Lettre d’un ami à un ami n°5
Bien cher ami en Notre Seigneur,

Si tu le veux, je t’invite à une petite balade en méditation qu’une lecture de St Alphonse de Liguori m’a inspirée ce soir ; laisse-toi simplement guider en ouvrant ton cœur en toute confiance et l’Esprit Saint fera en toi le reste du travail doucement, profondément, efficacement …
– « Déjà, il se fait tard, reste avec nous, Seigneur. »
– « Dépend ton crucifix et tiens-le dans tes mains.
« Repose maintenant tes yeux sur ce don qu’ils détiennent.
Parcours avec amour chaque partie offerte ; elles valent cher le détour jusqu’à ma plaie ouverte.
« C’est chez toi que ce soir je me suis arrêté afin que tu découvres combien je t’ai aimé.
« D’un geste délicat, ton doigt, donnes le moi, qu’il vienne couvrir mon corps, il saignera pour toi.
« Approche ton écoute et je te confierai le secret de la route qui te rafraîchira.
« A la messe où bientôt tu participeras, je revivrai en toi ma passion de Christ-Roi. Les crachats, les coups bas et les gestes indécents, le corps qui se déchire lorsqu’il est flagellé, mon morceau de chair fraîche qui t’éclate au visage, tous ces moments pénibles qui vont cicatriser, pour t’ouvrir le chemin, je les ai bien vécus. »
– Oh, je t’en prie, mon Dieu, et même je t’en supplie, ne me délaisse pas car je suis avec toi ; je toucherai ton front rougi par tant de honte pour mes erreurs commises, puisses-tu en tenir compte !

– « Détache, si tu le peux, ma couronne d’épines, tu liras sous ses traces la part de tes pensées mais ne sois pas craintif la Justice a parlé, ton nom est bien inscrit et tout est justifié.
Ne décolle pas ma barbe et descends vers les bras; elle a déjà séché, colmatée dans mes plaies.
Mes os se sont rompus jusqu’aux clous étendus à l’est et à l’ouest des actes déréglés; mes enfants sont rachetés de leur humanité.
« Mes pieds ont tant marché qu’ils furent aussi cloués ; l’un et l’autre en leur temps, ils t’ont bien retrouvé. Bien sûr souvent tu fis semblant ne pas me voir, j’allais vers toi toujours et c’est moi qui pleurais. Partout où tu aurais mieux fait de ne pas te promener, déjà je te portais pour soigner tes blessures mais maintenant, crois bien, le tout est pardonné ; tu peux m’aimer, merci, j’apprécie sois en sûr. »
– Seigneur, dis-moi encore, je suis à ton école, apprends-moi le chemin qu’il me reste à trouver. Peut-être alors l’Amour, l’été m’emportera sur tes ailes au grand jour, je pourrai y rester.
– « Mes genoux semblent broyés tant ils sont étirés, sois doux dans tes caresses, ils risqueraient de casser. Aujourd’hui je suis sûr j’apprécie tous les chants, les louanges qu’à genoux vous offrez en prières ; c’est bien pour réparer, vouloir participer, attention pas d’excès ; ils pourraient se lustrer.
« En remontant, prudent, vers mon cœur qui palpite, ne dévoile pas mes reins des impuretés d’un monde qui ne cesse d’offenser, forniquer et tuer dans les ventres brisés les fruits de ces péchés.

« Mon cœur a tout donné, la lance a bien prouvé que cette eau du baptême qui te perla le front s’est mêlée à mon sang pour toi car tu es bon ! En effet si tu plonges en mon côté ouvert pour recevoir l’hostie, là tu te réfugies, ma bonté t’envahit et tu ne fais plus qu’un avec moi, ton sauveur que si souvent tu pries.
« Merci d’avoir osé me suivre en ces instants quelque peu perturbés dans une telle société mais c’est là que tu vis pour évangéliser ; c’est en passant par moi que tu reçois la grâce ; avec elle, les montagnes pourront se déplacer ; sois sans crainte mon enfant tu seras sanctifié. »
Bonne méditation en union de prières
Ps: Je tiens ici à certifier que je ne bénéficie d’aucune locution intérieure et que les paroles « sorties » de la bouche de Jésus ne sont que le fruit de ma méditation, certes inspirée par l’Esprit Saint puisqu’Il veut vivre abondamment en nous lorsque nous le laissons agir.
Jean-Michel Moulart