Réflexions sur les béatitudes avec Charles de Foucauld (ASDE 11)

Quelques méditations

sur l’Evangile

de Charles de Foucauld

 

 

« Le Père vous aime, car vous m’aimez et vous croyez que je suis sorti de Dieu. »

Jean, 16, 25

 

 

 

LES BEATITUDES

 

« Bienheureux ceux qui auront la pauvreté d’esprit ; qui, non seulement rejettent les biens matériels, ce qui est le premier degré, mais montent bien plus haut et vident complètement leur âme de tout attachement, de tout goût, de tout désir, de toute recherche qui n’est pas Moi pour but… Cette pauvreté d’esprit fait le vide complet dans l’âme, la vidant et de l’amour des choses matérielles, et de l’amour du prochain, et de l’amour de soi-même, chassant d’elle tout, tout, et n’y laissant qu’une place entièrement vide que J’occupe tout entière….

 

Moi, alors, Je leur rends divinisé cet amour des créatures matérielles qu’ils ont chassé de leur âme pour Me donner la place entière… Ils ont chassé de leur âme ces amours. Seul, J’occupe leur âme vide de tout et pleine de Moi. Mais en Moi, en vue de Moi, ils recommenceront à aimer toute ces choses, non plus pour eux, ni pour elles, mais pour Moi, et ils n’en auront aucune pour elle, car ils Me doivent tout leur amour, ils doivent se perdre en Moi, et n’avoir rien que par Moi et pour Moi, l’amour comme le reste. Bienheureux ceux qui seront si pauvres d’esprit, si vides de tout, si pleins de Moi !…

 

« Bienheureux ceux qui ont faim ! Ceux qui ont faim de justice, du règne de la justice sur la terre, de Mon règne sur la terre, de Ma gloire ; faim de Me voir glorifié par toutes les âmes ; faim de voir Ma volonté parfaitement accomplie par tous les êtres !… Ayez donc toujours cette grande faim de la justice, de voir la justice parfaitement accomplie, et par vous-même et par tous les hommes. La faim de voir la volonté de Dieu parfaitement faite par vous et par tous les hommes, la faim de votre parfaite sanctification et de la parfaite sainteté dans tous les hommes… C’est cette faim qui presse Mon propre Cœur !… Ayez-la de plus en plus, non en vue de vous, ni en vue des hommes, mais en vue de Dieu, par amour de Dieu… Bienheureux serez-vous alors car vous serez parfaitement unis à mon propre Cœur !…

« Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils sont malheureux, pauvres, en deuil, malades, souffrants du corps ou de l’âme, éprouvés de quelque manière que ce soit, bienheureux parce que ces souffrances serviront à expier leurs péchés, bienheureux parce que ces souffrances les détachent du monde, de la terre, et les portent à lever les yeux vers Moi et à s’attacher à Moi… Plus heureux encore, ceux qui pleurent leurs péchés… Plus heureux encore et encore, ceux qui pleurent de tristesse de ne pas me voir et d’être exilés dans cette vallée de larmes, loin de Moi… Encore plus heureux ceux qui pleurent Mes douleurs, Ma passion, toutes les souffrances, toutes les souffrances que j’ai endurées sur la terre… Et plus heureux que tous, ceux qui pleurent par pur amour, qui pleurent parce qu’ils M’aiment, sans cause distincte, qui pleurent non de douleur, ni de désir, mais seulement parce qu’en pensant à Moi, tout leur cœur se fond, et qu’ils ne peuvent retenir leurs larmes.

« Heureux ceux que les hommes haïssent et persécutent à cause de Moi ! Heureux, oui, car s’ils M’imitent, ils auront part à Mon sort… en vraies épouses, ils partageront pleinement le sort de leur Epoux… heureux, car qu’y a-t-il de plus doux que de souffrir avec ce qu’on aime ?… Bienheureux puisqu’ils auront ce double bonheur, souffrant avec leur Bien-Aimé et souffrant pour Lui… Heureux, car, par ces souffrances même, s’accroîtra leur amour pour Moi : il s’accroîtra dans la mesure des souffrances qu’ils souffriront pour Moi… et cet amour croissant ne sera par passager, mais durable, il durera pendant le temps et pendant l’éternité…

 

« Oh ! Bienheureux ceux qui souffrent persécution avec Moi, et dont l’amour croît sans relâche pendant ces persécutions ! Ne refusez, ne craignez jamais les peines, les haines, les persécutions souffertes pour Moi ; recevez-les, au contraire, avec joie, bénédiction, action de grâce, reconnaissance à Dieu et aux hommes, en Me remerciant du fond du cœur, en priant pour vos ennemis et vos bourreaux, en vous joignant, anges terrestres, à leurs anges gardiens pour me demander leur conversion, et en vous réjouissant du fond du cœur d’avoir été jugés dignes de souffrir humiliation et souffrance pour Mon amour !

 

« N’oubliez pas que c’est ainsi que Je traite tous ceux que J’aime d’un amour de prédilection. Ainsi J’ai traité les patriarches et les prophètes, ainsi Je traiterai et J’ai traité Ma mère, ainsi J’ai traité Mon bien-aimé père Joseph, ainsi je vous traiterai, Magdeleine, ainsi Je vous traiterai, Pierre, Jean, Jacques, vous tous Mes bien-aimés !… Et ainsi surtout Je me traiterai Moi-même, Moi qui dois être le premier en tout…

 

« Et qu’elle sera bénie la fin de ces douleurs !… Plus vous aurez aimé et souffert pour Moi en ce monde, plus vous aurez été persécutés pour Moi, et mieux vous Me verrez, et mieux vous M’aimerez éternellement dans l’autre.

 

Mon Dieu parlez, Votre petit serviteur écoute : entre la Sainte Vierge et sainte Magdeleine, devant Vos apôtres qui font le cercle, je suis là, tout petit, me blottissant, Vous regardant et écoutant…

 

« Aimez vos ennemis… Bénissez ceux qui vous maudissent. Faites du bien à ceux qui vous veulent du mal… Si on vous frappe sur une joue, tendez l’autre… Si on vous arrache votre manteau, laissez prendre aussi votre tunique… Donnez à quiconque vous demande… Et si on vous prend quelque chose, ne le redemandez pas… Faites aux autres ce que vous voulez qu’ils vous fassent… Soyez miséricordieux… Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés… Pardonnez et Dieu vous pardonnera… Ne regardez pas la paille de votre frère, mais votre poutre… »

 

« Tous ces commandements sont des commandements de charité, Mes enfants, et ils ne peuvent vous étonner si vous comprenez combien, une fois pour toutes, que tous les hommes ne font qu’une seule et même famille dont Dieu est le Père commun, Créateur, Conservateur, Père de tous de la même manière : Il aime tous les hommes incomparablement plus que le père le plus tendre n’aime ses enfants… Et Il veut que, parmi ces fils et ces fidèles, tous, sans exception si tendrement aimés, règne cette concorde, cet amour, cette tendresse, au besoin cette indulgence et cette douceurs toujours prête à céder, qu’un tendre père veut voir régner entre ses enfants…

 

« C’est ainsi qu’Il veut qu’on se cède les uns aux autres, que l’on s’entr’aide sans mesure, que chacun cède de son droit, loin de le réclamer jamais ; qu’on cède au frère injuste pour le corriger par la douceur et maintenir la paix dans la famille, priant seulement pour lui afin qu’il se corrige… Enfin, vous le voyez, toute cette série de recommandations que Je vous ai faites n’ont d’autre but que d’entretenir la paix et l’amour entre tous les frères qui composent la grande famille humaine… Gardez toujours toutes ces prescriptions, et ayez au fond de l’âme, gravé profondément, ce principe d’où toutes découlent : tous les hommes sont vraiment, véritablement frères en Dieu, Leur Père commun, et Dieu veut qu’ils se regardent, s’aiment, se traitent en tout, comme les frères les plus tendres.

 

« Et soyez compatissants les uns pour les autres : voyez comme Je suis compatissant pour vous, comme Je souffre, comme J’ai pitié, compassion de toutes les douleurs, comme Je soupire avec celui-ci, comme Je pleure avec cet autre. J’ai compassion de leurs deuils, de leurs maladies, de leurs inquiétudes, de leur faim, de leurs faiblesses, de leurs ignorances… Non seulement J’ai fait du bien aux âmes et aux corps, mais Mon Cœur a une pitié, une compassion profonde pour tous les maux de l’âme et du corps… La compassion fait partie de l’amour dans tout cœur mortel et dans tout amour humain…

 

La vie de foi, la vie de l’âme qui aime Dieu, la vie de l’âme religieuse consiste à penser, à parler, agir, uniquement d’après les enseignements de la foi, d’après les paroles, les exemples de Jésus, uniquement par des motifs surnaturels de foi et de faire taire toutes les suggestions de la raison humaine, de l’expérience, si raisonnables qu’elles paraissent, dès qu’elles sont en désaccord non seulement avec les dogmes de foi catholique, mais encore avec tout ce que la foi nous demande de penser, dire et faire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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