Témoignage avec la Guérison de Gulshan Esther, 2ème partie

Quand le Christ se manifeste

Un ouvrage de Jean-Marie Mathiot

 

Dieu était si loin

2ème Partie

(Gulshan – 1972)

 

 

Les silhouettes commençaient à s’élever hors de ma vue et à s’estomper. Je désirais que Jésus reste encore un moment et je poussai un cri de chagrin. Puis la lumière disparut et je me trouvai seule au milieu de la pièce, vêtue d’un vêtement blanc et les yeux éblouis par l’aveuglante lumière. Même ma lampe de chevet me faisait mal au yeux et je ne pouvais les garder ouverts. J’allais en tâtonnant vers une commode contre la paroi et j’y trouvais une paire de lunettes de soleil que je portais au jardin. Je les mis et pus alors facilement ouvrir les yeux et voir de nouveau.

 

Je refermai le tiroir avec soin, puis me tournai et regardai autour de ma chambre. C’était bien la même qu’à mon réveil. L’horloge tictaquait toujours sur ma table de chevet et indiquait presque quatre heures. La porte était bien fermée et les fenêtres aux rideaux tirés l’étaient aussi à cause du froid. Je n’avais cependant pas imaginé cette scène, car j’en portais la preuve sur mon corps. Je fis quelques pas, puis encore quelques-uns. Je marchai d’un mur à l’autre et revins ; je refis plusieurs fois le trajet. Il n’y avait pas de doute, les membres auparavant paralysés étaient tout à fait normaux. Quelle joie je ressentis ! Je m’écriai :

« Père ! Notre Père qui es aux cieux. »

Quelle merveilleuse nouvelle prière !

 

Soudain, on frappa à la porte et ma tante demanda avec anxiété :

– Gulshan, qui donc marche dans ta chambre ?

– C’est moi, Tantine.

Il y eut une exclamation, puis ma tante reprit :

– Mais c’est impossible. Tu es inguérissable. Comment pourrais-tu marcher ? Tu mens.

– Eh bien, entre, tu verras.

 

 

La porte s’ouvrit lentement et ma tante pénétra avec crainte dans la pièce. Se serrant contre le mur, terrorisée et incrédule, les yeux écarquillés, elle regardait mon visage radieux.

– Tu vas tomber, dit-elle.

– Je ne tomberai pas, répondis-je en riant, heureuse de sentir une nouvelle vie courir dans mes veines.

 

Ma tante s’avança, mains tendues, comme une aveugle cherchant son chemin. Elle releva la manche de ma tunique et examina mon bras devenu rondelet. Puis elle me demanda de m’asseoir sur le lit et regarda ma jambe, qui était en aussi bon état que l’autre.

– Comme c’est étrange de te voir debout ! Il faut que je m’y habitue, dit-elle.

 

Elle me pria alors de lui dire ce qui s’était passé. Je lui racontai tout, depuis le commencement, d’abord la prédiction de mon père, puis la voix dans ma chambre la nuit après la mort. Je lui relatai mes trois ans de lecture sur Jésus dans le Coran, et finalement son apparition et ma guérison.

 

Quand j’en arrivai aux paroles de Jésus me disant d’être son témoin, Tantine m’interrompit :

– Il n’y a pas de chrétiens au Pakistan à qui tu puisses témoigner et tu n’as pas besoin d’aller en Amérique ou en Angleterre. Ton témoignage, c’est de donner des aumônes aux pauvres. Donne de la nourriture et de l’argent aux gens qui viennent t’en demander ; ce sera là ton témoignage.

 

Je n’avais pas fait le lien entre l’ordre donné par Jésus et la possibilité d’aller en Angleterre ou en Amérique. Pourtant, son ordre résonnait encore clairement à mes oreilles :

« Ce que tu as vu de tes yeux, tu dois en faire part à mon peuple. Mon peuple est ton peuple. »

Une prière commença à se former en moi : « Jésus, où est ton peuple. »

 

Dix jours après ma guérison spectaculaire, je me reposai dans ma chambre lorsque l’orage éclata. Ma famille vint en force et s’assembla dans la salle de réception des hommes. On ferma la porte derrière moi pour faire mon procès.

 

Mon oncle, Safdar Shah, annonça le verdict.

– Très bien. Nous attendrons de voir ce que tu as fait. Et nous prierons pour toi. Peut-être, après tout, as-tu perdu la raison.

C’était terminé pour le moment, mais je savais qu’ils n’auraient de repos que lorsque j’aurais été réduite au silence quant à ma guérison. Et si je leur obéissais, je renierais ce que mon Père m’avait révélé.

 

Que veux-tu que je fasse ? Le priai-je, perplexe.

 

La réponse vint deux jours après, pendant la nuit. Dans un sentiment d’urgence, je priais par ces simples paroles. :

– Montre-moi ton chemin. Montre-moi ton chemin.

Je levai la tête et vis une colombe nébuleuse s’élevant du sol au plafond. Jésus était là, la brillante lumière que j’avais vue auparavant se trouvait voilée dans la brume. Je ne dormais pas, ni ne rêvais. Il me dit :

– Viens vers moi.

 

Joyeusement, je me levai et allai vers lui. Il étendit sa main, qui tenait une sorte de linge. Je lui tendis la mienne et me sentis soulevée ; mes pieds ne touchaient plus terre. Je fermai les yeux et fus déposée doucement sur quelque chose de doux. Levant le regard, je vis que j’étais sur une grande plaine qui s’étendait à perte de vue, verte et fraîche, avec des gens disséminés plus ou moins loin. Ils avaient tous des couronnes sur la tête et étaient vêtus d’une lumière qui me faisait mal aux yeux.

 

J’entendis des paroles comme une magnifique musique. Les gens disaient « Saint » et « Alléluia ». Ils disaient : « Il est l’Agneau immolé. Il est vivant. » Je réalisai alors que tous, ils regardaient Jésus. Celui-ci me dit : « Voici mon peuple. Ces gens disent la vérité. Ils savent comment prier. Ce sont qui croient au Fils de Dieu. »

Un visage se détachait dans la foule. Je regardai attentivement l’homme, qui était assis. Jésus me dit :

« Va à quinze kilomètres au nord et il te donnera une Bible. »

 

Tandis que je regardais l’homme désigné qui, de même que tous les êtres que je voyais, ne semblait pas avoir conscience de ma présence, la vision s’effaça et je revins à moi. J’étais à genoux dans la chambre parmi tous mes objets familiers. Je réfléchis à ce que j’avais vu et entendu et je vus envahie d’excitation. J’avais demandé ce que je devais faire et j’avais ma réponse : aller témoigner auprès de cet homme au sujet de ma vision de Jésus et lui demander une Bible.

 

Cette nuit-là, je commençai à lire en secret mon Nouveau Testament. Quelle impression me fit-il ? Demandez à un homme assoiffé ce qu’il pense de l’eau. Demander à un nourrisson à quoi ressemble le lait de sa mère : moi qui avais été nourrie avec la balle des céréales, je découvrais du pain pour assouvir ma faim. Je lisais dans ces pages la vérité sur la vie humaine et la destinée. Jésus m’avait dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Ses paroles rapportées dans les évangiles éclairèrent mon intelligence. Je n’avais jamais vraiment compris le Coran sans être guidée, mais ce livre différait de tous les autres. Il ouvrait les yeux de mon esprit. Ses récits prenaient vie au fur et à mesure que les lisais. Je fis connaissance des douze disciples qui accompagnaient Jésus dans mon extraordinaire vision. Je découvris, mot pour mot, la prière apprise aux pieds de Jésus Emmanuel. Je lus la signification de ce précieux nom révélé par la vision.

« Je suis Jésus. Je suis Emmanuel. Dieu avec nous. »

 

Mon éducation m’avait appris à penser à un Dieu lointain et inaccessible. J’avais enfin l’explication du pouvoir divin de la mission de Jésus. Il pouvait ressusciter les morts parce qu’il était Seigneur de la vie. Il reviendrait parce qu’il était Dieu et non seulement un prophète.

 

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Je comprenais maintenant cette phrase : un résumé authentique de ce qu’était la personne de Jésus.

 

Au cours de ma lecture, je tombai sur des passages concernant le baptème. Je vis dans Marc 1, 9-11, que Jésus avait été baptisé. Je lus dans Romains 6, 4 : « Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. »

 

En nouveauté de vie. C’est ce que je ressentais, comme si j’avais été immergée dans des sources d’eau fraîche et tourbillonnante qui apportait une vie abondante à chaque partie de mon être. Ce baptême était donc un signe, un sceau sur cette expérience.

Enfin, le jour de mon baptême arriva, le 23 avril. Il eut lieu dans une pièce de la maison où se trouvait un baptistère. Le major et sa femme, ainsi que quelques amis, se réunirent. Le pasteur de Warris Road présida la cérémonie, qui fut simple et belle. Lorsqu’il m’immergea, je sentis que je laissais au fond de l’eau l’ancienne Gulshan, avec sa mentalité et ses désirs, ensevelis avec Christ par le baptême, et qu’une nouvelle Gulshan émergeait pour vivre une vie nouvelle. Cette nouvelle vie déferlait en moi et j’aspirais à témoigner sa présence. Les anciens qui étaient présents me donnèrent un nouveau nom, celui de Gulshan Esther. Je lus plus tard qu’Esther avait témoigné devant le roi et qu’elle faisait partie du peuple de Dieu, les juifs, et qu’elle avait ainsi risqué sa vie.

 

Témoignage oral de Gulshan

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