Méditations sur les Evangiles avec Charles de Foucauld (ASDE 12/2)

Quelques méditations

sur l’Evangile

de Charles de Foucauld

 

« Lorsque vous prierez, entrez dans votre chambre, et, la porte étant fermée, priez votre Père dans le secret. »

St Matthieu, 6, 6

Notre-Seigneur nous donne, ici, le précepte de la prière solitaire : nous enfermer dans notre chambre et y prier dans la solitude notre Père qui nous voit dans le secret. Donc à côté de la prière bien-aimée devant le Saint-Sacrement, à côté de la prière en commun où Notre-Seigneur est au milieu de ceux qui se réunissent pour Le prier, aimons et pratiquons chaque jour la prière solitaire et secrète, cette prière où nul ne nous voit que notre Père Céleste, où nous sommes absolument seuls avec Lui, où nul ne sait que nous Le prions. Tête à tête, secret délicieux, où nous répandons notre cœur en liberté loin de tous les yeux, aux genoux de notre Père…

 

 

« Qui demande reçoit, qui cherche trouve. »

St Matthieu, 7, 8

Combien nous devons demander la glorification de Dieu, notre sainteté et celle du prochain, puisque nous sommes absolument sûrs de l’obtenir !… Et, en effet, n’est-il pas naturel que Celui qui nous a aimés jusqu’à tant souffrir pour nous, nous aime assez pour nous exaucer ?… Quelle responsabilité nous avons ! Si nous ne prions pas assez, nous sommes responsables de tout le bien que nous aurions pu faire par la prière et que nous n’avons pas fait. Quelle terrible responsabilité ! Mais quelle bonté de la part de Notre-Seigneur, de nous faire ainsi, en quelque sorte, partager Sa puissance en donnant une telle valeur à nos prières !

 

 

« Ta foi t’a guérie. », dit Notre-Seigneur à l’hémoroïsse…

St Matthieu, 9, 22

 

 

Nous le voyons, ce que Notre-Seigneur recommande par-dessus tout dans la prière, c’est la foi. Il la recommande presque à chaque ligne… Pourquoi ?

1° parce que c’est ce qui nous manque le plus,

2° parce que quand elle nous manque, notre prière non seulement ne peut pas être agréable à Dieu, mais Lui est injurieuse…

 

Qu’elle nous manque, je ne le vois que trop, hélas, par ma triste expérience ! Elle me manque si souvent pour deux causes : parce que je me regarde trop et je ne regarde pas assez Dieu. J’ai les yeux sur mon indignité au lieu de les avoir sur Sa bonté, sur Son amour, sur Son Cœur ouvert pour moi. Et parce que je regarde ma demande trop humainement ; j’ai devant les yeux les difficultés que représentent les grâces que je demande, leur impossibilité à être atteintes par les hommes, les obstacles qui s’opposent à leur accompagnement, au lieu d’avoir devant les yeux la toute-puissance de Dieu à qui tout est facile !…

 

Ayons donc sans cesse sous les regards l’amour immense de Dieu pour nous, cet amour qui Lui a fait endurer de telles souffrances pour chacun de nous, et qui Lui rend si doux, si agréable, si naturel, de nous faire les plus grandes grâces (plus les grâces sont grandes, plus il Lui est doux de nous les faire, c’est la nature de l’amour), et cette facilité infinie avec laquelle Il peut faire ce qui nous semble le plus difficile, le plus impossible.

 

 

« Il monta sur la montage, seul, pour y prier. Et le soir venu, Il était tout seul. »

St Matthieu, 14, 23

 

Notre-Seigneur prie seul, prie la nuit. C’est une habitude chez Lui… Bien des fois l’Evangile nous répète : « Il se retira seul pendant la nuit pour prier »… Aimons, chérissons, pratiquons à son exemple, la prière nocturne et solitaire… Quand tout sommeille sur la terre, veillons et faisons monter nos prières vers notre Créateur… S’il est doux d’être en tête-à-tête avec ce qu’on aime au milieu du silence, du repos universel et de l’ombre qui couvre la terre, combien est-il doux d’aller, en ces heures, jouir du tête-à-tête avec Dieu !… Heures d’incomparables félicités, heures bénies qui faisaient trouver à saint Antoine les nuits trop courtes… heures où, pendant que tout se tait, tout dort, tout est noyé dans l’ombre, je vis aux pieds de mon Dieu, épanchant mon cœur dans Son amour, Lui disant que je L’aime, et Lui me répondant que je ne L’aimerai jamais, si grand que soit mon amour, autant qu’Il me chérit…

 

Nuits fortunées que mon Dieu me permet de passer en tête-à-tête avec Lui… O mon Seigneur et mon Dieu, faites-moi sentir comme je le dois le prix de pareils moments ! Faites-moi « delectare in Domino »… Faites-moi, à Votre exemple, n’avoir pas de plus chers moments, pas de plus vrais repos, pas d’heures plus suaves et plus enviées que ces heures de prières nocturnes et solitaires !

 

Apprenez-moi, de plus, à prolonger ces heures où, pendant que tout sommeille, je veille seul à Vos pieds, où, sans que personne sache ni partage mon bonheur, je jouis, dans la solitude de la nuit, de la présence de mon Dieu ! O mon Dieu, si ces veilles solitaires et fortunées pouvaient dévorer de plus en plus toutes mes nuits, que je serais heureux !… Combien de saints ont eu ce bonheur : je sais bien que je ne le mérite pas, mais je ne mérite aucune faveur et Vous m’en avez tant fait, et je sais si bien que Vous m’aimez ! Mon Dieu, si cela est, comme je le pense, conforme à Votre volonté, faites-moi cette grâce, je Vous le demande, par toutes les grâces que Vous m’avez déjà faites et par Votre Cœur ! Amen…

 

Notre-Dame du Perpétuel-Secours, vous que je n’ai jamais invoquée en vain, obtenez-moi ce bienfait et ayez la main sur moi, pour m’empêcher de dormir, comme je le fais si souvent, hélas, lorsque je suis aux pieds de Notre-Seigneur et qu’Il m’invite à le Prier, à prier avec Lui, à passer une heure en tête-à-tête avec Lui !

 

 

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