Méditation de la semaine 23
Prions
Que l’eau qui jaillit de votre Sacré-Cœur, ô Seigneur, coule comme un torrent de grâce en purgatoire et purifie les âmes, les sauve de leurs ténèbres.
Parole de Dieu
Jésus est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau : puisqu’il est mort pour le rachat des fautes commises sous le premier Testament, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l’héritage éternel déjà promis. (He 9, 15)
A propos du purgatoire
Mais ces âmes saintes du purgatoire ont la connaissance expérimentale de nombre de réalités surnaturelles qui restent pour vous, sur la terre, des mystères de foi : elles expérimentent leur propre immortalité, elles sont dans l’éternité. Elles jouissent des effets de la communion des saints, elles savent que le ciel et l’enfer existent. Mais elles ne voient pas Dieu qu’elles ne possèdent pas encore : c’est sur ce point que la foi s’exerce encore chez les âmes du purgatoire. Mais leur intelligence ne connaît plus de doute, leur volonté est fixée dans le pur Vouloir divin et ne connaît plus d’hésitations. Ces saintes âmes sont plongées dans une prière contemplative, dans une crainte humble et révérentielle de Dieu qu’elles savent présent, mais qu’elles ne voient pas. Et c’est cette attente douloureuse de voir Dieu, de le posséder enfin pleinement qui attise le désir et cause leur souffrance. (Regard sur le purgatoire, p. 80)
Prière
Je vous adore, Cœur Sacré de Jésus, le plus grand, le plus noble, le plus pur, le plus saint, le plus adorable de tous les cœurs, formé du plus pur sang de la Reine des vierges, animé de la plus belle âme qui fût jamais unie personnellement à la divinité. Que les rayons de miséricorde qui émanent de votre cœur affranchissent toutes les âmes du purgatoire.
Méditation de la semaine 23
Personne, sur terre, ne peut être aussi reconnaissant pour les bienfaits reçus que les âmes du purgatoire.
En Bretagne, un homme vivait pieusement, en se faisant remarquer par une grande charité envers les défunts, pour lesquels il priait, faisait des aumônes et des pénitences. Il ne passait jamais près d’un cimetière sans s’arrêter à prier pour les morts qui y reposaient. Il tomba gravement malade et fit prier un prêtre de lui apporter le saint Viatique. La cérémonie se termina par la prière des agonisants, parce que le mal empirait. Puis le prêtre se retira. En arrivant au cimetière entourant l’église, il se sent arrêté par une force invincible, qui l’empêche de faire un pas de plus. Il aperçoit la porte de l’église ouverte, bien qu’il fût certain de l’avoir fermée à double tour, en partant, car c’était durant la nuit.
Il entendit alors sortir du sanctuaire une voix qui criait : « Morts, levez-vous, venez tous, vous qui êtes admis dans les splendeurs du ciel, prier ensemble pour votre bienfaiteur qui vient de mourir. » Aussitôt, un fracas épouvantable eut lieu autour du prêtre étonné. Il lui semblait que les ossements sortaient des tombeaux, se réunissaient, formaient d’innombrables corps ressuscités. En même temps, l’église paraissait illuminée. Les morts s’y assemblèrent et commencèrent, d’une voix céleste, à chanter l’office des défunts. Quand il fut fini, la même voix qui avait appelé les morts, leur ordonna de retourner dans leur demeure funèbre, ce qui se fit, pendant que toutes les lumières de l’église s’éteignirent seules et d’un même coup.
Le prêtre, qui était demeuré comme cloué sur place, osant à peine respirer, put alors rentrer librement dans l’église et mettre le ciboire dans le tabernacle. On vint alors lui apporter la nouvelle du décès du malade qu’il avait visité, qui était intervenu à l’heure même de la vision. L’impression du prêtre fut si forte, qu’il alla se consacrer à Dieu dans le monastère de Saint-Martin, à Tours, où tout le reste de sa vie fut employé à prier pour les morts, assuré qu’à leur tour, ils ne l’abandonneraient pas, au jour du jugement. (M.J.S. Benoît, p. 168)
Tiré du livre « Au fil des jours … avec les âmes du purgatoire »