Jésus, Roi d’Amour (Soeur Yvonne-Aimée de Malestroit), Partie 2

Jésus, Roi d’Amour

(Sœur Yvonne-Aimée, à 50 ans)

Partie 2

 

 

Enseignement de Jésus

Jésus vint lui parler de nos rapports avec lui. Elle note ses Paroles dans son carnet de 1922 :

 

« Sais-tu ma bien-aimée, qu’il y a des âmes qui n’osent converser et me traiter comme le meilleur des amis, et ne savent donc pas que je veux partager mon cœur avec elles à toute heure !

 

Je suis le pur amour et je ne trouve mon contentement, ma joie, ma consolation qu’en les sentant près de moi et en répandant mon amour sur elles.

 

Aucun amour humain, aussi grand soit-il, ne peut être comparé à celui que j’ai pour mes créatures ! Puisque je suis infini dans toutes mes perfections, je suis donc aussi infini, aussi immense dans mon amour. Si j’aime que mes créatures traitent avec moi avec humilité et respect, j’aime aussi qu’elles me considèrent comme leur Père et qu’elles conversent avec moi avec une sainte familiarité. J’aime qu’elles agissent avec moi simplement, avec beaucoup de confiance. N’est-ce pas une pratique pleine de grâce et de douceur que converser avec le Bon Dieu, cordialement, confidemment et simplement. Je suis triste quand je les vois venir à moi avec crainte, avec défiance et pusillanimité, alors que j’attends leur amour.

 

Vois-tu ma bien-aimée, je suis l’amant le plus tendre de ton âme, comme je le suis de toutes les âmes qui m’aiment plus qu’elles-mêmes. J’habite en elles toujours ; je les embrasse de mon ardent amour ; je les orne de ma grâce et je m’occupe d’elles sans cesse pour les rendre de plus en plus digne de la vie béatifique.

 

Une âme éprise d’amour ne s’inquiète de rien au monde que de plaire à Dieu, à son bien-aimé. Il lui faut faire un continuel effort pour plaire à Dieu et pour faire sa sainte volonté en toutes choses… Mais elle le fait, elle est prête à souffrir, disposée à tout faire, à abandonner tout ; elle ne recherche que cela à tout moment et trouve ainsi son repos et sa satisfaction.

 

Vivre et aimer, aimer et vivre, c’est pour elle la même chose. Tout cela marche de pair et cesse à la fois. Celle qui aime de la sorte possède l’amour parfait.

 

Dès que l’âme forme une sainte affection envers moi, j’augmente en elle mon amour et ma grâce. Si elle fait la moindre action par amour pour moi, je l’embrasse et lui accorde une nouvelle mesure de dons célestes. Si, par amour pour moi, elle supporte une tentation d’un moment, je la reçois et l’élève à un nouveau degré dans mon amitié. »

 

Jésus vient lui parler de la confiance en sa miséricorde :

 

« Je suis infiniment miséricordieux ! Chacun peut pénétrer dans mon divin Cœur et chacun peut s’y élever autant qu’il veut ! Je ne fais aucune distinction entre un cœur innocent et un cœur coupable : celui qui m’aime davantage m’est le plus cher. Jamais une âme ne pourra épuiser sa confiance en moi. Qu’elle grandisse toujours, telle est ma volonté. »

 

Il lui parle de l’humilité :

 

« La pluie qui tombe du ciel ne reste pas sur les montages, mais elle coule dans les vallées. Ainsi ma grâce ne reste pas dans les cœurs orgueilleux, mais reste dans les âmes qui s’abaissent par leur humilité. »

 

Il lui enseigne le moyen de posséder la sagesse :

 

« Plus ton cœur aura la charité, plus la sagesse pénétrera ton âme, car la charité consiste à m’aimer pour moi-même et à m’aimer dans ton prochain. Ton union à moi grandira en proportion de ta charité et, étant plus étroitement unie à la charité divine, la sagesse, ce don si précieux, sera donné à un degré plus élevé, car ton jugement sera conforme au mien d’une plus intime manière et tu pourras ainsi, forte du jugement divin, régler d’une façon plus sage ta propre vie et celle d’autrui dont tu as la charge – et cela d’après les règles divines.

 

Vivant dans la sagesse, c’est-à-dire dans l’ordre divin, tout sera tranquille en toi, c’est la paix, ma paix. Tu jugeras toute chose véritablement, et établissant ainsi la paix en toi-même et dans les autres ; appréciant toutes choses dans la vérité ; d’un regard détaché, tu recevras la communication du jugement de Dieu.

 

Toute amertume se transformera en douceur. Rien, ni les jugements des hommes, l’aridité du chemin, ni le travail à accomplir, ne te troublera. De l’âme remplie de sagesse émane une joie surabondante, elle rayonne de Dieu ; elle est radieuse et bienfaisante. »

 

 

Un petit Jésus miraculeux

 

A Noël 1922, la Vierge Marie remet dans les bras d’Yvonne, le temps d’un salut du Saint Sacrement, son enfant Jésus, le petit Roi d’Amour.

 

En novembre 1926, elle note dans son carnet l’apparition de l’enfant Jésus : « Il me regardait avec tendresse, en me tendant les bras. Je lui tendis les miens et il vint s’y blottir. Nous ne sommes rien dit, nous sommes regardés et je lui ai promis de faire tout ce qu’il lui plairait. En sortant de mon extase, j’avais dans les bras un petit Jésus en cire. Tout le monde s’accorde à dire qu’il est ravissant. Je le trouve bien joli aussi, mais après l’avoir vu réellement, je ne puis le trouver merveilleux. »

 

Ce miracle étonnant se renouvela à cinq reprises dans la vie d’Yvonne et à diverses époques.

 

Stigmatisée

 

A peine Yvonne a-t-elle franchi la porte du couvent pour s’y faire religieuse, le 18 mars 1927, que la maîtresse des novices inaugura à son sujet un agenda impressionnant où elle notera tout ce dont elle est témoin de la vie mystique d’Yvonne. Ainsi le 10 avril 1927, elle note : « Après matines, j’ai laissé sœur Yvonne-Aimée chez elle un quart d’heure environ, puis je suis rentrée. Je l’ai trouvée debout, pieds nus, les bras en Croix, l’œil fixe, vers un coin de sa cellule. Il faisait sombre. Je n’ai pas remarqué d’abord les stigmates aux pieds et aux mains. Le sang ne paraissait pas sur les mains, mais en dedans. J’ai regardé de près, les pieds étaient sanglants. A genoux près d’elle, j’ai été seule dix minutes ou un quart d’heure. Enfin, notre Mère est arrivée. Sœur Yvonne-Aimée a tendu la main sur quelque chose qui battait, puis a dit : ‘Tu me donnes ton Cœur… C’est trop… Je ne suis pas digne !’ Ses bras ont fléchi et elle est tombée sur notre Mère et nous l’avons mise au lit. L’extase a recommencé : ‘Oh ! Je t’aime Jésus ! Je te suivrai partout où tu iras… Sur la mer… Sur les montages’ »

 

L’évêque de Bayeux et Lisieux, Mgr François Picaud, déclarera le 7 août 1952 : « L’ayant beaucoup connue, ayant été étroitement mêlé aux différentes péripéties de son existence, je la considère comme une sainte, comme une très grande sainte. »

 

 

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