Le coin des lecteurs
Voici un deuxième témoignage de lecteur que je vous propose de lire. N’hésitez pas, vous aussi, à prendre la plume pour faire de même. Cette rubrique ne sera alimentée que si vous me faites parvenir quelque chose. Elle peut donc rester de longs mois sans nouvelles si je ne reçois rien !…
Laissons la place à l’amour
En nous créant, Dieu a mis une partie de lui en nous, et il attend de nous que nous retournions à Lui. De ce fait il nous attend. Plus notre foi grandit, plus il se révèle à nous et plus nous prenons conscience qu’il est en nous et plus encore qu’il ne l’y était déjà, dès notre naissance. Dieu n’a-t-il pas dit de son fils : « Celui-ci est mon Fils bien aimé, en lui J’ai mis tout mon Amour ». Dieu dans son immensité d’amour se donne à sa créature. Nous nous devons de valoriser, de faire grandir ce que Dieu nous a donné, et d’être généreux envers les autres comme Dieu l’est vis-à-vis de nous, en nous donnant son Amour. Pour savoir donner, nous donner, donner de soi-même, il faut se rendre compte de la bonté qui est en nous, car Dieu habite chaque homme. Il faut bien comprendre ce que Dieu attend, c’est que nous fassions la même chose que ce qu’il a fait vis-à-vis de nous ; donner son amour.
Qu’est ce qui peut bien nous empêcher de donner de l’amour à nos frères puisque nous le faisons si peu ? Et bien c’est que des choses, auxquelles nous sommes trop ou plus ou moins attachés, nous empêchent d’aimer la personne qui est en face de nous. L’importance que nous donnons aux choses matérielles peuvent en effet nous empêcher de nous donner nous-même, de donner de l’amour, de donner de l’immatériel, de donner Dieu. Il faut partager avec le Christ sa passion, qu’il a voulue pour anéantir le péché et la mort, et ce, en se donnant totalement, en souffrant jusqu’à la mort, voilà la seule raison de sa souffrance ultime.
Nous pouvons nous associer à Dieu dans sa peine. Pour cela, il nous faut lui offrir nos souffrances, nos empêchements, ainsi, avec lui, nous participons ensemble à la rédemption et nous partageons avec Jésus cette parole, « Il n’y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
L’attachement à nos vices nous empêche de donner Dieu qui est en nous. C’est la difficulté de nous soustraire de cet attachement aux choses matérielles qui nous empêche de nous donner. L’attachement à ces choses matérielles, comme aux affections désordonnées, c’est-à-dire exagérées, en mauvaise proportion, nous fait donner un mauvais ordre aux choses, parfois à l’inverse de l’ordre naturel et divin, c’est-à-dire voulu par Dieu ! Et cet ordre que nous donnons peut ainsi à l’aller à l’encontre de ce que nous voudrions ? De ce fait, nous pouvons manquer à l’amour pour conserver cet ordre désordonné des valeurs ? Qu’est-ce qui est plus important, donner de l’amour à celui qui en attend ou garder en nous cette ordre que nous avons établi suivant des règles qui nous conviennent qui nous permettent de conserver ce que nous estimons être bon pour nous, alors qu’en final cela nous empêche de donner de l’amour aux autres qui en attendent !
Faisons une simple expérience, qu’est ce qui nous empêche de dire merci ? Et plus, de dire généreusement merci, deux fois plus merci ? Pourquoi disons-nous si peu du fond du cœur merci, dit du bout des lèvres, telle une formule verbale et pas plus qu’il ne faut ? Prenons-nous conscience de la manière dont est perçu ce merci par la personne qui le reçoit. Prenons-nous conscience que la personne en face de nous attend un merci du fond du cœur ? Ce qu’elle attend, n’est-ce pas tout simplement une expression sincère de l’amour que nous lui portons. En tout cas, c’est comme ça qu’est compris celui qui reçoit ce merci.
Ce simple petit mot fait disparaitre toute les souffrances qu’une personne a pu endurer pour donner et se donner. La dimension difficile de générosité, qui réclame de l’ouvrage, du don de sa personne pour arriver à ce « que ça sorte », ne prend plus une dimension de souffrance mais une dimension de joie et de bonheur intérieur. Nous l’avons tous vécu un jour ou l’autre, je pense, « recevoir ce merci » nous a tous fait connaître cette joie immense que l’on ne sait cacher, qui est l’Amour, plus fort que nous. Pouvons-nous imaginer maintenant quelle sera la nature du merci que Dieu nous donnera quand nous lui remettrons notre vie (qu’il nous a donné gratuitement) quand sera venu notre heure ? Qu’allons-nous lui donner de nous-même de toute la somme d’actions, bonnes et mauvaises… Soyons donc attentifs sur nous-mêmes pour n’arriver qu’à poser des actes emprunts de bonté, d’éviter de poser trop facilement des actes qui ne mènent pas à témoigner de l’amour, soyons prudent de ne pas poser des actes absents d’amour.
Voilà une gradation d’importance qui ne sera pas oubliée par Celui qui a plus de mémoire que nous et qui nous le rappellera car Lui se souviendra de ce qu’il attendait de nous à chaque fois que nous avons posé des actes de bonté envers Lui et envers notre prochain. Il nous le rappellera et ce sera à nous, face à cette Lumière, révélatrice de toutes choses, d’apprécier cette justice, cette vérité. Alors, si nous savons que nous blessons quelqu’un quand nous posons un acte absent d’amour, pourquoi le posons-nous ? Qu’est-ce qui peut bien nous arriver pour ne pas aller dans le bon choix et pourquoi est-il si difficile de se défaire de ces affections désordonnées ? C’est là que nous avons besoin de quelque chose de plus fort que nous pour dépasser notre misère humaine, car la nature du mal ne se règle pas en tant qu’homme, c’est seulement avec Dieu que nous pouvons vaincre le mal. Ce sont les grâces obtenues et donc demandées, qui nous permettent de vaincre le manque d’amour, c’est la force du Saint-Esprit que nous devons demander. Il ne faut surtout pas hésiter à implorer les forces du Ciel pour nous aider à donner une dimension verticale aux actes que nous posons au cours d’une journée, en y mettant tout notre cœur, aussi petits et banals soient-ils. C’est ainsi que nous arriverons à changer un tant soit peu les choses autour de nous. Nous recevrons ainsi les grâces pour nous en sortir, pour nous élever, avec une âme remplie de l’innocence des petits enfants, si chères à notre Père du Ciel.
Rempli de l’amour du Père dont nous nous serons laissés pénétrés, il nous sera plus facile de poser ses petits gestes généreux qui toucheront le cœur de notre prochain, car nous ne serons pas seul à les poser. Nous leur donnerons une autre dimension qui nous dépassera d’ailleurs complètement. Elle participera de la communion des saints, si belles, ou rien n’est perdu mais toujours partagé pour le bien de tous. Nous nous rapprocherons de l’harmonie voulue par le Père à laquelle il nous invite tous de vivre en en goûtant dès ici-bas un peu de la saveur que nous connaîtrons un jour dans l’Amour du Père. C’est pourquoi nous avons à faire ce choix de mettre Dieu comme premier servi dans notre vie. En nous attachant à la seule boussole sûre de notre vie, nous en ferons profiter aussitôt par retour direct tous les hommes que nous approchons. L’amour de Dieu et l’amour du prochain ne feront plus qu’un. Nous approcherons non seulement du véritable bonheur, qui est Dieu même, mais nous participerons aussi à cette dynamique de la création de l’Amour.
Nous répondrons ainsi pleinement à l’appel de Dieu qui est en nous et vit en nous. Nous serons comme des témoins aux yeux et au cœur des autres de la présence de Dieu en nous. En nous rapprochant de notre prochain par le développement de toutes nos facultés intérieures, nous ferons le bonheur de Dieu qui nous témoignera son merci miséricordieux en nous permettant de partager avec Lui et tous ceux qui nous ont déjà précédés, l’Amour avec un grand A et toute la Lumière qui en découle.
Cher lecteur de ce petit mot, que Dieu vous garde au quotidien, dans son infinie patience et miséricorde.
Amen.
Etienne