ASDE 2 – L’Eucharistie par JMV

L’EUCHARISTIE

 

L’Eucharistie est au centre de la vie de l’Eglise et donc de tout catholique. L’Eucharistie, le sacrement de l’Amour, institué par Notre Seigneur le jeudi Saint, lors de la dernière Cène, nous a été laissé depuis lors et ce jusqu’à la fin du monde comme ultime témoignage de cet Amour et de sa présence bien réelle parmi nous, au travers de l’apparence de ce petit bout de pain comme de ce vin : « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang aura la Vie Eternelle ».

 

C’est donc avec un amour réciproque que nous avons à nous présenter à la table du pain de vie, avec un extrême respect, car c’est le corps même de Jésus que nous recevons. Cette petite hostie n’est pas un symbole mais bien le Christ vivant : Ceci est mon Corps », « Ceci est mon Sang ». Les paroles de la Consécration nous le rappellent au cours du sacrifice de la Sainte Messe.

 

Afin de nous aider à bien comprendre ce grand mystère, nous allons entamer une série d’articles qui vont nous présenter l’Eucharistie et l’Adoration, au fil des numéros. Nous ne pourrons qu’apprécier davantage ce don de Dieu en apprenant à le connaître mieux.

 

Commençons par un sermon du curé d’Ars sur l’Eucharistie, lui qui a tant touché les âmes qui venaient à lui.

 

Sermon de Jean-Marie Vianney, curé d’Ars

 

« Le pain que je vous donnerai, c’est ma propre chair pour la vie du monde ».

(Jn 6, 52)

 

Qui de nous, mes frères, aurait jamais pu comprendre que Jésus-Christ eût porté son amour envers ses créatures jusqu’à leur donner son Corps adorable et son Sang précieux pour servir de nourriture à nos âmes, si ce n’était lui-même qui nous le dise ? Eh quoi, mes frères, une âme se nourrir de son Sauveur ! … et cela autant de fois qu’elle le désire ! … O abîme de bonté et d’amour d’un Dieu pour ses créatures !

 

Oh, mes frères, voyez de quoi est capable l’amour d’un Dieu pour ses créatures ! … Non, de tous les sacrements, il n’y en a point qui puisse être comparé à celui de l’Eucharistie. Dans celui du Baptême nous recevons, il est vrai, la qualité d’enfants de Dieu et, par conséquent, nous avons part à son royaume éternel ; dans celui de la Pénitence, les plaies de notre âme sont guéries et l’amitié de notre Dieu nous est rendue ; mais dans le sacrement adorable de l’Eucharistie, non seulement nous recevons l’application de son Sang précieux, mais encore l’auteur de toute grâce. Saint Jean nous dit que Jésus-Christ « ayant aimé les hommes jusqu’au bout » (Jn 13, 1) trouva le moyen de monter au ciel sans quitter la terre : il prit du pain entre ses mains saintes et vénérables, le bénit et le changea en son corps ; il prit du vin et le changea en son Sang précieux, et donna à tous les prêtres, dans la personne de ses apôtres, le pouvoir de faire le même miracle, toutes les fois qu’ils prononceraient les mêmes paroles ; afin que, par ce miracle d’amour, il pût rester avec nous, nous servir de nourriture, nous consoler et nous tenir compagnie.

 

Oh, mes frères, quel bonheur pour un chrétien d’aspirer à un si grand honneur que de se nourrir du pain des anges ! … Mais, hélas, qu’il y en a peu qui le comprennent ! … ah, si nous comprenions la grandeur du bonheur que nous avons de recevoir Jésus-Christ, ne travaillerions-nous pas continuellement à le mériter ?

 

Oh, mes frères, quelle gloire vont avoir ceux qui auront communié souvent et dignement pendant leur vie ! …

 

Si vous en doutez, écoutez saint Cyrille d’Alexandrie qui nous dit que celui qui reçoit Jésus-Christ dans la sainte communion est tellement uni à lui, qu’ils sont semblables à deux morceaux de cire que l’on fait fondre et qui finissent par ne faire plus qu’un, et qui sont tellement mêlés et confondus ensemble qu’on ne peut plus les démêler.

 

Mes frères, quel bonheur pour un chrétien qui comprend cela ! …

 

Sainte Catherine de Sienne s’écriait dans ses transports d’amour : « O mon Dieu, ô mon Sauveur, ah, quel excès de charité et de bonté pour les créatures de vous donner avec tant d’empressement ! Et, en vous donnant, vous donnez tout ce que vous avez et tout ce que vous êtes ! Mon tendre Sauveur, lui disait-elle, je vous en conjure, arrosez ma pauvre âme de votre sang précieux, nourrissez mon corps de votre corps adorable, afin que mon corps et mon âme ne soient que pour vous, et n’aspirent uniquement qu’à vous plaire et à vous posséder. »

 

Sainte Catherine de Gênes était si affamée de ce pain céleste, qu’elle ne pouvait le voir entre les mains du prêtre sans se sentir mourir d’amour, tant était grand le désir qu’elle avait de le posséder qu’elle s’écriait : « Ah Seigneur, venez en moi ! Mon Dieu, venez à moi, je ne peux plus tenir ! Ah mon Dieu, venez s’il vous plaît, dans le fonds de mon cœur ; non, mon Dieu, je ne peux plus tenir. Vous êtes toute ma joie, tout mon bonheur et toute la nourriture de mon âme ! »

 

Nous lisons dans l’Evangile, que lorsque Jésus-Christ institua le sacrement adorable de l’Eucharistie, ce fut dans un appartement bien propre et bien meublé (Luc 22, 12), pour nous montrer combien nous devons prendre soin d’embellir notre âme de toutes sortes de vertus pour recevoir Jésus-Christ dans la sainte communion.

 

http://www.adoperp.com/adoration/saints/images/Ars.jpegSaint Bernard nous dit : « Pour communier dignement, il faut faire comme le serpent, quand il veut boire à son aise. Afin que l’eau lui profite, il quitte son venin. Pour nous, il faut faire de même : quand nous voulons recevoir Jésus-Christ, il faut quitter notre venin qui est le péché, qui est le poison de notre âme et de Jésus-Christ ; mais, nous dit ce grand saint, il faut le quitter pour de bon. Mes enfants, nous dit-il, n’empoisonnez pas Jésus-Christ dans votre cœur ! »

 

Nous avons vu que, quand Jésus-Christ voulut donner son Corps adorable et son Sang précieux à ses apôtres, pour leur montrer combien il fallait être pur pour le recevoir, il alla jusqu’à leur laver les pieds.

 

Vous convenez avec moi que, malgré tant de confessions et de communions, vous êtes toujours les mêmes, que vos confessions ne sont pas autre chose, depuis bien des années, qu’une répétition des mêmes péchés qui, quoique véniels, ne nous font pas moins perdre tout le mérite de vos communions. L’on vous entend dire, avec raison, que vous ne valez pas plus une fois sur l’autre ; mais qui vous empêche de vous corriger de vos fautes ? …

 

Si vous êtes toujours de même, c’est bien parce que vous ne voulez pas faire quelques petits efforts pour vous corriger ; vous ne voulez rien souffrir et n’être contredits en rien ; vous voudriez que tout le monde vous aimât et ait bonne opinion de vous, ce qui est bien difficile. Tâchons de travailler, mes frères, à détruire tout ce qui peut, tant soit peu, déplaire à Jésus-Christ, et nous verrons combien nos communions nous feront marcher à grands pas vers le ciel ; et plus nous en ferons, plus nous nous sentirons détachés du péché et porté à Dieu.

 

Voyez Sainte Thérèse (d’Avila) qui était devenue si agréable à Dieu par la sainte communion qu’elle faisait si souvent et si dignement qu’un jour Jésus-Christ lui apparut, et lui dit qu’elle lui plaisait tant que, quand il n’y aurait point de ciel, il en créerait un pour elle seule. Nous voyons dans sa vie qu’un dimanche de Pâques, après la sainte communion, elle fut si ravie en Dieu, qu’étant revenue à elle-même, elle se sentit la bouche toute pleine du sang adorable de Jésus-Christ qui semblait sortir de ses veines, ce qui lui communiqua tant de douceur qu’elle crut mourir d’amour. « Je vis, nous dit-elle, mont divin Sauveur qui me dit : Ma fille, je veux que ce sang adorable qui te cause tant d’amour soit employé à te sauver ; ne crains jamais que ma miséricorde et manque. Lorsque j’ai répandu ce sang précieux, je n’ai éprouvé que douleur et amertume ; mais, pour toi, en le recevant, il ne te communiquera que douceur et amour. »

 

Plusieurs fois, lorsqu’elle avait le grand bonheur de communier, les anges descendaient en foule du ciel et semblaient faire leurs délices de s’unir à elle pour louer le Sauveur qu’elle avait le bonheur de porter dans son cœur. Bien des fois l’on a vu sainte Thérèse (d’Avila) prise par les anges à la Table sainte, ils la portaient sur une haute tribune.

 

Oh, mes frères, si nous avions une fois bien compris combien ce bonheur est grand, nous n’aurions pas besoin d’être sollicités à venir partager ce bonheur. Sainte Gertrude demandait un jour à Jésus-Christ ce qu’il fallait faire pour le recevoir le plus dignement possible. Jésus-Christ lui répondit qu’il fallait avoir autant d’amour que tous les saints ensemble, et que son seul désir serait récompensé.

 

Que faut-il conclure de cela mes frères ? … Rien d’autre sinon que tout notre bonheur consiste à mener une vie digne de recevoir souvent Jésus-Christ, puisque c’est par là que nous pouvons espérer le ciel que je vous souhaite …

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