ASDE 020 : Ma conduite doit vous servir de modèle (d’après les écrits de Marie Lataste)

Dieu, la Sainte Trinité

6ème partie

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

LIVRE 2

Le Verbe de Dieu fait homme

 

Chap. 10, « Ma conduite doit vous servir de modèle. »

 

Je me mis à genoux le samedi saint encore auprès du tombeau de Jésus, pour faire ma méditation. Je me mis en la présence de Dieu, et, après avoir uni mon cœur à Notre-Seigneur pour m’adresser au Père éternel et le prier de m’envoyer le Saint-Esprit, j’aperçus le Sauveur reposant dans le sein de Dieu, et faisant couler dans mon âme et sur mon cœur je ne sais quoi de si doux et de si suave, que je ne pouvais parler. Le Sauveur Jésus vint à moi et me dit :

 

 Ma fille, que vouliez-vous considérer dans votre méditation ?

Aussitôt ma langue se délia et je répondis :

 Je voulais me rappeler, Seigneur, la circonstance de votre passion où, le peuple demandant à grands cris votre mort, Pilate vous abandonna à sa fureur.

 Que pensez-vous de cela, ma fille ?

 Je pense, Seigneur, que chaque jour voit se renouveler le crime de Pilate, et qu’on vous abandonne par une fausse honte ou par une lâche complaisance

 Qu’admirez-vous en moi ?

 J’admire, Seigneur, votre humilité, votre patience, votre soumission.

 Ma fille, ma conduite doit vous servir de modèle. Il ne m’eût pas été difficile de demander à Pilate de parler au peuple. Pilate me l’eût accordé. Ma parole aurait changé les cœurs de ces hommes du peuple ; car il n’en est pas de ma parole comme de celle des prédicateurs ou des livres, qui ne fait aucune impression, si ma grâce ne l’accompa­gne. Je puis parler et donner l’intelligence de ma parole, éclairer l’esprit, toucher le cœur. Voilà ce que j’aurais pu faire sur les Juifs. Je ne l’ai point voulu. Ma fille, suivez mon exemple.

 

Quand vous serez poursuivie par la médisance ou la calomnie, souffrez tout avec calme ; il ne vous est pourtant pas défendu de vous défendre et de vous justifier ; si vous le faites, que ce soit avec paix et tranquillité. Évitez cette profusion de paroles qui fait qu’on s’échauffe peu à peu, qu’on s’irrite et qu’on ne garde plus de bornes ; car de cette manière on offense Dieu et le prochain. Si les personnes qui vous sont opposées parlent haut et parlent longtemps, ne les arrêtez pas, écoutez-les avec patience, tranquillité et modestie. Si vous parliez, vous ne seriez point entendue, et votre calme vous justifiera d’ailleurs bien plus que tous vos discours.

 

Quand ces personnes auront cessé de parler et qu’elles seront un peu calmées, dites ouvertement, simplement et sincèrement ce que vous dictera la conscience. Si elles ne veulent pas ajouter foi à vos paroles, ne vous en inquiétez point, retirez-vous en paix, souffrez avec patience leurs jugements et leurs condamnations ; ne dites jamais du mal d’elles, ne rapportez à personne rien de ce qui s’est passé et attendez. Surtout n’imitez point ceux qui repoussent loin d’eux tous les torts, pour rejeter tout ou à peu près tout sur le compte d’autrui, et cela pour se flatter eux-mêmes et entretenir leur vanité. Ah ! plutôt ne dites jamais que du bien des personnes qui vous ont offensée ou qui ont de l’aversion pour vous.

 

Témoignez que vous leur pardonnez, que vous leur voulez du bien, que vous les affectionnez quand même ; et ainsi, peu à peu, ces personnes reviendront à vous, et vous serez justifiée par cela même aux yeux du monde. Prenez courage, ma fille, méprisez ou souffrez patiemment les jugements des hommes. Vous ne pouvez être au goût de tout le monde. Chacun juge d’après son caprice et ses inclinations ; mais ne vous y arrêtez pas plus qu’à une feuille emportée par le vent. Quand les hommes penseraient et croiraient que vous êtes digne de l’éternelle damnation, que vous importe si par votre vertu vous méritez le ciel ? Et de quoi vous servirait d’être regardée comme une sainte sur la terre par les hommes, si votre conduite aux yeux de Dieu mérite l’enfer ?

 

« Agissez comme moi, ma fille, et remettez entre les mains de Dieu votre corps, votre esprit, votre âme et votre cœur, et vous trouverez en lui la paix que ne vous ravira jamais le trouble du monde ou l’agita­tion des hommes. »

 

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