Saint Maximilien-Marie Kolbe
(1894-1941)
Martyr de l’Immaculée
Fêté le 14 août
Biographie de Saint Maximilien-Marie Kolbe
Polonais, Catholique et Romain (1894-1919)
Raymond Kolbe est né le 8 janvier 1894, dans la ville de Zdunska-Wola, en Pologne. Il a été baptisé le jour même de sa naissance en l’église paroissiale dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Il était le deuxième fils de Julius Kolbe et de Maria Dabrowska, qui en auront cinq, dont trois seulement survécurent. (…)
Une enfance prédestinée
Les époux Kolbe étaient tous deux de pauvres ouvriers tisserands. Maria avait désiré se faire religieuse, mais elle ne put suivre sa vocation, car aucun monastère n’était en mesure de la recevoir sans dot. Après avoir beaucoup prié, elle avait épousé, à vingt et un ans, Julius Kolbe, catholique fervent et appartenant au tiers ordre franciscain, dont il était aussi dirigeant. Les Kolbe avaient peu d’argent et n’en désiraient pas, car ils considéraient la richesse comme un obstacle à la perfection, et même au salut. Très pieux, ils avaient une grande dévotion à la Vierge Marie, Reine de Pologne, et ils se rendirent plusieurs fois en pèlerinage à Czestochowa avec leurs enfants. En même temps qu’un trésor de mansuétude, Raymond avait reçu un tempérament naturellement fougueux. L’éducation sévère de ses parents lui fut très nécessaire pour dompter son caractère. (…)
La supérieure du couvent de Cracovie, où la mère de notre saint terminera sa vie, nous donne ce témoignage de première valeur : « Marie Dabrowska est née le 25 février 1870. Mère du P. Maximilien et du P. Alphonse, de l’Ordre des Franciscains, elle a été reçue dans notre Congrégation en 1913, en qualité de tertiaire, attachée aux services hors de la clôture, sur la demande du Père M. Sobolewski, Provincial des Franciscains de Pologne. Elle a vécu dans la Maison-Mère de Cracovie, rue Smolensk, jusqu’à la fin de sa vie, le 17 mars 1946. « Elle s’occupait avec abnégation des affaires de notre Congrégation, s’occupait d’expédier le courrier, était chargée des funérailles des religieuses et fut en toutes ces choses d’une grande utilité pour notre Congrégation.
« C’était une personne de vertus éminentes qui édifiait ceux qui l’approchaient. Elle avait une dévotion particulière pour la Vierge Immaculée, elle avait dans sa chambre deux petits autels de l’Immaculée, toujours ornés de fleurs fraîches. Tard le soir, elle chantait à voix basse des cantiques, et le matin elle se levait à quatre heures pour avoir plus de temps à consacrer à la prière. « Elle se mortifiait sans cesse et n’exigeait jamais rien de la Congrégation, si bien que les Supérieures devaient veiller à ce que le nécessaire ne lui manquât pas. Après sa mort, on trouva dans son lit une discipline et une mauvaise planche entre son drap et le matelas. C’est ainsi que cette femme de soixante-seize ans savait mortifier son corps. « Elle pratiquait d’une façon peu commune la pauvreté religieuse et aidait les pauvres. Quand elle recevait de la Supérieure l’argent destiné à ses besoins, elle le redonnait aussitôt pour la célébration d’une sainte messe. Dans sa communion quotidienne, elle puisa les forces pour supporter les coups que lui ont portés la mort de son fils, le Père Alphonse, et le martyre du Père Maximilien. Durant son agonie, elle doit probablement avoir vu ce dernier, parce qu’elle prononça ces paroles : “ Mon fils ”. Inexplicablement elle dut supporter avec patience la calomnie d’une domestique, dont la fausseté ne fut connue qu’après sa mort. Elle passait tous ses moments de liberté en adoration devant le Saint Sacrement. Elle avait prédit qu’un jour elle ferait une chute dans la rue, et c’est ce qui arriva. »
La vision de l’Immaculée offrant les deux couronnes
C’est vers l’âge de dix ans qu’il faut situer l’épisode le plus important et le plus extraordinaire de l’enfance de Raymond : une très douce et maternelle apparition de la Vierge qu’il n’oubliera jamais et qui sera continuellement pour lui un stimulant dans son futur amour chevaleresque pour l’Immaculée et dans les fatigues de l’apostolat. Sa mère l’a racontée : « Une fois, quelque chose en lui m’avait déplu, et je lui dis : Mon petit Raymond, qu’est-ce que tu deviendras plus tard ? Après je n’y pensai plus, mais j’observai que l’enfant changeait de telle manière qu’on ne le reconnaissait plus.
Nous avions un petit autel caché près duquel il se rendait souvent sans se faire voir, et il y priait en pleurant. En général, il avait un comportement au-dessus de son âge, étant toujours recueilli, sérieux ; quand il priait, il était en larmes. Je me demandai avec inquiétude si par hasard il n’était pas malade et lui dis alors : Qu’est-ce qui t’arrive ? Et je commençai à insister : Tu dois tout raconter à ta petite maman ! Tremblant d’émotion et les larmes aux yeux, il me dit : Maman, quand tu m’as grondé, j’ai beaucoup prié la Vierge de me dire ce que je deviendrais. Me trouvant ensuite à l’église, je la priai de nouveau ; alors elle m’est apparue tenant dans ses mains deux couronnes : une blanche et une rouge. Elle me regarda avec tendresse et me demanda si je voulais ces deux couronnes.
La blanche signifiait la persévérance dans la pureté, et la rouge, le martyre. Je répondis que je les acceptais. Alors elle me regarda avec douceur et disparut. Le changement extraordinaire survenu chez l’enfant attestait pour moi la vérité de la chose. Il en était pénétré en permanence et, en toute occasion, le visage rayonnant, il faisait allusion à cette mort de martyr qu’il désirait. C’est ainsi que j’y fus préparée comme la Vierge Marie après la prophétie de Siméon… ”(…) En octobre 1907, à l’âge de treize ans, il entre au petit séminaire des Frères mineurs conventuels, à Lwów, avec son frère ainé. Pendant les trois ans où il y fait ses études, il manifeste intelligence, application, esprit scientifique, mais aussi sensibilité, bonté, courtoisie, gaieté et piété. (…)
Après avoir connu une forte tentation d’entrer dans l’armée, tentation qu’une visite inattendue de sa mère chassa, il revêtit l’habit franciscain et reçut le nom de frère Maximilien, le 4 septembre 1910. Il a seize ans et huit mois. (…) Le 5 septembre 1911, il faisait sa profession simple. Un an plus tard, il était désigné pour se rendre au Collège séraphique international de Rome, en vue d’obtenir des diplômes en philosophie et en théologie. Il y restera sept ans. C’est pendant cette période romaine, le 1er novembre 1914, qu’il fait profession solennelle et ajoute à son nom religieux celui de “ Marie ”, expression significative de la note dominante de sa spiritualité, qui s’affirme de plus en plus. (…) À Rome, il sera le disciple du Père Stéphane Ignudi, qui avait été lui-même le confident et le confesseur de saint Pie X. (…) Le frère Maximilien recevra de lui son amour pour la Vierge Immaculée, son esprit romain et sa vénération pour le Pape, sa volonté de lutter contre le mal, particulièrement la franc-maçonnerie, et pour la défense inflexible des droits spirituels et temporels de l’Église. (…) Le P. Ignudi notera en 1919 dans le registre journalier du Collège cette appréciation sur son disciple : sanctus juvenis (“ un jeune saint ”). (…)