Quelques méditations sur l’Evangile de Charles de Foucauld (ASDE 10/2)

Quelques méditations

sur l’Evangile

de Charles de Foucauld

 

« Il menaça le vent et dit à la tempête : Tais-toi, calme-toi, et le vent cessera et il se fit un grand calme. »

Marc, 4, 39

 

Espérons ! Le divin Maître est au fond de notre âme comme au fond de la barque de Pierre… Parfois Il semble dormir mais Il est toujours là, prêt à nous sauver, prêt à exaucer notre demande, n’attendant ou que notre appel ou parfois le moment le plus favorable à notre âme pour dire à la mer : « Tais-toi. » D’un mot Il peut toujours calmer tous les orages, éloigner tous les dangers et faire suivre un grand calme à des angoisses mortelles… Prions toujours ! Plus la tempête nous agite, plus il faut lever vers Lui seul le cœur et les mains, et en priant, espérons invinciblement.

 

 

« Ne craignez pas. »

Marc, 6, 47

 

Dites-vous à vos disciples … « Oh ! Que Vous êtes bon, mon Dieu, de leur dire, de nous dire cette parole !… Que moi, si faible, si misérable, si pécheur, si continuellement agité par le vent de la tentation et surtout faisant eau de toutes parts… car c’est moins la tentation qui est forte que moi qui suis faible…

 

Oui, je le reconnais, Vous ne me laissez pas tenter beaucoup, je sens votre main sans cesse sur moi pour me protéger de toute tentation grave : « A brebis tondue Dieu épargne le vent » et la mesure merveilleuse dont Vous m’épargnez le vent me prouverait à elle seule combien je suis faible, si hélas, mes défaillances, mes fautes continuelles ne me le prouvaient pas déjà !… Que Vous êtes bon, mon Dieu de me dire à moi qui rame sans faire un pas en avant, à moi qui me sens ballotté par la mer et si impuissant à avancer de me dire : « Ne craignez pas … » Que Vous êtes bon, non seulement de me dire cette parole, mais de me laisser entrevoir cet espoir que peut-être un jour viendra où Vous monterez Vous-même dans ma pauvre barque et où elle se trouvera tout à coup au rivage où elle tend sans pouvoir avancer vers lui. Ce rivage, c’est l’accomplissement de votre Volonté, où je voudrais parvenir enfin en cette vie et c’est l’éternité bienheureuse où je Vous supplie de faire aboutir ma barque, ô tendre pilote, ô bon Jésus.

 

Ne craignons pas… Jésus est avec nous, Il nous voit ramer, Il nous voit nous fatiguer en vain, Il voit nos défaillances, nos fautes, nos péchés, et Il nous dit d’espérer. Je ne veux pas que le pécheur meure, mais qu’il se convertisse et qu’il vive, nous dit-Il, et Il nous encourage : Ne craignons pas. C’est Lui qui nous en inspire ce regret… Il nous donnera aussi la force de ne plus y tomber… Il nous suit de l’œil… Le moment venu, Il nous aidera puissamment : mais Il attend pour cela nos efforts… S’il nous voit assez de courage pour parvenir avec son aide à la sainteté dès ce monde, Il montera dans notre barque et nous y fera parvenir, mais il faut, pour cela, qu’Il nous voie ramer courageusement.

 

Continuons seulement à ramer, ramons jusqu’à la fin, c’est tout ce qu’Il demande de nous.

 

 

« Celui qui avait été tourmenté du démon était assis, vêtu et sain d’esprit… »

Marc, 5, 16

 

Vous rendez la santé aux âmes, même quand elles ne vous le demandent pas, ô mon Dieu, par pure compassion, par pur amour pour l’ouvrage de vos mains, pour vos brebis, ô bon Pasteur !…

 

Espérons ! Vous n’attendez pas que la brebis égarée, attaquée du loup et déjà à demi morte sous la dent Vous appelle au secours, de loin Vous la voyez toujours et toujours Vous lui donnez, jusqu’à son dernier moment tout ce qu’il faut pour échapper à l’ennemi. Espérons. Bien plus, parfois, lors même qu’elle refuse tous les moyens de salut que Vous lui offrez, Vous la prenez dans vos bras et la rapportez Vous-même saine et sauve dans la bergerie étonnée et joyeuse. Espérons !

 

 

« Il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau de l’impôt et lui dit : Suis-Moi… »

Marc, 2, 14

 

Il n’y a pas d’état si méprisé, si méprisable, d’où Vous ne tiriez des âmes, non seulement pour les sauver, mais pour en faire vos favoris, pour les élever à une grande sainteté. Vous tirez de la poussière du chemin des drachmes perdues et foulées aux pieds, et leur rendez leur beauté première. Ne désespérons jamais ni pour nous ni pour les autres, mais pour aucun autre, si perdu de vices qu’il soit, si éteints que semblent en lui tous les bons sentiments. Ne désespérons jamais, non seulement du salut, mais encore de la possibilité d’atteindre une admirable sainteté. Dieu est assez puissant pour cela… Le bon Pasteur peut ramener au bercail les brebis à la onzième heure, comme à la première. Sa bonté comme sa puissance sont sans limites. Tout espérer est une obligation pour nous, d’après l’Esprit-Saint, parlant par Saint-Paul.

 

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