L’adoration du Saint-Sacrement
Partie 2
Par le père Florian Racine
Jésus a soif d’être aimé et adoré au Saint-Sacrement !
Après avoir été couronné d’épines, flagellé et défiguré, Jésus est devenu l’opprobre du peuple : « Il n’avait même plus l’apparence humaine » (Is 52, 14). De même ici au Saint Sacrement, « sans beauté ni majesté extérieure pour attirer l’œil humain » (Is 53, 3), Il est couronné d’indifférence, de mépris et si souvent ignoré, comme s’Il n’était pas là, comme s’Il n’avait pas un cœur battant d’amour pour nous. Pourtant au-delà des humbles espèces de la Sainte Hostie, c’est vraiment Jésus en personne, qui nous attend en répétant son appel incessant : « Ne pouvez-vous pas veiller une heure avec moi ? » (Mt 26, 40)
L’adoration chez les saints

Les saints n’ont jamais manqué de se retrouver au pied du tabernacle pour prier : « Notre Seigneur est au ciel. Il est aussi dans son tabernacle. Quel bonheur ! », s’exclamait le saint Curé d’Ars. Plus près de nous, Mère Teresa de Calcutta donnait ce témoignage : « Notre règle ordonnait, jusqu’en 1973, une heure d’adoration par semaine devant le Saint-Sacrement… Nous avons beaucoup à faire vu que nos maisons pour les lépreux, les malades, les enfants abandonnés sont toujours au complet. Néanmoins, nous maintenons fidèlement notre heure quotidienne d’adoration. Eh bien ! depuis que nous avons introduit cette modification dans notre emploi du temps, notre amour pour Jésus est devenu plus intime, plus éclairé. Notre amour réciproque est plus compréhensif, il règne entre nous une entente plus affectueuse, nous aimons davantage nos pauvres et, chose encore plus surprenante, le nombre des vocations a doublé chez nous… »
« Comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement, en conversation spirituelle, en adoration silencieuse, en attitude d’amour devant le Christ présent dans le Saint Sacrement ? Bien des fois, chers frères et soeurs, j’ai fait cette expérience et j’en ai reçu force, consolation et soutien ! » (Jean Paul II, Ecclesia de Eucharistia, n°25).
Pourquoi l’adoration eucharistique ?
Elle n’est pas un « gadget spirituel », mais un chemin de renouvellement intérieur et personnel. Elle est « une force transformante ». Elle transforme, convertit, évangélise, fortifie et vivifie la paroisse. « Combien est bienfaisante la redécouverte de l’adoration eucharistique par de nombreux chrétiens… L’humanité a grand besoin de redécouvrir ce sacrement, source de toute espérance ! Remercions le Seigneur pour toutes les paroisses où à côté de la messe on éduque les fidèles à cette adoration… Je recommande vivement aux Pasteurs de l’Église et au peuple de Dieu la pratique de l’adoration eucharistique, qu’elle soit personnelle ou communautaire… » (Benoît XVI, invitation Congrès Québec). En effet, « l’adoration eucharistique n’est pas un luxe mais une priorité… » (Benoît XVI, Angélus, 28 août 2005)
Jean-Paul II décrit l’adoration comme un service de l’Église pour toute l’humanité. « Par l’adoration, le Chrétien contribue mystérieusement à la transformation radicale du monde et à la germination de l’Évangile. Toute personne qui prie le Sauveur entraîne à sa suite le monde entier et l’élève à Dieu. Ceux qui se tiennent devant le Seigneur remplissent donc un service éminent ; ils présentent au Christ tous ceux qui ne le connaissent pas ou ceux qui sont loin de lui ; ils veillent devant lui, en leur nom » (Jean Paul II, Lettre à Mgr Houssiau, 1996.)
Comment adorer le Saint Sacrement ?
« L’adoration eucharistique, c’est être là, comme une fleur devant son Soleil. Si vous saviez quel est Celui qui vous regarde à travers ces voiles… Ne faites rien, n’importe ! Une vertu sortira de lui… » (Marie-Thérèse Dubouché).
L’adoration eucharistique ne consiste pas d’abord à « aimer beaucoup » mais plutôt à « se laisser beaucoup aimer », surtout dans nos pauvretés et fragilités. C’est le secret de l’adoration. Laissons le Christ continuer en nous son œuvre de guérison et de sanctification. Il vient, non pas pour recevoir nos mérites et nos vertus, mais pour sauver et relever ce qui est blessé en nous…
Il n’y a pas de méthode type pour adorer, car l’adoration approfondit notre relation personnelle avec Jésus et aucune méthode ne peut provoquer l’amour. Pendant notre adoration, nous pouvons nous aider d’un livre de prière, méditer la Bible, prier le chapelet. Mais le plus important est le silence d’un cœur à cœur avec Jésus. Il se peut que nous soyons si fatigués que nous ne voulions rien faire si ce n’est de nous reposer dans le Seigneur en ressentant la douce paix qui provient du simple fait d’être en présence de celui qui nous aime le plus, Jésus au Saint-Sacrement, qui dit : « De toute votre inquiétude déchargez-vous sur le Seigneur, car il prend soin de vous. C’est ma paix que je vous donne » (1 P 5, 7 ; Jn 14, 27).
P. Florian Racine