Désir du Créateur
Il n’est peut-être pas d’époque, en remontant les âges, où J’ai eu plus, ni même autant que maintenant, le désir de Me faire des Saints.
Je dépose beaucoup de germes de sainteté très haute et très variée. J’ai soif de merveilleuses, de délicieuses variétés dans mes Saints.
Avant que le Monde soit clos, avant que le Temps soit fini, J’ai l’immense désir de Me communiquer à ma créature, de lui faire produire cent pour un, de jouir de l’œuvre de mes Mains, à Moi, Créateur, de mon labeur sanglant de Moi, Rédempteur, de mes élans de feu, de Moi, Sanctificateur.
La Trinité Sainte, la Trinité Auguste, veut être adorée, louée, glorifiée par la créature humaine. Elle veut l’être comme Trinité. Elle veut l’être dans chacune de ses Personnes.
C’est Moi-même que Moi, Créateur, J’aime en chaque âme qui M’est toute fidèle, car elle n’a pas déformé mon œuvre. Mais, c’est quand même bien distinctement que j’aime chacune, et cela aussi retourne à ma Gloire, car c’est une Merveille d’avoir Moi-même, avec mon souffle à Moi-même, créé des êtres qui, tout en étant pleinement à Moi, sont distincts de Moi.
Il y a là un abîme de Beauté.

Moi, Créateur, J’avais de l’œuvre de mes Mains une si haute idée, que ma complaisance en la créant, ma complaisance était sans bornes.
Tout dans ma créature avait été disposé par Moi pour Me rendre, en une harmonie indicible, un concert de louanges dans lequel, par avance, Je Me délectais.
Ayant vu mes desseins contrariés par la chute, combien l’on doit comprendre que, lorsque, grâce à la Rédemption, Je vois venir à Moi une âme, combien l’on doit comprendre que Je me complais en elle !
Je me complais dans mes Saints.
Etre Saint est à la portée de tous.
J’y tiens, à l’harmonie, à la variété, à la nuance, que J’ai mises en cette âme et non pas en cette autre.
Tout se tient : Mon Plan de Créateur est une immense beauté ! son ordonnance en est merveilleuse.

Si l’homme n’usait de sa liberté que pour Me suivre, pour entrer dans la divine ordonnance de mon Plan, quelle merveille se serait ! et cette merveille en engendrerait d’autres, d’où partiraient encore d’autres merveilles, et toujours ainsi, et ainsi toujours.