Pour cette semaine sainte 2021 (4) : La souffrance est puissance

La souffrance est puissance

 

 

Elle est puissance, parce que nous sommes configurés à Jésus et devenons corédempteurs.

 

« La souffrance est donc une maîtresse de Sagesse divine, elle vous aide à vivre dans la foi, votre espérance et votre amour de Dieu seul, nécessaires à qui veut entrer dans sa Joie. »

 

« Maîtresse de Sagesse Divine… ! » Humainement, la souffrance est un mal. On doit l’affirmer avec force. Rechercher la souffrance, sans Amour de Dieu, est signe de déséquilibre psychique. « Ou souffrir ou mourir ! » Ce cri ne peut être vécu que dans une âme saisie par l’Esprit Saint. De nous-mêmes, nous ne pouvons que tirer tristesse et désespoir de la souffrance. C’est pourquoi Marie prend soin de nous avertir.

 

« Depuis le Christ, le sens de la souffrance n’est plus un problème angoissant. »

 

Nous pouvons traduire : depuis que le Christ est venu. Mais nous pouvons aussi traduire en disant : depuis, à partir du Christ, en se rattachant à Lui, en étant en Lui… Et on comprend la Joie du Christ en croix au milieu de ses douleurs, en pensant à ceux qui, par elles, entreraient dans la Vie.

 

Mais revenons à l’expression « Maîtresse de Sagesse Divine … »

 

La Sagesse est un Don de l’Esprit-Saint, communication entre le Père et le Fils. C’est un Esprit d’effacement, d’humilité, de Toute-Petitesse. C’est l’état d’enfance divine. Oui, l’Esprit Saint est « enfant ».

 

Marie, épouse de l’Esprit Saint, est comme elle le disait un jour à une âme privilégiée qui, se trouvant dans un autobus, contemplait une petite fille ravissante de 3 ans : « Je suis la pure transparence de l’Enfance Divine ». Etant enfant, l’Amour est simple, d’une simplicité qui nous échappe totalement. Jésus est la simplicité incarnée. Cela signifie qu’il est absolument vulnérable, comme peut l’être un tout petit enfant. Il n’y a en lui que de l’Amour et rien d’autre. Donc, ressembler à Jésus dans la souffrance, c’est sous la mouvance du Saint-Esprit, devenir ce petit enfant du Père semblable au tout petit enfant divin de Dieu, c’est entrer dans la Sagesse Divine dont nous parle Marie. L’amour-enfant sur la Croix ! Enfant, parce que par définition, l’Amour est impuissant précisément parce qu’il est Créateur de liberté. Et c’est cela sa gloire. Donc, Marie nous enseigne que par la souffrance nous échappons à cette puissance dominatrice qui juge et condamne, évacue toute souffrance par la révolte ou le jugement ou la haine, et écrase la liberté d’autrui et que nous ressemblons à son doux Enfant vulnérable qui, souffrant, rend gloire au Père.

 

« Quand vous souffrez, pensez au Christ qui, si près de vous, vous regarde, vous aime et se penche vers vous pour donner un sens à votre souffrance. Car depuis le Christ, la souffrance n’est plus un problème angoissant, mais simplement une ressemblance, une bouleversante élection. Les persécutés, les innocents, les affligés, les méconnus peuvent reconnaître dans le Christ la plus sainte, la plus noble image de ce qu’ils sont devenus. »

 

Admirons l’expression : « Une bouleversante élection », et remercions la Miséricorde de nous donner ce pouvoir d’être configurés au doux Enfant du Père. Nous pouvons ainsi manifester à notre tour cette « sainte impuissance de l’amour » qui ne peut que respecter la liberté des autres pour leur salut.

 

« Souffrir est un pouvoir inouï qui vous est conféré, et non une mutilation et un échec, mais une victoire ; le corps du Christ désormais, c’est vous. Il faut que vous continuiez de souffrir pour entrer dans la gloire, y soulevant ceux que le Père vous a confiés. »

 

Dans ce texte, Marie met en relief ce pouvoir corédempteur ainsi que notre configuration à Jésus dont la souffrance est le gage. Cette puissance corédemptrice de la souffrance est un grand sujet de miséricorde. Jésus désire des « humanités de surcroît » dans lesquelles sa puissance d’Amour veut s’individuer des milliards de fois. Vous entendez ? Oui, le « Christ ressuscité à ce pouvoir de s’individuer en nous pour vivre en nous une vie qui « achève ce qui manque à sa Passion ». L’Amour a tout acquis mais Il s’efface devant sa créature, met en branle sa liberté pour la faire corédemptrice avec Lui.

 

Marie a mis l’accent elle aussi sur la part que doit prendre l’homme à ce triomphe des Deux Cœurs Unis :

 

« Ne vous alarmez pas en raison de tant d’évènements, mais, plus que jamais, il vous est nécessaire de prier, mais aussi d’agir, car si les hommes ont besoin du secours de Dieu, Dieu aussi demande le concours des hommes. Dieu a besoin de vous pour réaliser les desseins de sa Providence. »

 

Alors dans ce problème angoissant de la souffrance, Marie nous dévoile notre puissance dans l’élévation du Corps Mystique :

 

« Souffrir est un pouvoir inouï qui vous est conféré… Le mérite qui peut jaillir de votre souffrance n’est pas un bien réservé à celui qui souffre. Fruit de la charité, il vaut pour tout le Corps Mystique du Christ. Ainsi toute souffrance acceptée par Amour a une puissance rédemptrice. Des âmes ont été aidées, soutenues, sauvées, parce que tel jour quelqu’un a prié et souffert pour elles … »

 

Et Marie conclue en disant : « C’est vraiment le triomphe de la Miséricorde ! »

 

Extraits du livre « En ce signe tu vaincras. »

Page 152-158

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