Le texte original étant en anglais, je me suis efforcé de restituer le mieux possible en français ce que l’auteur a voulu exprimer. J’espère ne pas avoir trahi l’auteur, inspiré, en cherchant à donner au texte une compréhension optimale en français, n’étant pas un linguiste distingué. Pour un francophone, une « croix penchée » peut être difficile à comprendre mais c’est le terme le plus judicieux que j’ai pu trouver…
On pourrait se demander : « Quel est le poids d’une croix ? Quel est le poids d’un fardeau ? Quel est le poids qui le rend supportable ? » On essaie de le comprendre d’une manière ou d’une autre, car certains portent facilement des croix alors que pour d’autres ce sont comme des ancres, immobiles. Car porter une croix penchée, c’est porter un fardeau partout où l’on va, sans relâche, sans échappatoire. Cela s’incruste dans notre esprit, et le corps et l’esprit vous entraînent ici et là. Cela peut être un message de désespoir et de douleur, et de réalité, pour ceux qui doivent en supporter le contenu. Cette croix, non choisie, est le fardeau du destin de la vie, sans qu’il n’y ait de désirs ni de priorités. C’est comme un voyage, parsemé de souffrances et de malheurs. Il est propre et proportionné à chacun et se vit de l’intérieur. Là, cette croix est posée, appuyée sur le côté, si lourde, si grossière, si exigeante à porter encore et encore, de ci, de là, petit à petit.
Et pourtant, cette croix qui penche est rarement vue par les autres, si transparente et pourtant si lourde. On peut se rendre compte du fardeau qui est à porter, ou être disposé à lutter tout en étant incapable de le faire, ou encore tout simplement effleurer cette croix, comme un lépreux. Qui peut en effet être assez compatissant pour voir dans l’autre le fond de son âme, atteindre, toucher, et assécher ce réservoir de désespoir ? Pour l’âme, c’est l’embrasement de la foi qui conduit à l’élévation. C’est dans l’âme que se vit la croix, si lourde. Pourtant son poids, si équilibré, remplit l’esprit d’espérance pour la supporter. Il faut la vivre au plus profond de son être intérieur pour aspirer dans la foi à la guérison. C’est ainsi que l’on est capable de transcender la présence de cette croix penchée.
Et on pourrait aussi se demander : « Quel était le poids de la croix pour le Seigneur ? Dans quelle mesure son tourment, sa souffrance et son humiliation ont-ils été durables ? Quel était le poids de tout cela, incluant la tâche ultime qui la sous-tendait, cette croix penchée du Seigneur. » Pour nous aider, le Seigneur a donné à chacun le don de la patience, proportionnée, pour que notre voyage ne soit pas plus pesant que ce que l’on pourrait supporter. Le poids de la croix penchée est comme un tremplin pour nous soulever, pour inverser le poids pour nous ; nous incliner. C’est un pendule, qui divise là où vous êtes, pour affermir votre foi, avec constance. Ce vécu d’incertitudes n’est qu’un chemin à parcourir.
Aimer à agripper cette croix, embrassez-la avec compassion, parlez-lui, laissez-la s’enraciner en vous avec puissance. Laissez votre cœur et votre âme s’immerger dans cet océan de puissance compatissante et de miséricorde divine. Laissez votre esprit s’imprégner des dons et de la grâce du Saint-Esprit, pour fortifier votre corps et votre âme, en vue de la guérison. Que vos pensées soient empreintes de cette compassion pour élever votre prière de demande. Laissez ce que vos sentiments les plus intimes vous entrainent à refléter, avec respect et amour. Mettez de côté vos pensées humaines, soyez répétitifs et sincères.
Laissez parler votre cœur, avec un parfum de fleurs. Que votre âme se laisse toucher par les rayons pénétrants des offrandes saintes angéliques. Que vos prières soient offertes comme peut le faire un enfant. Que la présence du Seigneur entoure votre être, jusqu’au plus profond de votre chair. Que le fardeau que vous portez soit allégé ; c’est comme s’il flottait, devenu sans poids pour vous. Laissez vos lèvres embrasser le crucifix, ouvrant votre être d’amour à son étreinte de Miséricorde. Laissez vos larmes submerger vos émotions, immergeant votre cœur et votre âme. Que vos larmes soient la fontaine du Créateur. Laissez la douceur de vos mots donner le ton à votre cœur. Que vos pensées soient d’action de grâce et d’espérance, sans plaintes. Laissez vos paroles toucher le Seigneur, avec toujours plus de gentillesse. Que votre prière soit lente, dite sans hâte. Pourquoi voudriez-vous renvoyer le Seigneur si rapidement ? Laissez chaque mot, l’un après l’autre, s’élever davantage avec plus d’amour et de compassion. Que les moments de silence soient le temps pour le Seigneur de vous parler. Que tout votre désespoir et votre affliction soient déposés au pied de la croix, puis, levez les yeux !…
Sachez que vous n’êtes jamais seuls. Laissez la régularité de la prière rythmer votre vie, tout au long du jour et de la nuit. Que la paix de Dieu soit votre baromètre pour chaque tempête. Soyez prêts pour les miracles. Que la volonté du Seigneur soit toute vôtre. Que votre abnégation soit un sacrifice pour votre salut. Laissez votre peur s’estomper, tendez la main et touchez le Seigneur, Il est si proche.
Ne laissez pas le découragement être votre chute, mais laissez la croix penchée être votre source pour toutes les supplications, tous les besoins. Elle est votre force, votre réconfort et votre protection. C’est Jésus, qui, de cette croix penchée, vous fait signe, vous appelle, vous attend.
Robert Varrick