Quand le Christ se manifeste
Un ouvrage de Jean-Marie Mathiot
Dis … écris
(sœur Marie-Angélique Millet, † à 65 ans)
Sœur Marie-Angélique Millet (1879-1944), de la Visitation Sainte-Marie de Caen, était née infirme ; elle vécut pendant quarante-trois ans de cloître une continuelle vie de souffrance qui la prédisposa à mieux connaître l’agonie du Christ et à saisir les conséquences bénéfiques, que le Christ lui manifesta, lors de ses Heures saintes, de 1941 à 1944. Elle prit note de ces lumières d’en haut. Elle annonce le grand règne du Christ avec sa Mère et la vocation de la France en vue de son règne spirituel. Ces révélations, de style symbolique, expriment des réalités mystiques et prophétiques.
Glanes (1919)
« … Jésus parle d’un changement du monde avant la fin du monde… Ce changement se fait caché maintenant, puis, peu à peu, il paraîtra à la vue de tous. C’est pour cela que l’enfer est soulevé et que Jésus a tant besoin de petits pour recevoir et répandre son amour, pour l’aider à semer et à moissonner dans le champ de son Eglise.
… Mon Dieu ! Que la France a besoin de conversion ! Notre Seigneur m’a ouvert le cœur de la patrie : son sacerdoce et ses consacrés. Que de manières étrangères le remplissent et en font un cœur malade !
« Les Français ont de terribles maladies de cœur » dit-Il.
La France m’apparaissait l’autre matin de toutes les couleurs. Il dit qu’il ne Lui en faut qu’une : la blanche.
La France impie va s’écrouler, c’est certain… Humainement parlant, je crois voir que cela devrait faire bien du tapage !
… Notre-Seigneur regarde au loin d’un regard profond et dit :
« Paris, Paris, ouvre tes portes à Celui qui frappe et qui vient t’apporter la paix afin que tu la répandes. La paix que combattent tes erreurs, qu’empêchent tes injustices, qu’empoisonnent tes souillures.
Prie pour ta patrie, elle est entêtée, mais Je ne lui céderai pas. Je veux son cœur pour lui donner mon Cœur. J’ai fait la France grande et puissante mais elle est paresseuse. »
L’Eglise pleure et la France ne la console pas. Je crois que la France va sauter comme une montagne sur une mine, mais pour devenir, de montagne d’iniquité, un édifice consacré à l’Amour. »
Heures saintes (1940-1944)
« Je régnerai, ma Mère régnera en France par le triomphe de ma Bénie (la France) qui va bientôt régner. »
« Quand Jésus s’est levé à la fin de l’Heure sainte, il m’a laissé apercevoir son cœur gonflé et rayonnant dont les rayons vont atteindre les cinq parties du monde. » (14 juillet 1940)
« Jésus et Marie sont avec Jean, le Sacerdoce nouveau de la Rédemption nouvelle… Et ce fut toute une procession qui se forma au pied de la montagne sainte et la gravit lentement jusqu’au sommet. » (2 janvier 1942)
« J’ai vu le Christ en Croix, il m’a dit :
« C’est la guerre et c’est la paix ! C’est le calvaire encore, et demain le Règne du Fils avec la Mère. Appeler Marie, c’est appeler la paix ! Elle l’a donnée au monde avec le Prince de la paix… C’est un grand Règne, un Règne immense, étendu sur toute la terre, qui aura son aboutissement proche de l’éternité… Ce Règne de paix, c’est un Règne tout à fait extraordinaire avec ma Mère. » (1er mai 1942)
« Tout le long du mois de mai, la sainte Vierge m’a emportée dans une immensité de renouveau surnaturel. Cette immensité de renouveau va envahir le monde paganisé, avec le double Règne du Fils et de la Mère. Le Calvaire va devenir le Tabor :
« Voici l’invasion de ma miséricorde qui va faire son déluge pour y perdre les iniquités du monde. Il va assister à la destruction d’un temple et la construction d’un autre. » (5 juin 1942)
« Comprends-tu maintenant que ce Règne est un Règne spécial qui donnera l’Hostie de ma vie aux hommes ? Les hommes n’ont pas la vie parce qu’ils ne savent pas aller où il faut pour la puiser. »
« L’Heure sainte a pris fin avec des rafales d’étoiles tombant en demi-cercle d’une nuée encadrant la vision de Jésus et de Marie. » (3 juillet 1942)
« Jésus rayonnait son amour plein de miséricorde… Et, dans le lointain, j’apercevais la foule continuer à monter en colonnes épaisses au Calvaire. Jésus dit :
« Il n’y aura qu’une puissance qui fera la réconciliation. Aujourd’hui, c’est l’écrasement des puissances humaines sous ma Toute-Puissance divine… Pour ma grande moisson, il me faut de très nombreux ouvriers de mon Sacerdoce, sans descente ni recul, qui doivent aller haut et tout réaliser, qui doivent monter saints, saints, saints jusqu’au trône de monn Père. Il me faut ces prêtres, ostensoirs et ciboires de mon sacerdoce renouvelé, pour montrer l’Hostie sainte et distribuer le Pain de la vie. C’est alors qu’apparaîtront de l’orient à l’occident, du midi au septentrion, les générations d’hosties vivantes de mon Règne de paix tout à fait extraordinaire avec ma Mère. » (7 août 1942)
« Jésus, Souverain Prêtre, avec sa tunique blanche et son manteau rouge dans la majesté attirante de son amour de miséricorde, était assis au pied de la Croix du Calvaire.
A sa droite, légèrement appuyée contre lui, l’Immaculée, toute recueillie dans sa dignité de Mère de Dieu, avec un manteau bleu qui me paraissait faire voile en même temps. En Jésus et en Marie, le cœur transparaissait du fond de leur poitrine qui tressaillait sous le même battement.
A gauche du Roi de paix, le Sacerdoce angélique que devra être le Sacerdoce renouvelé parce que saint. Saint Jean avait des ailes, était tout en blanc, agenouillé, les mains jointes comme le prêtre durant le Saint Sacrifice, dans l’attitude de l’adoration. Quinze vierges, agenouillées à la droite de la Reine des vierges, faisaient à son côté un demi-cercle, toutes dans la même attitude d’adoration. A gauche de Saint Jean, dans la même attitude que lui, et faisant aussi à son côté un demi-cercle, onze prêtres ailés. Enfin, à quelques mètres sur la montagne du Calvaire, une foule très dense, échelonnée, était agenouillée, adorante et suppliante. Au-dessus de cette masse humaine, les étoiles groupées et scintillantes écrivaient : ‘La France’. Jésus dit :
« Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres et vous serez sauvés. Vous ne connaissez pas le Fils bien-aimé du Père qui vous a tant aimés parce que vous ignorez sa Mère, la Femme pleine de grâce, bénie entre toutes les femmes, et qui l’a donné au monde perdu par sa révolte. Je suis le don de Dieu, chair et sang de Marie. Marie, le don du Fils bien-aimé du Père à l’humanité rachetée. Venez et Aimez ! Venez et mangez le Pain de vie, Jésus, le Fils de Marie » (2 octobre 1942)
« … Au-dessus d’un arc-en-ciel aux couleurs vives et qui, déployé en chacun de ses tons, formait le fond de la scène splendide, j’aperçus Jésus, l’Amour plein de miséricorde, le divin Roi de paix, assis légèrement penché, les bras ouverts. Devant lui, assise, sa Mère Immaculée, la douce Rein de la paix. Et la voix mystérieuse plusieurs fois entendues, mélodieuse comme un chant de l’éternelle louange, disant : ‘Jésus et Marie, à la douleur unique, au Cœur de l’un dans l’autre, un seul océan d’amour et de miséricorde, l’Infini et la Pleine de grâce, le Fils unique du Père et l’unique Immaculée, le Rédempteur du monde et la Mère de Dieu et des hommes, le Soleil de Justice et le Vainqueur du monde, l’Eclatant comme le soleil et la Terrible comme une armée rangée en bataille, les deux Ostensoirs et les deux Ciboires de l’Eucharistie. » (6 novembre 1942).
« … Son Cœur n’était qu’un incendie d’où s’échappaient des flammes qui vont aller porter par tout l’univers raffermi, son Feu divin, afin de détruire ce qui doit faire place au Règne immense tout à fait extraordinaire du Fils et de la Mère. Règne qui aura son aboutissement proche de l’éternité. Règne qui fera le changement avant la fin du monde. Jésus dit : « Quand le monde saturé d’Eucharistie sera renouvelé, c’est alors que ma gloire apparaîtra. » … Et dans le ciel, je vis : le bleu de la Vierge, le sang rouge de l’humanité broyée et le blanc du sacerdoce renouvelé, Marie et Jean au service de Jésus Souverain Prêtre, pour le triomphe de la sainte Eglise. » (4 décembre 1942)
« … Quand fut écoulé le fleuve des iniquités du monde, apparut l’Immaculée couronnée d’un diadème d’étoiles et le petit Jésus dans ses bras. Je compris que ce fleuve d’iniquités était écoulé, non pas que les iniquités du monde avaient cessé, mais que la tribulation de miséricorde que nous vivons nous avait révélé le pourquoi de nos malheurs et que l’heure de Marie avait sonné, celle de préparer la nouvelle Rédemption, en rendant au monde ce Jésus, qu’il a de nouveau perdu, en perdant la charité.
Quand la contemplation de cette vision m’eut donné l’explication ci-dessus, la sainte Vierge disparut et je vis un fleuve de sang, celui de la réparation humaine, couler autour de la mappemonde, et ensuite l’hostie sainte du sacerdoce renouvelé rayonner au centre de la Croix rédemptrice.
… Les nuages se rapprochèrent lentement et ce fut l’apparition du doux Christ Sauveur, l’Amour plein de miséricorde, rayonnant de la gloire de son Père, soutenant l’univers par sa toute-puissante Parole, et qui, après l’avoir purifié dans son infinie pitié, va venir faire toutes choses nouvelles. Il étendit les bras sur le monde en feu et en sang, en disant, les yeux baissés, dans une prière appelant la bénédiction de son Père pour les réaliser : « Tout ceci passera, mais mes paroles ne passeront pas », elles promettent son très grand Règne de paix, tout à fait extraordinaire, avec sa Mère. » (1er janvier 1943)
« Attendez, croyez, disait la voix de Celui caché dans la nuée. Il est à la porte, le Fils bien-aimé du Père, avec Celle qui va lui ouvrir la porte. C’est le rachat, l’invasion divine. Voici le vainqueur qui n’a jamais été vaincu. Il va réaliser la victoire du monde entier sur le vaincu. C’est le verbe qui parle. Il va mettre le Mensonge en silence, la Haine en captivité, la Charité en liberté. » (5 juin 1942)
« … La mappemonde était sillonnée en tous sens par des éclairs. C’était, dans le ciel, l’orage partout… « Pensez à mon Règne de paix, vainqueur du monde ; la paix de la terre va rejoindre celle du ciel. » (4 juin 1943)
« … Dans le ciel bleu m’apparut le Croissant surmonté de l’hostie marquée d’une Croix qui portait l’Agneau triomphant. Et la voix mystérieuse disait : « Entends-tu au loin la paix qui chante son hymne de victoire ? C’est tout qui va finir pour que tout puisse recommencer. C’est le temps du prodige qui va venir après celui du malheur. » » (1er octobre 1943)
« … La voix mystérieuse disait :
« La France tombée et crucifiée d’En Haut par le Père – déclouée par le Fils – restaurée par son Cœur… Vous n’attendez pas l’heure de Dieu ? Il va revient avec l’Immaculée redire sa Parole éternelle, faire luire sa Lumière, redonner sa Vie avec sa Vérité. »
Et ce fut la vision de la mappemonde avec Marie toute bleue, auprès de Jean tout blanc, débout près de Jésus tout rouge, en la scène du Calvaire sous un ciel de Lumière. » (6 novembre 1943)
« … Apparition de la mappemonde déserte, aride et glacée. Figure du monde qui a perdu le feu de la divine charité… Et voici que doucement s’avance de l’Orient l’Ecce Homo glorifié qui vient le rallumer… Arrivé au milieu de la mappemonde, il étend les bras. C’est le Christ du couronnement d’épines, à présent Roi de gloire, le Christ de l’attente du monde qui l’attend… Il va venir avec son pardon nous apporter la paix. » (3 décembre 1943)
« … Leur Règne apparaîtra dans le désordre du monde. Amen »