Quand le Christ se manifeste
Un ouvrage de Jean-Marie Mathiot
Amour miséricordieux et petites âmes
(Marguerite, ᵻ à 91 ans)
Marguerite (1914-2005) est une épouse et une mère de famille de Belgique.
« J’avais à peine six semaines d’existence quand éclata la première guerre mondiale. Je vécus comme une petite bête jusqu’à l’âge de 13 ans. Déjà à cet âge, j’avais de réelles aspirations vers le ciel, bien que je fusse étouffée dans ce milieu radicalement athée dans lequel je vivais, l’on se moquait carrément de la religion… Je reçus le baptême à 13 ans.
Une nuit, je rêvais que j’étais dans un endroit qui, je dois le dire, me donnait le frisson. Tout était lugubre autour de moi. Les éléments étaient déchaînés. Il faisait sombre et moi-même, j’étais agenouillée dans cet endroit sinistre et je priais dévotement. Soudain, j’entendis un léger bruit derrière moi. M’étant retournée, j’aperçus alors une grande, une immense Croix. Sur cette Croix, mon doux Sauveur. Horrifiée, 
%je vis qu’il n’était pas mort, mais qu’il souffrait atrocement. Il penchait la tête tantôt à droite, tantôt à gauche. Un sourd gémissement s’échappait de ses lèvres meurtries. Et j’ai assisté impuissante, à son agonie… En ce moment, après avoir prononcé quelques paroles que je ne saisis pas distinctement, il pencha la tête, soupira profondément et rendit l’esprit. Au moment où Jésus rendit son âme à son Père, le tonnerre gronda et la pluie se mit à tomber avec violence. C’était hallucinant. Mais quelles grâces j’ai reçues !
Voici maintenant deux autres choses qui ne sont pas des rêves, mais une douce réalité. J’étais au repos par ordre du médecin. Allongée dans ma chaise longue, j’étais depuis de longues heures plongée dans un profond recueillement. En esprit, je voyais Jésus à quelques pas de moi. Cette vision intellectuelle créait en moi un ardent désir de le posséder. Il s’approchait lentement de moi. Je le voyais toujours plus près. Après des heures de désir et d’attente, je le vis tout près, si près que je me suis enlevée dans ses bras, bercée sur son cœur. Il me pénétra du sentiment de sa présence, et je sombrais dans l’inconscience de tout ce qui n’était pas lui, juste que de moi-même. Je me souviens qu’en ce moment, j’aurais voulu mourir. Soulevée, aimée… Je ne savais plus où j’étais… Je revins à moi, je pensais : Qu’est-il arrivé ? Que veut-il ? Il me semblait qu’il disait au revoir pour un assez long temps et qu’il avait voulu me donner assez d’amour pour l’attendre sans désespérer. Et je ne me trompais pas. Il fut longtemps absent. J’ai souffert terriblement de son absence. Si bien qu’un jour, n’en pouvant plus, j’allais me jeter sur mon lit. Je pleurais à chaudes larmes et le suppliai de revenir. Il ne put résister et il fut là, m’enleva de nouveau et m’enveloppa de sa divine présence.
Ces deux faits sont des réalités et non des rêves. Je connus à de nombreuses reprises cette présence expérimentale de Jésus. »
Ce « Message de l’Amour miséricordieux aux petites âmes » n’est pas un discours. Il se présente graduellement au fil d’une série d’entretiens entre Notre Seigneur et Marguerite. C’est au charisme prophétique qu’il convient de référer l’inspiration sous laquelle Marguerite a reçu et transcrit le Message. Quand elle reçoit des communications divines, elles lui parviennent par deux voies, l’une intellectuelle, l’autre auditive.
Le message est avant tout un message d’amour. Le Seigneur demande aux siens un renouveau d’amour, un apostolat de l’amour, une connaissance plus approfondie de son amour : « Mon Message étant basé sur l’Amour, je ne puis que te parler d’amour » (8.3.1967) « Je vous envoie mon Message d’amour. Approfondissez-en la doctrine et mettez-la en pratique. » (4.11.1989) « Le message réchauffera de sa flamme d’amour là où il pénétrera. » (12.1.1967)
Ce message contient un enseignement pour les petites âmes simples et faibles, mais dont le cœur est ‘accessible’. Enseignement caractérisé par sa simplicité, sa netteté. Enseignement centré sur la voie de sainteté et de perfection dans l’intimité avec lui. C’est un enseignement d’amour basé sur la rédemption. La peinture qu’il fait du monde est très saisissante. L’humanité s’y trouve décrite crûment. La peinture de l’Eglise est tout aussi sévère que celle du monde. Car l’Eglise se laisse contaminer par le monde. D’où de graves avertissements au monde menacé d’une catastrophe sans pareille, causée par lui-même. Avertissement non moins sévère aux responsables de l’Eglise. La légion des petites âmes est associée à Jésus dans l’œuvre de la rédemption. « Petites âmes, voulez-vous être avec moi les enfants de la rédemption ? Voici que je vous demande ce que m’a demandé mon Père… » (5.1.
Extraits…
1965
« Tu trouveras force et consolation près de ton Père. J’ai besoin d’instruments variés. Tu fais partie de mon œuvre.
Je te veux là où tu es, incomprise, toute cachée dans le cœur de ton Dieu.
Ton amour sera ta Croix.
J’ai pensé à toi de toute éternité.
Ton amour pour moi sera ta sanctification et celle de beaucoup d’autres.
Je poserai moi-même sur ton front la couronne de gloire.
Je t’épouserai dans l’allégresse. »
31 octobre 1965. Fête du Christ Roi
« Prouve-moi ton amour par des actes de soumission, d’abandon, d’offrande et de remerciement.
N’aie pas peur, mon enfant. Cette peur, tous la connaissent. C’est le salaire du péché. Supporte-la pour mon amour en rémission de tes péchés et des péchés de tous les hommes. Il faut que tu passes par la mort pour trouver la vie. Aime-la, car c’est elle qui te fera trouver la vie éternelle.
Je suis leur unique nourriture. Ils connaissent la félicité dans un apothéose de gloire.
Mes chères petites âmes !
Mon enfant, fais ce que je te demande. Est-ce si difficile ? Je suis là. »
19 septembre 1966
« Tout est si simple pour les enfants de lumière. Rien ne les étonne, ni le bien ni le mal.
Ils s’emparent avidement de l’un et s’écartent avec horreur de l’autre.
Ils puisent leurs forces dans les profondeurs de mon amour.
Ils vivent si intimement unis à leur Dieu qu’ils découvrent toutes choses pour ce qu’elles valent.
La considération de mes souffrances est pour eux un stimulant à entrer plus profondément dans la sainte voie du renoncement et de l’abandon. Par l’amour dont leur cœur est embrasé, ils deviennent capables de grandes choses, soutenus qu’ils sont par la pensée de me donner toujours plus de gloire. »
24 juillet 1968
« Si la vie en ce monde est si pleine de séductions, comment s’étonner qu’une âme non affermie dans la foi s’y laisse prendre ?
Mon enfant, protège le faible par la prière et la pénitence au jour le jour, en acceptant avec ferveur le cri de mon amour pour les pécheurs.
Un père ne peut oublier ses enfants, si ingrats soient-ils. Et son appel retentit avec force dans les cœurs qui consentent à l’accueillir et à lui apporter le témoignage de leur aide par le don de leur générosité à celui qui attend avec angoisse le retour des enfants prodigues.
La terre engloutit les âmes avec voracité.
Le ciel a tant de peine pour les sauver. Il me faut l’aide de mes petites âmes.
Priez et témoignez.
Qui m’écoute sera sauvé.
Qui garde en moi sa confiance ne sera point déçu.
Qui persévère dans la foi recevra la récompense promise aux enfants de lumière.
Qui aime en moi son prochain sera béni.
Qui laisse à son Dieu le droit de disposer de sa vie comme bon lui semble recevra en son cœur la paix.
Que le monde ne vous trouble pas mes bien-aimés.
Prenez conseil auprès de moi dans le silence de votre cœur.
Je vous inspirerai. Ne vous laissez point saisir par l’impulsion de votre moi.
Je mettrai en vous ma sagesse, mon sceau sur vos lèvres et sur votre âme afin qu’elle ne vive qu’en moi et par moi.
Tous reconnaîtront ainsi le Souverain Bien qui vous anime.
Mes bien-aimés, venez à moi.
Je vous attends. »
