Ai-je déjà donné
mon OUI à Dieu ?
Le Carême qui vient de se terminer avec en point d’orgue la semaine sainte durant laquelle nous avons revécu la passion, la mort et la Résurrection de notre Sauveur, est toujours l’occasion pour le chrétien de se remettre en question. Une remise en question positive au travers de laquelle chacun s’efforce de se corriger de ses manques, de ses trop nombreux défauts en vue de se rapprocher de Dieu. Nous profitons en effet de cette période de plusieurs semaines pour mettre en pratique la charité évangélique. Être meilleur non seulement pour soi mais pour les autres et plaire aussi à notre Dieu, toujours désireux de nous voir emprunter la voie de l’humilité et de la pureté pour le trouver et le posséder.
Jésus est venu pour nous sauver de la mort, non pas de la mort du corps mais celle de l’âme, de l’âme de chacun d’entre nous, afin de nous conduire tous vers son Père. Oui, notre Père du Ciel, notre « Abba », est le Père de l’Amour. Oui, Dieu, qui de toute éternité avait décidé la création de l’homme et de l’univers, savait qu’il devrait envoyer son Fils pour sauver sa créature. Dieu s’est fait homme, Il a pris la condition humaine dans tout ce qu’elle est, et ce Dieu vivant est le petit enfant de la crèche que les bergers, puis les rois mages, sont venus adorer. C’est ce même enfant que nous avons été vénérés près de la crèche il y a quelques mois et que nous avons adoré, nous aussi, au plus profond de notre cœur.
Mais la fête de Noël n’a qu’un temps. Une semaine plus tard et déjà l’Eglise poursuivait sa route dans le temps liturgique nous conduisant si vite au carême et à la montée vers Pâques où nous avons célébré le sacrifice de notre Sauveur. Hier, nous avons célébré le Dimanche de la Miséricorde institué par saint Jean-Paul II, suite à la demande du Ciel faite à sainte Faustine. Chacun a pu bénéficier pour soi ou pour un défunt de l’indulgence plénière qui lui est liée. Que de richesses dans l’Eglise pour nous aider à accomplir notre salut !
Mais revenons à Jésus ! Après avoir enseigné et formé durant trois ans ses apôtres et ses disciples, Il va donner sa vie pour ses brebis. Il va accomplir ce pourquoi il est venu. Par sa mort sur une croix et sa Résurrection glorieuse, il va racheter l’humanité de son péché. Heureuse faute qui nous a valu un tel Sauveur car Jésus va donner sa vie pour chacun d’entre nous. Véritablement pour chacun d’entre nous, en particulier, car Dieu nous aime d’un Amour unique. Comme cela est beau mais difficile à vraiment imaginer.
Jésus Sauveur est ainsi venu pour chaque homme, chaque femme et il attend de chacun que nous lui accordions notre OUI à sa demande d’Amour, qui est aussi celle de son Père, de notre Père. A chacun, il nous dit : « Je suis venu pour toi, J’ai souffert sur la Croix pour toi, J’ai donné ma vie pour toi afin que tu puisses vivre avec Moi éternellement auprès de mon Père, des anges et archanges, de tous tes frères et sœurs qui auront accepté de dire : Père du Ciel, tu es mon Père, je Te dois tout et je te rends grâce pour tout. Ton Fils Jésus a donné sa vie pour moi, pour que je vive auprès de Toi à jamais. Je crois en Toi, j’ai soif de ton Amour et je te donne mon OUI de tout mon cœur, de tout mon être. Je me sais faible mais avec Toi je suis fort. Si je tombe et que je T’appelle, Tu viens à mon secours et tu me relèves. Merci mon Père de me prendre auprès de Toi tel que je suis ».
Alors, chacun de vous est-il prêt à dire lui aussi son OUI à notre Père, à accepter le Sauveur de la crèche dans son Cœur, à porter avec lui sa Croix et nos croix, à mettre Dieu en première place dans sa vie ?
Si le but de la vie est le Ciel, alors pourquoi hésitons-nous ? Nous avons à être comme le petit enfant dont la maman tend les bras pour qu’il vienne à elle. Ses bras sont grands ouverts, tout comme son cœur plein de l’amour maternel, pour serrer bien fort et si affectueusement son petit enfant contre elle. Car ne vous y trompez pas, l’Amour de notre Père, sans oublier celui de notre Maman Marie, est bien plus grand que cela encore. Il est parfait. Le petit enfant, tout dépendant de sa maman, a une confiance totale en elle. Nous aussi, nous devons avoir cette même confiance envers notre Père et nous remettre totalement entre les mains de notre Dieu si bon. Quand l’enfant de la mère est dans son petit parc et que leurs regards se croisent, il y a une effusion d’amour, l’un répond au sourire de l’autre. Aux paroles douces de la maman répondent les babillements de l’enfant. Il en est de même pour les hommes avec notre Père. Dieu répond toujours quand nous nous adressons à lui. Nous avons à garder notre âme d’enfant pour nous adresser à Lui. Ce n’est pas pour rien que Jésus disait à ses apôtres : « Laissez venir à Moi les petits enfants ».
Ah, si le monde savait, s’il voulait bien comprendre, si l’homme, et la femme, acceptait de mettre son orgueil de côté, combien les choses seraient plus faciles sur la terre.
S’il n’y avait que l’homme, l’humanité pourrait y arriver, mais il y a le grand tentateur, le diviseur qui monte les hommes contre Dieu, les hommes les uns contre les autres. Il ne faut surtout pas oublier cela.
Toute l’histoire de l’humanité est une lutte entre le bien et le mal, entre les forces de lumière et celles des ténèbres, entre Dieu et celui qui a voulu s’opposer à Lui, Satan. C’est somme toute fort simple. Il n’y a donc que deux camps et chaque homme doit se décider à choisir ou l’un ou l’autre. Jésus est très clair à ce sujet, il nous demande que notre oui soit oui et il nous fait remarquer qu’il vomit les tièdes! Mais Dieu laisse l’homme libre de faire son choix, c’est le libre arbitre qui est laissé à chaque créature d’accepter ou de refuser le plan que Dieu soumet à chacun.
Dieu ne nous laisse cependant pas démuni pour donner notre réponse. Il a mis en nous tout ce qui est nécessaire pour effectuer le bon choix, celui de l’acceptation de l’Amour et de l’enfant sauveur de la crèche qui nous a été donné. Notre conscience et notre âme nous y ramène tout au long de notre vie. Ainsi, il frappe d’une manière ou d’une autre à la porte de notre âme, toujours sans forcer, avec délicatesse. Tous ceux qui ont été mis sur notre route durant notre passage sur la terre, toutes les circonstances heureuses et aussi malheureuses de notre vie, toutes nos réussites et nos échecs, et oui, tout, absolument tout, nous amène à faire notre choix définitif, celui d’accepter Dieu dans notre vie, à un moment ou à un autre.
Rappelez-vous la parabole des ouvriers de la onzième heure. Dès l’aube, un maître de la vigne engage des ouvriers pour travailler dans ses champs en leur proposant un salaire à la fin de la journée. Le travail étant important, il recrute de nouveaux travailleurs tout au long de la journée à qui il promet pour chacun le même salaire, que chacun accepte, et cela jusqu’à la dernière heure du jour. De la même manière Dieu ne se lasse pas de nous solliciter jusqu’à ce que nous lui donnions notre OUI, un OUI qu’il espère le plus rapide possible afin de nous faire profiter déjà dès ici-bas des bienfaits de son Royaume, mais un OUI que certains ne donneront qu’à la fin de leur vie. Chacun reçoit au final la même chose, la Vie Eternelle, mais que chacun vivra selon ses mérites, des mérites qui ne se gagnent qu’au cours de notre vie terrestre, si courte en fin de compte.
N’hésitez plus. Donnez dès à présent votre OUI sans attendre, mais un OUI franc, sans concession, le OUI de votre cœur. Vous aurez alors déjà en vous une partie de cette éternité, au plus profond de votre âme et de votre être, là où Dieu veut résider et faire sa demeure.
Jean-Paul II disait au monde : « N’ayez pas peur ! ». En effet, n’ayez pas peur de dire votre oui car vous disposez des armes nécessaires pour tenir bon jusqu’au bout et affermir votre OUI au fil du temps. Nous avons tous les sacrements de l’Eglise à notre disposition. Il faut s’en servir, sans avoir peur d’y avoir recours en abondance. Il faut s’instruire aussi, c’est nécessaire, au travers de la Parole de Dieu que nous trouvons dans les saintes écritures, dans la vie des saints, dans les bonnes lectures qui portent notre âme vers le Père. C’est ce que s’efforce de faire bien modestement « Au souffle de l’Esprit ». Et surtout, il y a la prière, le grand moyen de la prière. La prière est l’expression de notre âme vers le Créateur pour lui dire notre amour pour Lui.
Dans la joie de la Résurrection, avec l’aide de l’Esprit Consolateur donné au cours de la Pentecôte que nous revivrons dans quelques semaines, progressons vers le chemin de la Vérité qui nous libérera et nous conduira vers notre Père.
Christian Dachy