Extrait des cahiers de
Maria Valtorta
Le 31 juillet 1943,
Matthieu 8, 22
Jésus vient me parler à l’improviste, alors que je suis en train de faire mes offrandes quotidiennes, et donc sans avoir ouvert aucun livre. J’entends sa voix, nette et soudaine, qui dit le verset et me fait aussitôt comprendre que c’est la leçon d’aujourd’hui. Jésus dit donc :
« Laisse les morts enterrer leurs morts. Les morts des morts sont les vaines préoccupations, les soucis du monde, les affections ressenties humainement. Les ‘vivants’ ne doivent pas s’occuper de ces choses mortes. »
C’est ce qu’il m’a dit immédiatement. Plus tard, il reprend :
« Je qualifie de morts ceux qui, pour ne s’être pas donnés entièrement à la Vie, sont demeurés lourds et lents, froids et inertes comme des corps morts ou mourants. Les morts ne sont pas uniquement les grands morts qui n’ont plus trace de vie, c’est-à-dire ceux qui, par leurs fautes, appartiennent à Satan. Ceux-qui, par tiédeur, leur quiétisme, n’ont aucun élan vers le Bien le sont également. Ils ressemblent à des cailloux qui, sans être ensevelis dans les entrailles du sol, sont posés dessus. Un caillou, même s’il n’est pas enseveli, ne bouge pas par ses propres forces. Pour qu’il change de place, il lui faut un pied qui le fasse rouler ou une main qui le lance.
Ces âmes que je qualifierais d’embryons d’âmes parce que, par leur apathie, elles se sont atrophiées au point de devenir bien chétives et extrêmement faibles, ne diffèrent guère de ces cailloux. Ma main miséricordieuse les ramasse parfois et les lance, pour voir si je peux leur donner le désir de bouger. Mais elles ne vont pas plus loin que là où je les lance, puis elles retombent dans leur immobilisme. Mes amis, par leurs pénitences, leurs exemples et leurs paroles, les poussent, les entraînent vers le haut. Mais à peine lancées elles s’arrêtent, si encore elles ne retombent par à leur place initiale, en bas. Attachées comme des huîtres au rocher de la vie, comme de la mousse au tronc de l’humanité, elles vivent pour ces deux choses qui passent aussi rapidement qu’un éclair d’été. Je les appelle, je leur fais signe : « Venez. Suivez-moi. » Mais elles ne savent pas le faire. Me suivre, cela veut dire donner la seconde place à la vie et à l’humanité, et la première à Dieu et à l’âme. Elles ne savent pas le faire, parce qu’elles ne le veulent pas.
Mais je vous dis, à toi comme à mes disciples fidèles : ‘Laissez les morts enterrer leurs morts. En ce qui vous concerne, suivez-moi en passant au-dessus de tout ce qui n’est pas Dieu. Suivez-moi en négligeant toute voix qui ne serait pas la mienne. Suivez-moi sans avoir d’autre préoccupation que celle de faire ce que je vous demande. Mes vrais disciples doivent être encore plus libres que les renards et que les oiseaux. Ne vous attachez pas aux choses de ce monde, pas même à votre nid ou à votre tanière. N’ayez aucun attachement qui vous crée un obstacle pour me suivre, car je ne condamne pas une sainte affection pour sa maison de naissance. Moi aussi, j’en avais une. Or vous le voyez ? J’ai su me détacher de cette maison et de ma Mère pour accomplir la volonté de Dieu.
Aimez tout en Dieu, saintement. Dès cette terre, commencez à aimer comme vous aimerez au ciel, en d’autres termes apportez à ceux qui vous sont chers, à votre parenté et à vos amis, cette assistance que la charité conseille, mais pas ces affections absolues qui vous empêchent de m’aimer plus qu’eux. Vous les aimez plus que moi lorsque, mis en condition de choisir entre faire ce qui est agréable à Dieu ou à eux, vous préférez les satisfaire, eux, plutôt que moi. Mes bien-aimés, avancez le visage tourné vers votre Jésus. Voyez en lui ce qu’il y a de plus beau et qui mérite tous les regards. Considérez tout le reste et les autres personnes à travers moi. Oh ! Si vous passiez tout ce que vous pouvez faire, dire ou aimer au crible de votre amour pour moi, comme toutes vos affections deviendraient pures et saintes ! Elles se dépouilleraient de tout égoïsme et, rendues plus délicates mais bien plus précieuses, parfaitement précieuses, elles deviendraient source de bien pour vous et ceux que vous aimez.
Voilà ce que je te dis, petit Jean. Je veux que tu deviennes sans qu’aucun lien ne ralentisse ton vol. Elèves-toi au-dessus de ce qui est terrestre. Il y a tant de ciel pour toi !
Les renards ont leur tanière et les oiseaux leur nid. Le Fils de l’Homme n’avait pas de pierre où reposer la tête. Le petit Jean, au contraire, a un oreiller et un nid : le cœur et la poitrine de son Jésus. Mais il ne doit posséder que cela.
Laisse tomber tout ce qui n’est pas ton Maître ou ne lui appartient pas. Il y a tellement de ‘morts’ pour s’occuper des morts ! Toi, sois une ‘vivante’ et occupe-toi uniquement de Jésus, qui est la Vie.
Viens et repose-toi. »
Pour prier. A leur. Place Merci. Pour. La prière union de prière