jésus qui est la vérité, où puis-je aujourd’hui Le rencontrer ? Dans toute ta vie, répond Elisabeth.

 

D’abord dans la prière, ce cœur à cœur : « Je me tais, je L’écoute… c’est si bon de tout entendre de Lui », précise Elisabeth. Quand tu veux prier, monte dans ta chambre disait Jésus (Mt 6, 6). Pour Le rencontrer, pour L’écouter, pour qu’Il nous donne sa lumière, il suffit de prendre, de temps en temps, un moment pour s’arrêter afin de renouer contact avec Lui. Je vous signale que Jésus ne dit pas : Quand tu as envie de prier ; ou : Quand tu as le temps ; ni même, Quand tu as besoin de prier. Non, Il dit seulement : Quand tu veux prier. Tout dépend de nous. Tu veux ou tu ne veux pas, nous dit-il chaque jour ! Il faut entendre l’invitation proposée à Marthe : « Le Maître est là et il t’appelle », et y répondre chaque jour ! Il faut entendre l’invitation proposée à Marthe : « Le Maître est là et t’appelle », et y répondre (Jn 11, 28).

 

Nous rencontrons Jésus dans l’Ecriture (l’Evangile bien sûr, mais aussi les épîtres de saint Paul, les textes de l’Ancien Testament) et à travers les enseignements de l’Eglise qui actualisent la Parole de Dieu. Elisabeth a écrit une poésie (P89) à partir de l’encyclique du pape Pie X, Restaurer toute chose dans le Christ.

 

Nous pouvons enfin écouter Jésus à travers les évènements de notre vie qui sont, dit Elisabeth, comme les « sacrements » qui nous Le donnent. Il est remarquable de noter à ce propos combien le terme « à travers » a une grande importance dans le vocabulaire de notre amie (cité quarante-neuf fois dans son œuvre) : « A travers tout, communions tout le temps à ce Verbe incarné, à Jésus qui demeure en nous et qui veut nous dire tout le mystère. »

 

On comprend alors pourquoi Elisabeth, dans sa prière, promet avec tant d’insistance : « O Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. »

 

Désormais ce sera son occupation essentielle, son désir le plus profond. Elle va y passer tout son temps « méditant le jour et la nuit la loi de Dieu en veillant dans la prière », comme le recommande la règle primitive du Carmel. Elle veut passer « sa vie dans le silence, l’adoration, le cœur à cœur avec l’Epoux », écrit-elle.

 

Je vous signale en passant que dans tous les écrits d’Elisabeth il y a quatorze fois le mot ‘’se taire’’, quarante-sept fois le mot ‘’écouter’’, soixante-cinq fois ‘’se recueillir’’, cent six fois ‘’solitude’’, cent quarante fois ‘’silence’’ : c’est très significatif d’une attitude !

 

Elisabeth exprime son désir profond : « N’avez-vous pas cette passion de L’écouter. Parfois c’est si fort ce besoin de se taire, on voudrait ne plus savoir faire autre chose que de demeurer comme Madeleine […] aux pieds du Maître avide de tout entendre, de pénétrer toujours plus loin en ce mystère de la Charité qu’Il est venu nous révéler. »

 

Ce qui est vrai pour elle au Carmel l’était aussi quand elle était dans le monde. A seize, elle écrivait : « même au milieu du monde on peut L’écouter dans le silence d’un cœur qui ne veut être qu’à Lui. »

 

Jésus est la lumière qui éclaire notre route, Il est la vérité qui donne tout son sens à notre vie si nous prenons le temps de Le rencontrer. Quand dès son entrée au Carmel, les sœurs demandaient à Elisabeth : « Quel livre préférez-vous ? » elle leur répondait : « L’âme de Christ, elle me révèle tous les secrets du Père. »

 

Elle a lu aussi Angèle de Foligno, mystique franciscaine du XIVème, qui disait : « Que l’âme qui veut connaître la vérité et voir la lumière, prie, médite et lise continuellement le livre de la vie : la vie mortelle de Jésus-Christ. »

 

Elle sait aussi ce que Jean de la Croix a écrit : « [Car] en nous donnant [comme il nous l’a donné,] son Fils, qui est sa Parole unique et éternelle, il nous a tout expliqué, et il n’a plus besoin de parler. » Il est bon, au moment où tant de gens se précipitent sur les phénomènes paranormaux ou cherchent dans des apparitions vraies ou supposées la réponse à leurs questions, de relire cette page de Jean de la Croix à laquelle Elisabeth de la Trinité a donné la meilleure confirmation.

 

Ne faudrait-il pas nous demander surtout quelle place tient aujourd’hui, dans notre vie, la personne de Jésus. Quel temps Lui consacrons-nous chaque jour ? Quelle importance donnons-nous à la lecture de l’Ancien et du Nouveau Testament ? A quelles occasions faisons-nous ‘’révision de vie’’ à la lumière de l’Evangile ?

 

Extrait de « Regards d’amour » Elisabeth de la Trinité et Jean de la Croix (p 89 à 95)

… (A suivre)

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