Extrait de Divins Appels, de Marie Sevray – 23 – Le mystère de l’Incarnation

Extraits de « DIVINS APPELS »

 

Le mystère de l’Incarnation

 

 

Ne vous blasez pas sur mes mystères, sur rien de ce qui peut vous élever à Moi, venez vous mettre en place de la chute qui avait forcé ma Justice divine à retirer de cette terre, que Je voulais si belle, et ne portant que des êtres beaux et heureux, forcé, dis-je, à lui retirer mes faveurs, à la maudire, à la réprouver.

 

Voilà l’état après la chute.

 

Tout ce somptueux et ravissant Edifice de Bonheur allait donc pour jamais s’effondrer dans la boue, pour jamais ?

 

Jamais, Moi Créateur, Je ne jouirai plus de l’œuvre de mes Mains : ma créature humaine ? C’était le gouffre, l’irréparable ?

 

Non !

 

Il se fit au Centre de ma Trinité ce merveilleux prodige : la Seconde Personne fit cette chose inouïe de revêtir une forme humaine, et de venir sur cette terre où le péché M’avait arraché les Contentements que Je voulais y goûter.

 

Mon Amour pour Moi-même avait créé l’homme ; mon Amour pour l’homme n’était pas non plus étranger à cette création.

 

Mon Amour pour Moi-même, et pour l’homme aussi, fera l’Incarnation, la Rédemption.

 

Pour venir le racheter, pour que l’offense fût égalée, dépassée par rachat, il fallait le miracle d’un Dieu se faisant homme.

 

Des profondeurs infinies de l’adorable Trinité, la Seconde Personne jaillit ! Elle s’élança à la poursuite de la créature déchue, vint jusqu’à elle, non pas seulement à côté d’elle, mais son Amour s’abaissa jusqu’à revêtir cette forme humaine, tant aimée de Moi, Créateur, et échappé de mes Mains…

 

Dieu, Seconde Personne de la Sainte Trinité, comme un géant magnifique s’élança !…

 

Rien ne l’arrête : abaissements, souffrances, incompréhensions, délaissements, ni même la pensée qu’en faisant tout cela, toutes les créatures ne seraient pas sauvées, car la créature a été créée libre !…

 

La Seconde Personne de la Trinité adorable traversa tous ces obstacles et vint…

 


Le Monde était sauvé. Du moins les âmes qui le voudraient, le pourraient.

 

Avant, l’eussent-elles voulu, elles ne l’eussent pas pu… (effroyable pensée!)

 

Le Tout-Puissant, Celui qui s’élance sur ce Monde déchu comme un Géant d’Amour, Celui qui, d’un mot, peut s’écrouler et faire tomber en poussière cette terre rebelle, sous quelle forme ? Dans quel appareil somptueux et puissant ?

 

Est-ce que la foudre, les éclairs, le précèdent ? Dans quel appareil somptueux et puissant ?

 

O merveille d’infinie condescendance, d’infinie bonté… Vois ! O homme, vois ton petit Jésus dans ses langes, sur cette paille, dans la crèche !

 

Le voilà, ton Sauveur !

 

Si ton cœur n’est pas attendri jusqu’à en pleurer, o homme, c’est que ton cœur est bien endurci par le péché ou blasé par l’habitude ! O ma créature humaine, Je t’en supplie, ne te blase pas…

 

Si les âmes avaient la foi du néophyte, la Grâce agirait bien autrement en elles !

 

Reviens, ô âme, reviens souvent à la méditation de cette décision inouïe, prise au sein de la Trinité adorable.

 

Tout est splendeur, éclat, lumière, fougue divine, puissance infinie, tout est somptueux dans ce Conseil fort, infiniment, qui s’est tenu au Centre de la Trinité immuable. C’est la Puissance, la Fougue, l’Amour de Moi, Créateur, pour l’homme, œuvre de mes Mains, qui éclate en ce Conseil.

 

Cet Amour puissant portait sur ma créature, mais aussi, on sait qu’en la créant, J’avais dit : « Faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance ».

 

C’est donc Moi que Je voyais au travers d’elle, Moi, qu’en quelque sorte Je voulais traduire, extérioriser par elle. O âme, arrête-toi en face de l’infinie Puissance qui Me faisait aimer cette créature !

 

Alors, Moi, le Fils, en présence de la souffrance de Moi, Créateur, Moi, le Fils, Je me suis levé et J’ai demandé à mon Père d’aller réparer cette horrible chute, d’aller pour Lui rendre l’œuvre de ses Mains, afin qu’Il puisse s’y complaire encore. Des créatures, Il en a fait d’autres, mais nulle autre, peut-être, ne L’a ravi comme celle-là, la créature humaine, tel un Caprice d’Artiste !

 

 

Lui rendre sa créature, un Dieu seul le pouvait.

 

Je me suis donc levé !

 

O ma pauvre petite créature, Je ne puis te laisser entrevoir que des reflets de cet immense brasier d’Amour qui brûle au Sein de la Trinité, de cette Lumière intense, la Lumière incréée !

 

Ah, quelle extasiante, la Lumière que je suis Moi-même, et en quels délices te jettera-t-elle, ma créature, quand tu y seras plongée à jamais !

 

Puissance, Toute-Puissance, Amour : tout s’est réuni en le Père pour répondre au Fils un « OUI » qui a retenti d’un bout des siècles à l’autre, retentissement d’éternité !

 

Et contraste… la réalisation de la décision divine, toute dans le silence, l’obscurité.

 

Moi, Seconde Personne de la Sainte Trinité… avec toutes mes infinies splendeurs, c’est ce tout petit Enfant… sur un peu de paille, dans la crèche…

 

C’est le silence de la nuit, de l’obscurité sociale : c’étaient de tout pauvres gens.

 

Sur ce silence, sur cette obscurité, le Ciel darde ses Complaisances, ses Lumières et ses Feux : le Ciel n’est-il pas en ce Tout-Petit, Dieu fait Homme ?

 

C’est de l’obscurité de la crèche qu’est partie la Grâce immense du rachat du Monde.

 

 

Extraits de « Divins Appels » aux Ed. du Parvis

 

 

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