Le Cœur de Jésus – Marie Lataste (ASDE 21)

Dieu, la Sainte Trinité

Par Sœur Marie Lataste, mystique catholique

LIVRE 2

Le Verbe de Dieu fait homme

 

Chap. 15, Cœur de Jésus

« Heureux celui qui est sage de la sagesse du Seigneur »

 

 

Ce qui m’a le plus émue dans la Passion du Sauveur Jésus, c’est la souffrance de son divin cœur.

 

— Ma fille, me dit-il un jour, ne feriez-vous rien pour ce cœur qui a tant fait pour vous ? Il a souffert plus que les hommes ne le pourront jamais comprendre, et par conséquent plus que vous ne le comprendrez jamais vous-même. Vous me serez agréable de jeûner un jour de chaque semaine en honneur de mon cœur souffrant pour les hommes, pourvu que votre directeur vous le permette. Dites plusieurs fois tous les jours, et une fois seulement à genoux, cette prière :

« Cœur aimable de mon Sauveur, je vous adore ; cœur débonnaire de mon Jésus, je vous aime ; cœur très miséricordieux, je vous donne mon cœur, et suis très vivement touchée de tout ce que vous avez fait et souffert pour moi. Oui, je vous donne mon cœur tout entier, attachez-le à vous à jamais, embrasez-le de votre amour, inspirez-lui vos sentiments, faites-lui connaître vos volontés et pratiquer vos vertus. »

Après cela Jésus me recommanda d’avoir une grande dévotion à son divin cœur, m’assurant que rien ne lui saurait être plus agréable, et que je trouverais dans cette dévotion force et courage dans l’abattement, joie dans la tristesse, paix dans le trouble, félicité dans l’affliction.

— Ma fille, me dit ensuite le Sauveur Jésus, donnez-moi votre cœur !

Et il m’envoya un ange pour le recevoir. Je pris mon cœur, je le remis à l’ange, l’ange le remit à Jésus. Jésus le prit entre ses mains, le pressa sur le sien, leva les yeux au ciel et s’écria :

« Mon Père, recevez ce cœur en union avec le mien ! »

Le messager de Jésus porta mon cœur au ciel. On le plaça sur un autel. Je le vis grandir de telle manière qu’il couvrit tout l’autel. Alors on le perça d’une lance ; la lance y demeura fixée, et des flammes sortirent de mon cœur. Je désirais savoir ce que cela signifiait. Jésus me dit :

— Heureux, ma fille, celui qui est sage de la sagesse de Dieu ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse suit un chemin étroit ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse ôte de devant ses yeux le bandeau qui couvre ceux de la plupart des hommes et ne marche point dans l’obscurité ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse se fait un tempérament capable de résister aux intempéries de l’air ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse demeure comme une colonne de fer, au milieu des peines et des joies, des douleurs et des plaisirs ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse devient avare de son temps et ne néglige rien pour accroître son trésor ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse cultive son jardin et en arrache les mauvaises herbes qu’il réduit en cendre pour les jeter au vent ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse garde son jardin pour que l’ennemi n’endommage point les fleurs et n’enlève point les fruits ! Heureux l’homme sage, qui par sa sagesse se tient prêt et sur ses gardes pour se défendre et chasser les voleurs ! Ma fille, je vous abandonne ces pensées, vous en comprendrez le sens : pensez-y pendant la journée. »

Pendant tout le jour, je me rappelai les paroles du Sauveur Jésus, et compris les leçons qu’il voulait me donner. Je souffrais beaucoup, il me semblait que je n’avais plus mon cœur. Sur le soir, je pensai encore à ce que j’avais vu et entendu le matin. Je recommençai à prier, mais la force ne seconda point ma volonté, je ne pus prier, mais je m’unis au cœur de Jésus, et le suppliai d’avoir pitié de moi. Aussitôt je vis un ange répandre sur mon cœur, qui brûlait encore sur l’autel d’or des cieux, une eau noirâtre qu’il tenait dans une coupe. Aussitôt les flammes s’éteignirent. Il en sortit une grande fumée, et la lame s’enfonça plus avant.

 

Un nouvel ange survint avec une autre coupe, remplie d’une eau très claire ; il la répandit sur mon cœur, qui devint brillant comme la neige au soleil. Des flammes nouvelles et plus élevées sortirent de mon cœur, puis elles disparurent aussi. L’ange tira la lance de mon cœur, la brisa en deux, la jeta à terre, et oignit la plaie avec l’onguent d’un petit bocal qu’il tenait à la main. Cet ange couvrit ensuite mon cœur d’un voile noir et épais, et le porta ainsi voilé à Jésus. Le Sauveur le prit dans ses mains, et mon cœur redevint tel qu’il était avant de reposer sur l’autel des cieux. Après l’avoir pressé pour la seconde fois sur son cœur, Jésus me le renvoya par l’ange à qui je l’avais donné le matin. L’ange m’adressa un long discours, dans lequel il me recommanda l’humilité, et il termina en me disant :

— Tout ce que vous venez de voir s’accomplira en réalité, c’est chose aussi certaine qu’à minuit il n’y aura pas de soleil et que demain il fera jour. Encore une fois ne vous glorifiez de rien. Dieu est le maître de ses dons, il les livre à qui il lui plaît, sans considérer le mérite de personne. »

L’ange se retira ; j’avais mon cœur entre mes mains et ne savais qu’en faire. Aussitôt une multitude de petites bêtes noires voulurent me l’arracher. J’avais peine à me défendre et à le retenir. J’appelai Jésus à mon aide ; il vient et me dit :

— Approchez, ma fille.

 J’approchai. Il prit mon cœur, le pressa sur le sien pour la troisième fois, et dit en levant les yeux au ciel :

« Mon Père, répandez sur ce cœur vos abondantes bénédictions. »

Après cela, il remit mon cœur à sa place, et je le sentis de nouveau battre au-dedans de moi.

 

 

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