Extraits de « DIVINS APPELS »
Appel de Dieu
Il n’est rien qui à mes yeux, ait plus de prix que l’âme humaine.
Or, la pauvre âme humaine… dans quelle dissipation n’est-elle pas entraînée !…
En ces temps, il semblerait que l’on dût, pour vivre bien et utilement, ébaucher tout, se tracer un programme mille fois plus chargé qu’il ne le faudrait.
Il faut courir, il faut n’avoir pas le temps !…
Cette fièvre, même produite par le zèle, tue la vie intérieure dans les âmes.
Quelle profondeur peut avoir celui qui va sans cesse au devoir extérieur, sans avoir le temps de se retirer en Moi, d’y puiser la vie ?
Toujours l’excès frôle le zèle, même le mieux intentionné, et il est bien certain, que dans les temps actuels, un des excès les plus à redouter chez ceux qui sont abandonnés au bien, c’est cette pitoyable fièvre.
Ils vont, ils viennent, ils passent un acte, l’autre étant à peine fini… Ils glissent ! Ils glissent !
Ils n’approfondissent pas leur propre vie intérieure, comment donc pourraient-ils donner du trop-plein de ce dont ils n’ont pas assez ?
Oh ! Comme il faudrait que les âmes fussent mises en garde contre cette fièvre…
Nécessité du silence intérieur
Les désirs d’un Dieu… ce qu’ils sont puissants, ce qu’ils sont ardents !
Mais pour les réaliser, il faut l’acquiescement de ma créature libre.
Cette liberté de l’homme, si elle Me ravit dans mes Saints, comme elle Me contriste dans ceux qui, ne l’étant pas assez, arrêtent, entravent mes impétueux désirs.
Un grand silence doit se faire dans l’âme qui veut pleinement répondre à mes désirs divins.
Ce silence doit être :
Calme, complet, continuel.
- Calme : que l’âme ainsi appelée n’ait pas trop la préoccupation de ses occupations. Qu’elle ne l’ait pas du tout, qu’elle sache bien que le temps passé pour mon service secret est du temps de gagné, même pour les œuvres extérieures.
- Le silence total : aucune entrave ne doit venir dans l’âme pour atténuer le silence.
- Le silence continuel : quoi qu’on fasse, que l’on soit silencieux au-dedans, vivant au-dessus, bien au-dessus de tout ! Il y fait si bon… on y respire un air si pur, si divinement embaumé, si vivifiant ! Et l’on y rencontre son Dieu : Je puis parler… et l’âme peut M’entendre alors, discerner jusqu’aux plus délicates intonations de ma voix, jusqu’aux plus nuancées…
Que les âmes sachent se retirer parfois du flot de l’action extérieure, et que, dans le recueillement et, la solitude, elles Me regardent, M’écoutent, se laissent pénétrer par Moi, pour qu’enflammées par mon Amour, éclairées par mes divines Clartés, elles soient aptes à Me répandre au dehors. Que d’opérations de la Grâce s’épanouiraient et produiraient, oui, produiraient magnifiquement, et au centuple ! Si les âmes voulaient bien se recueillir.