Extrait de Divins Appels, de Marie Sevray – 21

Minute présente

 

Correspondre à la Grâce, quoi de plus simple… Cela réduit la vie au seul moment actuel.

 

Cette minute que voici, et cette autre, au fur et à mesure qu’elles passent, cette minute, cette seule minute dont l’âme peut disposer, qu’elle l’emploie bien pleinement dans le sens des appels de ma Grâce.

 

Quelle beauté ce serait, si chaque âme comprenait bien la valeur, la beauté, la splendeur, l’importance de la minute présente ! Mais la vie serait toute transformée…

 

Cette minute, c’est le contact immédiat et intime de l’âme, avec ma Volonté immédiate, exprimée et connue.

 

Ce que Je demanderai la minute d’après, on ne le sait pas ; car, pût-on même le supposer, on ignore la dose de Grâce que Je donnerai en même temps, le genre, la forme de cette Grâce.

J’en ai d’indicibles… et de si belles, si belles, qu’elles ne peuvent être même soupçonnées par l’âme à qui elles sont destinées !

 

Et puis, il y a toutes les circonstances environnant ce que Je demanderai à la minute d’après, circonstances qu’on ignore.

 

En vain chercherait-on des données que l’on n’a pas pour Me glorifier ; non, le seul moment où l’on puisse vraiment Me servir et glorifier, en connaissance de ma Volonté, c’est la minute présente.

 

Quel trésor elle renferme donc, cette minute présente ! Au lieu de se laisser distraire par la pensée de celle qui suit, de se laisser envahir par l’appréhension de choses qui n’arriveront peut-être jamais, ou qui, si elles arrivent, ne seront pas telles qu’on les a supposées, parce que l’on n’a pas la Grâce pour les vivre ; au lieu de cette occupation de la, ou des minutes suivantes, pensez à la seule utile, celle du moment présent.

 

Ne serait-ce pas folie, pour des chimères (car un regard curieux jeté sur les minutes à venir, c’est cela), ne serait-ce pas folie, pour des chimères, de laisser passer d’un œil distrait cette petite merveille qu’est chaque minute ?

 

Oui, chaque minute est une merveille ; elle est faite par Moi… En cette minute, j’ai condensé tant et tant de beautés qui, si elles sont vues dans la clarté, c’est-à-dire dans l’attention et l’application de l’âme, peuvent la ravir, même dans la souffrance, parce que l’âme découvrira avec quel Amour Je Me suis plu à placer à côté, telle Grâce, telle douceur, telle force.

Mais voilà, ces Grâces délicieuses, exquises, que J’ai préparées avec un soin délicat et avec toute ma puissance de richesse et de munificence, ces Grâces, on ne les aperçoit même pas !

 

L’on ressemble à quelqu’un qui entrerait dans une pièce où il a des merveilles variées et d’un prix inconcevable, mais qui entre vite, et traverse cette pièce, ou en courant, parce qu’il est pressé (ah la fièvre actuelle !…), ou parce qu’il est distrait, distrait par la pensée, qui ne peut être que supposition, de la pièce qu’il traversa après, c’est-à-dire, des minutes suivantes.

 

Il a passé, et n’a même pas eu la clarté suffisante pour découvrir ce qu’il y avait de trésors, de douceurs exquises, et faites pour lui.

 

Il n’a rien vu, que ce qui ressortait (le plus souvent), le pénible, l’amer. Il n’a rien vu qu’un devoir qui semble si austère que facilement on en serait découragé.

 

Oui, parce qu’il l’a vu d’une façon incomplète, il l’a mal vu. Il a passé près de toutes les saveurs, de toutes les beautés placées tout exprès en cette minute, et qui eussent adouci, jusqu’à le transformer, ce devoir, qui ne lui semble austère que parce qu’il n’avait pas vu ce que J’avais mis à côté !

 

Il ne faisait pas assez clair dans l’âme ; elle aurait vu sans cela, et aurait savouré ce devoir, au lieu de le tenir pour une chose insupportable !

 

On aurait compris, senti, mon immense Amour ! On m’aurait vu… Moi, Dieu, au travers de la minute actuelle…

 

 

Extraits de « Divins Appels » aux Ed. du Parvis

 

 

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