ASDE 020 : Mon âme se séparera de mon corps pour descendre aux enfers. (d’après les écrits de Marie Lataste)

Dieu, la Sainte Trinité

6ème partie

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

 

LIVRE 2

Le Verbe de Dieu fait homme

 

Chap. 9, « Mon âme se séparera de mon corps pour descendre aux enfers. »

 

« Quand j’eus rendu le dernier soupir, mon âme se sépara de mon corps : c’est la loi de la nature. La mort n’est autre chose, en effet, que la séparation de l’âme d’avec le corps. Or, ayant pris le corps de l’homme, je me soumis à la mort décrétée contre tous les hommes ; et quand mon corps eut éprouvé toutes les souffrances de la passion, mon âme se sépara de lui pour descendre aux enfers, c’est-à-dire dans les lieux ténébreux où étaient détenues les âmes des justes de l’Ancien Testament, en attendant la venue de l’Agneau sans tache et l’effusion de son sang qui devait leur ouvrir les portes du ciel. Mon âme se sépara de mon corps ; mais ma divinité ne se sépara ni de l’un ni de l’autre, et demeura toujours unie à mon corps et à mon âme. Celle-ci descendit aux enfers, non pour y demeurer avec les âmes qui y habitaient, mais pour les consoler et leur annoncer, avec la délivrance, l’entrée du ciel. La parole du Prophète, en effet, devait se réaliser, et ce Prophète, me faisant parler par sa bouche, avait dit :

 

Seigneur, vous ne laisserez pas mon âme dans les enfers et ne donnerez pas mon corps à la corruption.[1]

 

« Quelle joie parmi ces âmes, en apercevant mon âme descendre vers elles ! Quel bonheur d’entrevoir la délivrance après une si longue captivité ! Là, elles n’étaient point malheureuses, mais elles n’avaient point le bonheur qu’elles attendaient. Pendant ma passion, elles avaient bien compati à mes douleurs, elles se réjouissaient pourtant aussi en pensant que ces souffrances seules pouvaient les délivrer. La privation de la vue de Dieu était pour elles une affliction. Vous pouvez bien le comprendre, ma fille, vous qui souffrez tant lorsque je vous prive quelque temps de ma présence sensible. Vous pouvez le comprendre parce que vous m’aimez, et que vous savez combien est pénible la séparation entre deux amis véritables. Votre peine pourtant n’est rien en comparaison de la souffrance de ces âmes. Vous n’êtes point séparée de votre corps, et le corps obscurcit l’intelligence de l’âme ; vous me comprenez moins que ces âmes qui se sentaient faites pour Dieu, prêtes à s’envoler vers Dieu et qui étaient retenues par une force insurmontable loin de Dieu. Un grand sujet de joie pourtant diminuait leur souffrance et semblait presque l’annihiler ; c’était l’assurance de ne point perdre Dieu et de le posséder un jour pour jamais ; tandis que vous, ma fille, vous n’avez point cette certitude. Il vous faut lutter et lutter jusqu’à la fin.

 

« L’amour de ces âmes pour Dieu leur faisait comprendre beaucoup mieux le malheur d’en être encore séparées ; mais d’un autre côté la certitude de l’aimer toujours et éternellement leur faisait attendre patiemment l’heure de la délivrance.

 

« Ma fille, faites de votre vie un séjour pareil aux limbes des âmes justes ; que votre âme trouve dans votre corps ses propres limbes. Qu’elle soit en vous toujours soupirant vers moi ; qu’elle attende l’heure de ma visite, non plus par ma mort, mais par votre mort. Vivez de telle sorte qu’après votre mort notre séparation ne dure pas encore, mais que nous soyons plutôt unis immédiatement pour toujours.

 

« Si vous vivez conformément à mes enseignements, je prendrai votre âme alors qu’elle quittera votre corps, et je lui donnerai près de moi une place dans le ciel. »

 

 


[1] Psaume 16, verset 10.

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