COMMENT PASSER UNE HEURE
AVEC JÉSUS
AU SAINT-SACREMENT ?
Par le père Florian Racine
Jésus ” nous attend dans le sacrement de son amour… “ où il adresse à chacun de nous son éternel appel : « Ne pouvez-vous pas veiller une heure avec moi ? » (Mc 14, 37). Jésus veut nous rappeler que prier une heure en sa présence n’est pas difficile, car il est la personne absolument la plus facile à rencontrer. Nous pouvons nous aider d’un livre de prière, des saintes écritures ou du chapelet. Mieux encore, sachons entrer dans le silence intérieur en parlant cœur à cœur avec Jésus comme avec un ami. Plus que tout, le Seigneur veut notre cœur. Il veut nous parler, nous bénir, nous sanctifier, nous saisir et nous conduire vers Dieu son Père. Il se peut aussi que nous soyons si fatigués et las que nous ne voulions rien faire si ce n’est de nous asseoir, nous reposer pour ressentir la douce paix qui provient du fait d’être en présence de celui qui nous aime le plus, Jésus au Très Saint-Sacrement qui dit : “Venez à Moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et Moi je vous soulagerai” (Mt 11, 28). “C’est ma paix que je vous donne” (Jn 14, 27).
“Si vous lisez l’Evangile, transportez-le en l’Eucharistie, et de l’Eucharistie en vous. Vous avez alors une bien plus grande puissance. L’Évangile s’illumine, et vous avez sous les yeux et réellement la continuation de ce que vous y lisez.“ (Saint Pierre-Julien Eymard).
Quand vous priez le chapelet en présence du Saint-Sacrement, vous aimez Jésus avec le Cœur de Marie. Vous offrez à Jésus la parfaite adoration de Marie. Jésus accueille votre heure d’adoration comme si elle venait de Marie elle-même. Marie vous reçoit dans son Cœur et Jésus accepte votre heure passée avec lui comme si elle venait directement du Cœur de sa très sainte Mère. Le Cœur de Marie comble les lacunes de notre propre cœur. “Le Rosaire lui-même, entendu dans son sens le plus profond, biblique et christocentrique, que j’ai recommandé dans la Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariæ, pourra être une voie particulièrement adaptée à la contemplation eucharistique, réalisée en compagnie de Marie et à son école…“ (Jean-Paul II, Mane Nobiscum Domine, 2004)
Existe-t-il une méthode universelle pour l’adoration ? Non, car l’adoration nous fait entrer dans une relation d’amour. Et dans l’amour, il ne peut y avoir de règles ou de lois. C’est un cœur qui rencontre un autre cœur dans la liberté parfaite. Toutefois, saint Pierre-Julien Eymard proposait des étapes à parcourir pendant l’heure d’adoration en reprenant les quatre fins de la messe. Mère Teresa, quant à elle, séparait l’Heure Sainte en deux parties. Pendant la première demi-heure, elle récitait et méditait le chapelet, puis elle restait silencieusement devant le Seigneur exposé pendant la seconde demi-heure. Tous les saints ont laissé l’Esprit Saint les conduire dans cette relation intime avec Jésus…
ET DANS LES SECHERESSES ???
Ce n’est pas ce que nous faisons qui rend l‘heure sainte, mais ce que Jésus fait en nous : il déverse en nous son Esprit-Saint et nous sanctifie. “Venez à moi, vous tous qui avez soif. Que boive celui qui a soif, selon le mot de l’écriture : de son sein coulera un fleuve d’eau vive” (Jn 7, 37). Ce qui compte avant tout pour le Seigneur, c’est notre désir de l’aimer : Au lieu de garder une heure pour vaquer à nos occupations personnelles, nous choisissons de le rencontrer dans une heure d’adoration…
Même si vous pensez ne pas pouvoir bien prier, car vous êtes facilement distrait, Jésus veut que vous sachiez qu’il comprend cela… C’est naturel. Ce qu’il veut que vous compreniez est le surnaturel : qu’il vous aime tant que le simple fait de choisir de passer une heure avec lui de prière apporte à son Sacré-Cœur une joie indescriptible !
Et quand on ne ressent rien, ou plus rien ? Dans l’adoration de Dieu, ce qui compte n’est pas ce que l’on ressent, mais Celui que l’on rencontre et ce qu’on Lui donne. L’amour ne cherche pas son intérêt, mais l’intérêt du bien-aimé. On ne va adorer, ni pour soi, ni pour ressentir quelque chose. On va adorer pour Dieu, parce qu’il est notre Dieu et qu’il mérite notre adoration. Adorer est un “doux devoir…” (Profession de foi catholique, Paul VI); c’est le premier commandement: “C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras et à lui seul tu rendras un culte.” (Mt 4, 10).
Lorsque quelqu’un affirme : “je ne ressens plus rien à l’adoration, donc j’arrête”, cette personne n’a en vérité jamais commencé à adorer ! La prière n’est jamais une question de ressenti. En effet, Jésus a dit : “le Père cherche des adorateurs qui adorent en esprit et en vérité” (Jn 4, 23), et non pas : “le Père cherche des adorateurs qui adorent pour ressentir quelque chose” !!!
Jésus peut donner à l’âme, de manière ponctuelle, des grâces très sensibles pendant le temps d’adoration. Il nous donne les consolations appropriées à notre situation lorsque nous en avons besoin. Mais l’adorateur ne doit pas rechercher ces grâces pendant son temps d’adoration. Il risquerait alors de s’attacher aux consolations de Dieu plutôt qu’au Dieu des consolations. Les grâces sensibles sont passagères ; les grâces qui édifient la vie intérieure et fortifient l’union avec lui sont éternelles. Trop souvent, les adorateurs éprouvent un découragement lorsque l’adoration devient aride, à cause de leur attrait désordonné pour les consolations sensibles. Le Seigneur purifie toujours la foi de l’adorateur, non pas en supprimant sa grâce, mais en donnant une grâce qui fait passer l’âme d’un attachement sensible de Dieu à une adoration en esprit et en vérité. “Tout sarment qui porte du fruit, mon Père l’émonde pour qu’il en porte davantage” (Jn 15, 2).
“Vous êtes dans l’aridité, glorifiez la grâce de Dieu, sans laquelle vous ne pouvez rien ; ouvrez alors votre âme vers le ciel, comme la fleur ouvre son calice au lever du soleil pour recevoir la rosée bienfaisante. Mais vous êtes dans l’état de tentation et de tristesse ; tout se révolte en vous ; tout vous porte à quitter l’adoration sous prétexte que vous offensez Dieu, que vous le déshonorez plus que vous ne le servez ; n’écoutez pas cette spécieuse tentation, c’est l’adoration du combat, de la fidélité à Jésus contre vous-même. Non, non, vous ne lui déplaisez pas ; vous réjouissez votre Maître qui vous regarde. Il attend de nous l’hommage de la persévérance jusqu’à la dernière minute du temps que nous devions lui consacrer.“ (Saint Pierre-Julien Eymard)
“Là donc, au Sacrement, Jésus nous offre le modèle de toutes les vertus. Rien n’est beau comme l’Eucharistie ! Mais, seules, les âmes pieuses qui communient, qui réfléchissent, peuvent le comprendre. Les autres ne comprennent rien. Il est peu de personnes qui pensent aux vertus, à la vie, à l’état de Notre-Seigneur au Saint-Sacrement. On le traite comme une statue ; on croit qu’il n’est là que pour nous pardonner et recevoir nos prières. C’est faux. Notre-Seigneur vit et agit : regardez-le, étudiez-le, imitez-le…“(saint Pierre-Julien Eymard)
« C’est par le cœur que nous faisons oraison et une volonté sincère et persévérante de la faire est une oraison véritable. Les distractions quoi sont entièrement involontaire n’interrompent pas la tendance de la volonté vers Dieu… N’attaquez pas de front les distractions : c’est se distraire que de contester contre la distraction même. Le plus court est de laisser tomber… Vous passeriez tout votre temps à combattre contre les mouchez qui font du bruit autour de vous : laissez-les bourdonner à vos oreilles, et accoutumez-vous à continuer votre voyage, comme si elles étaient loin de vous. Prenez les endroits de l’Évangile qui vous touchent le plus. Lisez lentement et à mesure que quelque parole vous touche, faites-en ce qu’on fait d’une conserve, qu’on laisse longtemps dans sa bouche l’y faire fondre. Laissez cette vérité couler peu à peu dans votre cœur ». (extrait d’une Lettre du 31 mai 1707, Fénelon, archevêque de Cambrai).
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Prière de Fatima
Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit,
je Vous adore profondément,
et je Vous offre les très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité
de Jésus-Christ présent dans tous les tabernacles du monde,
en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
par lesquels Il est Lui-même offensé.
Par les mérites infinis de son Sacré Cœur
et du Cœur Immaculé de Marie,
je Vous demande la conversion des pauvres pêcheurs.