LUI et moi
Mois de juin 1940
905. [VII,298] — 1er juin 1940. —
« Vivons « ensemble ». C’est un grand moyen de réparation, de supplication, de conversion. »
906. [VII,299] — 2 juin. —
« Moi, Je vous ai tout donné, même Ma Mère. »
907. [III,15] — 3 juin 40 —
« M’aimer dans n’importe laquelle de vos occupations : quelle est l’âme qui Me donnera cette joie de commencer la vie du Ciel sur la terre ?
« Est-ce toi ? M’aimer sans cesse, et c’est tout. »
908. [III,16] — Tandis que je balayais. —
« Fais tout pour arriver à Me ressembler. Considère que le Père cherche en vous Mon Visage. Et que, s’il Me retrouve en vous, oubliant Sa Justice, Elle n’est plus que : le Tout Amour ».
909. [VII,300] — 6 juin. — Après la communion, je pensais à Hitler fermant les églises.
« Dis : « Ο Père aimé, Père, sauvez-nous !…
« Sauvez les Hosties de France !…»
« Tu comprends, il faut M’exprimer l’intention de réparation. Si tu n’en as pas l’intention, tu ne répares pas, quoique Ma Miséricorde soit toute prête. Toute prête à pardonner.
« Oh! combien J’ai hâte qu’on Me le demande, ce pardon… Si tu savais !… »
Chemin de Croix, je l’offrais pour la France.
« Souviens-toi que tout événement arrive par la volonté de Dieu.
« Vois-Le en cela. Cela t’aidera. »
910. [III, 17] — 13 juin. —
« Ne pense pas : il est impossible que la terre, que tous mes péchés soient purifiés par Son Sang.
« C’est possible.
« Ne pense pas : il est très difficile à nos prières d’être exaucées.
« Car Ma Puissance dépasse toute prière.
« Et quand vous croyez que je vais venir : Je viens. »
911. [III, 18] — « Tous, qu’un corps, qu’une âme, qu’une prière.
« Je ne choisis les uns que pour atteindre les autres.
« Soyons tous Un. »
912. [V, 110] — 13 juin 1940. Heure sainte. —
« Crois bien qu’il n’y a aucune proportion entre les soucis, les travaux de la terre, et la récompense : songe donc, la récompense, c’est Moi !
« Encourage-toi à tout supporter par amour, afin de gagner l’Amour. C’est là votre tâche : gagner le paradis, gagner l’éternel Dieu.
« Tu as vu combien tout ce qui passe est court…
« Mais rappelle-toi ta compréhension d’éternité : c’était comme si, toujours, tu venais d’arriver, et la terre te semblait si peu, un point, si loin, et comme un rêve…
« Eh bien, puisque tu es encore dans la vie militante, ne perds rien : tu retrouveras tout, et pour toujours.
« Crois-tu à Mon Amour ? »
« Oui, Seigneur ».
« Crois-tu bien à Mon Amour. »
« Oui, Seigneur ».
« Crois-tu toujours à Mon Amour ? »
« Oui, Seigneur. »
«… Alors, donne-toi toute, sans jamais te reprendre : négation de tes goûts ; volonté de Ma joie, de Mon règne d’Amour ; oubli de ton être ; souvenir du Mien, Mon Être, non pas tyran exigeant ; Mon Être, Agneau immolé par tendresse. »
913. [VII,301] — 19 juin 1940. — Réfugiée providentiellement par wagon à bestiaux jusqu’à Nantes, puis bonnes secondes classes avec aimables gens. En gare de Luçon, 24 heures. Puis dans une voiture à fromages avec dix Ursulines de Beaugency, fuyant. Déposées à Curzon, près de la Tranche, je Le remerciais de toutes Ses attentions :
« On dirait que Vous ne m’avez pas quittée un seul instant!… »
« En doutes-tu? »
914. [II,173] — 20 juin 1940. — Invasion allemande. Réfugiée à [Curzon].
« Donne-Moi tes pensées de confiance. Elles M’honoreront comme un encens à Ma Bonté.
« N’ai-je pas dit qu’il vous sera fait comme vous aurez cru ?
« Ne crains pas. Si les Allemands viennent, c’est Moi en toi qui les recevrai. »
« C’est maintenant l’heure de l’épreuve. N’en perds rien. »
915. [II,174] — [Curzon]. Dans la belle église du XIIIe.
« Ne pense surtout pas que J’attende que les âmes soient devenues parfaites pour les prendre dans Mon Coeur.
« Donnez-vous avec vos misères, vos négligences, vos manquements de tout instant.
« Reconnaissez-les à Mes pieds en M’en demandant pardon, et soyez certains
« que vous êtes les enfants chéris de Mon amour. »
916. [II,175] — [Curzon]. Dans ce petit couloir qui me servait de chambre, y avais réfugié avec moi tous les petits carnets de ses Paroles.
« Fais-Moi l’honneur d’en lire un peu chaque jour,
« Ne te sens-tu pas plus unie à Moi ? et comme au-dessus terre ? »
917. [II,176] — Dans la clairière d’un bocage solitaire où je venais souvent penser à Lui, des foules de papillons se pressaient sur les luzernes.
« Vois, même dans la nature les uns ont besoin des autres.
« Nul ne se dérobe au devoir du don.
« Donne. Donnez comme J’ai Moi-même donné.
« L’habitude du don ! quelle armure de force, de joie…
« C’est la négation de soi.
« C’est Ma Vie publique après les prières de Mes nuits. »
918. [V, 111] — 20 juin [Curzon]. — Heure sainte. —
Je pensais à la défaite, malgré tant de prières.
« Ne vaut-il pas mieux que vous disiez : « Nous avons gagné le Paradis », plutôt que : « Nous avons gagné la guerre ? Crois bien que Je vous ai sauvés de périls que vous ignorez. N’est-ce pas l’Amour qui agit, quand J’agis ?… Ah ! si vous Me connaissiez !…
« Connaissez-Moi donc, Mes petits enfants, il en est temps… Que nos relations soient enfin toutes simples, toutes tendres, comme le petit enfant qui, les deux bras autour du cou de son père, lui remet tout le soin de l’avenir, et ne pense qu’à répéter à son père qu’il l’aime. »
919. [VII,302] — 20 juin. — Curzon, dans la belle église du XVe siècle. Après la communion. —
« Pense toute la journée que Mon Corps a habité ton corps. Même tes gestes en prendront de la douceur. Apporte dans ce pays comme un courant de suavité. La misère des autres, c’est Ma Misère.
« Soulage de tes petits mots joyeux. Ne te lasse pas. Tu sais que Je suis là. »
Je constatais avec tristesse l’avance de l’ennemi tout proche.
« Qui donc doit faire des actes de
parfait abandon, si ce n’est Mes plus intimes ? Mes choisis ?
« Fais-en souvent l’exercice en ces heures qui sonnent pour vous. Et tu Me feras tant plaisir, Ma petite créature.»
920. [VII,303] — 22 juin. — J’avais raconté Nazareth et Jérusalem aux Ursulines de Beaugency réfugiées avec moi, et je me sentais inondée de joie. —
« C’est que Je suis si heureux Moi-Même, quand tu Me portes aux autres… Sois Ma bien petite !… »
921. [I,294] — 24 juin. —
« Ne crois pas qu’il soit difficile de faire pénitence.
« Vous expiez quand vous en avez l’intention et que vous êtes « unis à Mes souffrances.
« Et votre expiation plaît à Dieu parce que vous êtes libres,
« tandis que l’expiation dans le Purgatoire est indépendante de votre volonté. »
922. [I,295] — « Vois-tu, il y aurait un moyen de ne plus penser à tes petits soucis :
« Ce serait de penser aux Miens. »
923. [VII,304] — 24 juin. — Je pensais aux conditions de l’armistice. —
« Et Moi, puis-Je te demander un impôt d’amour, progressif et quotidien, Ma petite épouse? »
924. [VII,305] — 25 juin. —
« Offre la France esclave en union à Moi, cloué pour son salut éternel, et d’un seul regard, le Père nous contemplera dans Sa pitié. »
925. [III, 19] — 26 juin 40. —
« Avec Moi, fais bien toutes choses : les ordinaires, pour imiter Ma Vie cachée. Les difficiles, pour imiter Ma Vie publique. »
926. [III, 20] — « Offre tous tes péchés dans Mon Corps sur le bois, afin que Le Père pardonne.
« Le Père aime tant pardonner !
« Permettez-Lui de l’accorder, ce pardon qu’il aime, par votre humble repentance de pauvres petits. »
927. [V, 112] — 27 juin. — Curzon. Heure sainte. —
« Prends plaisir à vaincre ta volonté dans ton amour pour Moi. Fais cela comme un jeu, sachant que tu te prouves ainsi à Moi et que Moi, J’en ai joie. Ne serait-ce qu’une fois, le matin, à midi, et le soir. Sois-Moi fidèle à M’offrir ces trois joies. Comme Je les attendrai… Comme Je les attends !
« Mes petits enfants, tout est dans le coeur à Coeur : que sont les événements auprès de la vie entre l’âme et son Sauveur ! C’est en cette intimité de Mes petits enfants que Je fais Mes délices. C’est comme si, en vous donnant, vous Me donniez un trésor.
« Mon grand Amour pour vous fait le reste. Qu’il n’y ait aucune barrière entre nous. Livrez-vous tout petits et Je vous ferai grands : mais livrez-vous.
« Et maintenant, adore, en esprit, toutes les Hosties que tu as reçues, depuis la première. Adore toutes ces effusions d’Amour, où Je Me suis uni à toi, et toutes celles qui suivront, jusqu’à la dernière de la terre. Dis-Moi que tu en as été heureuse et que tu ne conçois pas la vie sans la communion quotidienne.
« Je le sais. Mais J’aime que vous Me le disiez.
« Je suis comme un peureux qu’on rassure… Oh ! Mes bien-aimés petits !… »
928. [VII,306] — 28 juin. — Curzon. Chemin de Croix. —
« Dis-Moi que cela ne t’ennuiera pas de parcourir le chemin avec Moi ? Ce que tu fais avec joie pour Moi, Me plaît davantage…
« Je suis dans la situation de Celui qui, craignant de contraindre son ami, est ravi de joie quand son ami lui exprime son bonheur toujours nouveau, à être dans sa présence.
« Je ne suis pas un Maître d’exigences« Je suis le Plein d’amour. Donne-toi donc les bras grands ouverts. Tu sais : les petits enfants qui prennent leur élan pour être saisis et enlevés dans les bras du Père. »