ASDE 018 : Marie Lataste – La Semaine Sainte

Dieu, la Sainte Trinité

5ème partie

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

 

LIVRE 2

Le Verbe de Dieu fait homme

 

Chap. 6, « La semaine sainte. »

 

C’était le troisième jour de la semaine sainte. J’étais venue dans l’église pour faire un retour sur ma conscience et me disposer à recevoir en mon âme l’effusion du sang de mon Sauveur. J’avais reçu l’absolution de mes fautes, et je remerciais Dieu intérieurement. Voici ce que me dit en cette circonstance le Sauveur Jésus :

 

 Ma fille, cette semaine est appelée la semaine sainte, la grande semaine, la semaine de la passion, parce qu’en cette semaine, la sainteté a été rendu aux hommes ; parce qu’en cette semaine j’ai opéré les plus grandes merveilles que le monde ait jamais vues depuis sa création, et que j’ai souffert le supplice de la croix.

 

« C’est la semaine sainte. Voyez en effet combien la sainteté appa­raît d’une manière admirable. La sainteté de Dieu ne pouvait compatir avec le péché de l’homme, et il fallait ou que l’homme fût éternelle­ment séparé de Dieu ou que le péché fut détruit par Dieu. Que verrez-vous dans cette semaine, sinon le Fils de Dieu, Dieu comme son Père, saint comme son Père, le Fils de Dieu fait homme, prendre sur lui toutes les iniquités du monde et les clouer sur l’arbre de la croix par sa passion et son trépas ? Oui, voilà ce que vous verrez : la manifestation de la sainteté de Dieu, la sainteté de Dieu fait homme lutter contre le péché, la sainteté de Dieu effacer le péché du cœur de l’homme, la sainteté de Dieu pénétrer dans l’homme, la sainteté de Dieu élevée entre le ciel et la terre, pour dire au ciel que le péché de la terre est expié, pour dire à la terre que la sainteté du ciel vient la couvrir et s’étendre sur elle comme un voile d’une blancheur éclatante.

 

« C’est la grande semaine, la semaine des plus grands mystères qu’il ait été donné à la terre de voir et de contempler. Le mystère de l’union et de l’embrasement de la justice et de la miséricorde, le mystère de la manifestation de l’amour de Dieu pour les hommes et de l’aveuglement des hommes pour Dieu ; le mystère de la mort d’un Dieu donnant la vie aux hommes et des hommes donnant la mort à un Dieu ; le mystère de la rédemption de l’homme et de sa réconciliation avec Dieu ; le mystère d’un Dieu mourant et ressuscitant ; le mystère de la mort d’un Dieu renouvelée par la volonté de ce Dieu, non plus d’une manière sanglante, mais mystique, afin que sa mort et les mérites de sa mort fussent reproduits chaque jour, et que, dans cette reproduction, Dieu retrouvât chaque jour réparation, et l’homme miséricorde et pardon.

 

« La semaine de la passion, c’est-à-dire la semaine de mes souffrances les plus considérables, de l’effusion de mon sang, de ma mort et de ma sépulture. C’est par ma passion que j’ai été la victime de Dieu, la victime de la miséricorde et de la justice : la victime de la miséricorde puisque j’ai été donné par Dieu à l’homme afin d’expier son péché ; la victime de la justice, qui a réclamé à ce point ses droits qu’elle a voulu l’expiation d’un Dieu, parce que l’expiation même de tous les hommes ensemble eût été insuffisante ; la victime de la miséricorde, puisque Dieu a préféré voir mourir son Fils que de voir l’homme mourir pour l’éternité ; la victime de la justice, qui ne m’a point épargné, quoique Fils de Dieu, et qui m’a laissé répandre jusqu’à la dernière goutte de mon sang ; la victime de la miséricorde qui a rendu à l’homme ses droits et les a même augmentés d’une manière considérable ; la victime de la justice, qui par moi seul a été satisfaite.

 

« Oh ! la grande semaine, la sainte semaine, que celle de la mort du Fils de Dieu, de l’expiation du péché, de la satisfaction entière à la justice de Dieu, de la délivrance de l’homme, de sa réconciliation avec le ciel.

 

« Pensez souvent, ma fille, à cette semaine admirable, à cette semaine fixée dans le conseil de Dieu pour la glorification de l’humanité par le plus grand abaissement de ma divinité.

 

« Pensez-y souvent, vous ne sauriez rien faire qui puisse m’être plus agréable : de toute éternité, je pensais à la réparation de l’homme par ma passion. Pendant ma vie terrestre, il ne s’est point passé de jour où je ne me rappelasse cette grande semaine, et depuis que je suis remon­té au ciel, je continue sur l’autel les prodiges du Calvaire. Imitez-moi, ma fille, en pensant vous-même au perpétuel objet de mes pensées.

 

« Pensez-y souvent, et vous trouverez là, force, courage et soutien ; pensez-y souvent, et vous trouverez là consolation et félicité dans vos abattements et vos tribulations ; pensez-y souvent, et cette pensée atti­rera sur vous les plus grandes grâces et les plus grandes bénédictions.

 

« Pensez-y souvent, jamais votre pensée ne trouvera de dégoût à s’y arrêter, jamais votre pensée ne trouvera de terme ni de fin à ces consi­dérations : vous y découvrirez toujours quelque chose de nouveau. Des souffrances de mon corps, passez aux souffrances de mon âme ; des souffrances de mon âme et de mon corps, passez à l’acceptation qu’en fait la Divinité.

 

« Rappelez-vous ma dernière cène, ma prière et mon agonie aux jardins des Oliviers, l’abandon de mes disciples, la trahison de Judas, le reniement de Pierre, la condamnation inique de mes juges, les clameurs du peuple contre moi, les injures des soldats, ma flagellation, mon couronnement d’épines, le dépouillement de mes habits, le percement de mes mains et de mes pieds sur la croix, ma mort, l’ouverture de mon côté, ma sépulture, et j’inspirerai toujours à votre cœur reconnaissance et amour pour votre Sauveur, crainte et horreur pour le péché, soif et désir pour la souffrance et les tribulations.

 

« Entrez surtout pendant ces jours dans les sentiments de la sainte Église ; elle est plongée dans le deuil, et cela à cause des souffrances de son Époux. L’Église pleure à cause des peines de celui qui lui a donné le jour ; elle pleure à cause des insultes continuelles que lui prodiguent encore les méchants ; elle pleure à la pensée de l’inutilité de mes souffrances pour un si grand nombre d’âmes. Elle pleure, elle prie aussi, comme j’ai prié moi-même sur la croix ; elle prie pour ses enfants révoltés contre elle, comme je priai pour mes bourreaux ; elle prie pour ses enfants qui la trahissent en secret ou l’abandonnent, comme j’ai été moi-même trahi et abandonné par mes disciples ; elle prie pour ceux qui la dépouillent et voudraient la mettre à nu, comme j’ai été moi-même dépouillé de mes habits. Priez, ma fille, et votre prière sera écoutée ; priez, et vous verrez votre prière exaucée, et un jour vous vous réjouirez, vous bénirez et louerez Dieu pour sa grande miséricorde.

 

« Ma fille, je vous laisse ma passion, je la donne à votre esprit, à votre âme, à votre cœur. Que ce bien vous suffise, n’en désirez jamais aucun autre, vous trouverez tout en celui-là, parce que vous m’y trouverez. »

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