MA RENCONTRE AVEC LE CHRIST
Après, plus rien ne fut pareil !
Charly Buttafuoco
Première Partie, 1C Mon passage de la mort à la Vie ! (suite)
LE GRAND JOUR
Nous voilà ainsi arrivés au jour où tout changea pour moi. Je vous disais que j’avais rendez-vous avec le pasteur de mon collègue Albert à 16h00 le 26 mai de l’année 1983. Je devais me rendre dans leur petite église évangélique qui était située rue des Croisiers à Liège. C’était un jour printanier très ensoleillé et, comme j’étais trop tôt, je décidai de passer quelques instants sur la place Cathédrale avant de m’y rendre. Il était 15h00, je m’en souviens toujours parce que j’ai jeté un œil à l’horloge de la Cathédrale et je marchais à pas lents sur la place. Je me trouvais donc face à la Cathédrale quand soudain, sans être averti de quoi que ce soit, un silence complet s’installa dans tout mon être et tout autour de moi en pleine ville parmi des centaines de gens. A ce moment-là une Voix se fit entendre en moi ! Le temps s’est comme arrêté d’un coup, il n’y avait plus que cette Voix et moi !
Cette Voix était d’une majesté absolue ; ce qu’elle disait ne pouvait ni être discuté, ni mis en doute. Elle était d’une douceur que je ne connaissais pas mais il fallait faire ce qu’elle disait comme si cela avait été totalement naturel de le faire. Cette Voix n’était pas n’importe quelle voix, je savais de façon mystérieuse que c’était la Voix de Dieu ! J’en étais absolument certain ! Mais quelle douceur ! Quelle bonté ! Ce Dieu Unique n’a absolument rien d’un père fouettard ! Il n’a rien de commun avec tous les jugements bons ou mauvais que l’on porte sur Lui. Je sais maintenant pourquoi St-Jean a dit de Lui : « Dieu Est Amour ». Oui, je savais que Dieu était en train de me parler et je reconnus, ne me demandez pas comment, je n’en sais rien, je reconnus que cette Voix était celle de Jésus ! Je savais que c’était Lui, Dieu, qui me parlait !
Alors, prenant une précaution infinie pour ne pas effaroucher et alarmer la « pauvre » créature que j’étais, que je suis toujours, que nous sommes tous, cette Voix empreinte d’une grande douceur me dit : « Assieds-toi » Je m’assis donc sur un banc, tournant cette fois-ci le dos à la Cathédrale. Puis la Voix me dit encore avec la même douceur et les mêmes précautions remplies de tendresse : « Regarde ».
C’est alors que, devant mes yeux, j’ai vu ma vie défiler à une vitesse extraordinaire, de ma plus tendre enfance jusqu’à ce jour du 26 mai 1983 à 15h00 ! J’ai vu et j’ai reconnu tous les moindres détails que j’avais pourtant totalement oubliés. Mais là, à cette vision, je les reconnaissais tous parfaitement un à un et j’en prenais acte. Je devais en prendre acte !
A la vue de ma vie tout entière défilant sous mes yeux, la réalité de cette vie se manifesta comme étant une véritable ruine existentielle, une mort au sens propre du terme et à ce moment-là, je suis passé réellement par ce stade de la mort ; j’ai su ce jour-là, à cette heure-là, ce qu’était véritablement la Mort ! Je suis passé par une sorte de décomposition organique, j’ai senti mon corps s’écraser et se liquéfier comme une très lourde masse sans vie sur le banc où j’étais assis. Le « poids » de cette vie jusqu’à ce jour n’avait aucune réalité, aucune subsistance, j’étais certes vivant, mais j’étais un mort vivant ! Pourtant, je n’étais pas un mauvais homme, loin de là, j’étais comme le commun des mortels, un « honnête » homme sans plus. A cet instant j’ai su que jusqu’à ce jour du 26 mai 1983 j’étais mort aux Yeux de Dieu ! En réalité je vivais, mais sans la vie de Dieu en moi. J’étais dans cet état sans Lui. Jésus ne dit-Il pas pour signifier que les hommes sans la Vie de Dieu sont des morts ? : « Laisse les morts enterrer leurs morts » ? (Luc 9, 60).
Ainsi, à cette vision je ne pus que constater le néant de ma vie, car je la voyais à la Lumière divine, je ne 16 pouvais qu’admettre comme juste cette mort par laquelle j’étais en train de passer, le « jugement » était juste et j’en acceptais la sentence comme étant la logique même d’une vie sans Dieu ! Je compris alors pourquoi la Voix m’avait dit de m’asseoir sur le banc et pourquoi cette Voix était si prévenante et si douce, parce que passer par ce que j’étais en train de passer sans le soutien de cette Présence Divine, c’était le suicide certain après coup ! Car il n’y a aucune échappatoire possible à cette vision, on voit comme Dieu nous voit ; c’est le suicide ou la folie ! Je n’aurais pas pu vivre normalement si les choses en étaient restées là !
Constatant cette mort existentielle à la lumière divine j’en acceptais la sentence, j’étais bien un « mort » vivant ! Comprenne qui pourra… j’étais mort ! Tout à coup la Voix reprit ! Elle me dit de nouveau avec cette douceur extraordinaire et très « maternelle » : « Je t’ai fait voir ta vie, tu n’es pas plus mauvais qu’un autre ni meilleur qu’un autre, mais vous êtes tous morts sans la Vie véritable, sans la Vie de Dieu en vous. »
La Voix marqua une pose et reprit : « Voici, Je te pardonne tous tes péchés ! » Du coup, je ne mens pas, Dieu m’est témoin, je ressuscitai de cette mort par laquelle je venais de passer et je revins réellement à la vie. A partir de cet instant, ma vie n’a plus été une vie ordinaire car depuis je vis avec la Vie de Dieu en moi…
Tout ce que j’étais en train d’expérimenter n’était pas une image, une manière de voir les choses ou que sais-je encore de psychologique, car au moment de cette résurrection, Dieu le Saint-Esprit entra en moi et me traversa de part en part comme si j’étais passé au scanner de la tête au pied. Ne me demandez pas comment j’ai su que c’était Dieu le Saint-Esprit, je le savais ! Ce jour-là j’ai su parfaitement que Dieu était Un Seul Dieu en Trois Personnes. J’ai senti Sa Présence depuis la pointe de mes cheveux jusqu’à mes orteils ! Il a établi sa demeure en moi pour toujours en me remplissant de Sa Présence. Ce fut comme si l’on déversait de l’eau en moi jusqu’à en déborder ! « Celui qui croit en moi des fleuves d’eau vive couleront de son sein. » (Jean 7, 38).
Je suis donc resté un moment sur le banc avec une Joie incommensurable. Je dois l’avouer, si une Force, non contraignante je précise, n’avait pas agi sur moi en me maintenant sur le banc, je pense, mais ce n’est pas certain, que j’aurais crié tout haut à qui voulait l’entendre : « Ouvrez vos yeux, Il Est Vivant ! Jésus Est Vivant ! Il Est parmi nous : » « Lui qui, en réalité, n’est pas loin de chacun de nous. Car en Lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être. » (Actes 17, 27-28).
Et tout-à-coup la Voix reprit…
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