Un cœur divin plein d’amour (2) – Sainte Marguerite-Marie (ASDE 07)

Un cœur divin

plein d’amour (2, suite et fin)

(sainte Marguerite-Marie, à 43 ans)

 

Jésus tout éclatant de gloire

 

Et une fois, entre les autres, que le Saint-Sacrement était exposé, après m’être sentie retirée toute au-dedans de moi-même par un recueillement extraordinaire de tous mes sens et puissances, Jésus-Christ, mon doux Maître, se présenta à moi, tout éclatant de gloire avec ses cinq plaies, brillantes comme cinq soleils. De cette sacrée Humanité sortaient des flammes de toute part, mais surtout de son adorable poitrine, qui ressemblait à une fournaise, et s’étant ouverte, il me découvrit son tout aimant et tout aimable Cœur, qui était la vive source de ces flammes.

 

 

Son amour et nos ingratitudes

 

Ce fut alors qu’il me découvrit les merveilles inexplicables de son pur amour et jusqu’à quel excès il l’avait porté d’aimer les hommes, dont il ne recevait que des ingratitudes et méconnaissances.

 

« Ce qui m’est beaucoup plus sensible, me dit-il, que tout ce que j’ai souffert en ma Passion, d’autant que, s’ils me rendaient quelque retour d’amour, j’estimerais peu tout ce que j’ai fait pour eux, et voudrais, s’il se pouvait, en faire encore davantage, mais ils n’ont que des froideurs et du rebut pour tous mes empressements à leur faire du bien. »

 

Suppléer à l’ingratitude

 

« Mais, du moins, donne-moi ce plaisir de suppléer à leurs ingratitudes autant que tu pourras en être capable. »

 

Et lui remontrant mon impuissance, il me répondit :

 

« Tiens, voilà de quoi suppléer à tout ce qui te manque. »

 

En même temps, ce divin Cœur s’étant ouvert, il en sortit une flamme si ardente que je pensais être consumée, car j’en fus toute pénétrée et ne pouvais plus la soutenir, lorsque je lui demandai d’avoir pitié de ma faiblesse.

 

« Je serai ta force, me dit-il, ne crains rien, mais sois attentive à ma voix et à ce que je te demande pour te disposer à l’accomplissement de mes desseins. »

 

Communier les premiers vendredis du mois

 

« Premièrement, tu me recevras dans le Saint Sacrement autant que l’obéissance le voudra permettre, quelque mortification et humiliation qui t’en doivent arriver, lesquelles tu dois recevoir comme des gages de mon amour. Tu communieras de plus tous les premiers vendredis de chaque mois. »

 

L’heure sainte

 

« Et toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j’ai bien voulu sentir au jardin des Olives, laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses comprendre, à une espèce d’agonie plus rude à supporter que la mort. Et pour m’accompagner dans cette humble prière que je présenterai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre 11 heures et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l’amertume que je sentais de l’abandon de mes apôtres, qui m’obligea à leur reprocher qu’ils n’avaient pu veiller une heure avec moi, et pendant cette heure, tu feras ce que je t’enseignerai. »

 

L’obéissance face à Satan qui enrage

 

« Mais, écoute ma fille, ne crois pas légèrement à tout esprit et ne t’y fie pas, car Satan enrage de te décevoir ; c’est pourquoi ne fais rien sans l’approbation de ceux qui te conduisent, afin qu’ayant l’autorité de l’obéissance, il ne puisse tromper, car il n’a point pouvoir sur les obéissants. »

 

 

 

Quatrième révélation

Voilà ce que Cœur qui a tant aimé les hommes !

 

Etant une fois devant le Saint Sacrement, un jour de son octave (juin 1675), je reçus de mon Dieu des grâces excessives de son amour et me sentis touchée du désir de quelque retour et de lui rendre amour pour amour. Il me dit :

 

« Tu ne peux m’en rendre un plus grand, qu’en faisant ce que je t’ai déjà tant de fois demandé. »

 

Alors me découvrant son divin Cœur :

 

« Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par leurs irrévérences et leurs sacrilèges, et par les froideurs et les mépris qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais ce qui m’est encore le plus sensible est que ce sont des cœurs consacrés qui en usent ainsi. »

 

Une fête en réparation

 

« C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur. En communiant ce jour-là et en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels, je promets aussi que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu’il lui soit rendu. »

 

Promesses

 

Il m’a fait connaître le grand plaisir qu’il prend d’être honoré de ses créatures. Il promit que tous ceux qui seraient dévoués à ce Sacré-Cœur ne périraient jamais, et que, comme il est la source de toutes bénédictions, il les répandrait avec abondance dans tous les lieux où serait posée l’image de cet aimable Cœur, pour y être aimé et honoré. Par ce moyen, il réunirait les familles divisées et assisterait et protégerait celles qui seraient en quelque nécessité ; qu’il répandrait la suave onction de son ardente charité dans toutes les communautés où seraient honorée cette divine image. Il en détournerait les coups de la juste colère de Dieu, en les remettant en sa grâce, lorsque par le péché elles en seraient déchues. Il donnerait une grâce spéciale de sanctification et de salut à la première personne qui lui ferait ce plaisir de faire faire cette sainte image.

 

Il m’a donné à connaître que son Sacré-Cœur est le Saint des saints, le Saint d’amour, qu’il voulait qu’il fût connu à présent pour être le médiateur entre Dieu et les hommes, car il est tout puissant pour faire leur paix, en détournant les châtiments que nos péchés ont attirés sur nous, nous obtenant miséricorde.

 

Il promet dans l’excessive miséricorde de son Cœur, que son amour tout-puissant accordera à tous ceux qui communieront neuf premiers vendredis du mois, de suite, la grâce de la pénitence finale, ne mourant point dans sa disgrâce et sans recevoir leurs sacrements, son divin Cœur se rendant leur asile assuré au dernier moment.

 

Sainte Marguerite-Marie mourut le 17 octobre 1690, à 43 ans.

 

Extrait de « Quand le Christ se manifeste », Un ouvrage de Jean-Marie Mathiot

 

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