Lui et moi : Août 1940

LUI et moi

 

 

Mois de août 1940

 

 

945. [VII,313] — 1er août 1940. —

 «Parle-Moi comme à l’heure sainte. Ne suis-Je pas Le même ?

« Considère Ma grandeur : humilie-toi.

« Considère ta petitesse : humilie-toi.

« Considère Mes trente ans de silence : humilie-toi. »

 

946. [III, 26] — 2 août. 

« Quand tu Me pries avec des Ave Maria, c’est comme si Ma Mère te donnait la main pour t’approcher de Moi. »

 

947. [VII,314] — 3 août. Le Fresne.

Tandis que je me tourmentais de la présence allemande, à Nantes, à la maison.

« Laisse-Moi surveiller ta maison. « Notre » maison. Fais-Moi confiance. Je préside. »

 

948. [I,296] — 8 août. Heure sainte. 

« Ne te décourage pas.

« Il y a bien des manières d’avancer « même par chutes.

« Crie vers Moi.

« Ne crains pas de crier si tu tombes.

« Mais que ce cri aille tout droit vers ton unique Ami.

« Crois à Ma force.

« N’ai-Je pas saisi Pierre qui s’enfonçait dans les flots ?

« Est-ce que tu ne Me crois pas plus prêt à t’aider qu’à te perdre ?

« Ah ! Ma pauvre petite fille, comme Je suis peu connu…

« On veut M’ignorer. On souhaite que Je n’existe pas

« et c’est Moi, l’Etre !..

« Grossis le petit nombre des âmes qui se donnent totalement à Mon amour.

« Serrez-vous bien autour de Moi

« comme si vous défendiez un pauvre trésor.

« Je dis « pauvre ».

« Je voudrais être le grand riche des âmes !

« Mais le ravisseur emporte bien des brebis…

« Cependant Je les appelle chacune par leur nom. «Aide-Moi !

« Unis-toi à Mes brebis fidèles par tes chemins de Croix, tes bons exemples, aimables paroles.

« Prolonge-Moi sur la terre.

« J’y suis encore.

« Par vous. Laisse-Moi vivre fort par toi.

« Prête-Moi ton intelligence et ton corps, « et toi, dans le ciel, tu posséderas Mon essence.

« Ne serions-nous pas tout l’un pour l’autre ? »

 

 

949. [VII,315] — 8 août. Heure sainte. 

«… Ne serions-nous pas tout l’Un pour l’autre ?

« Seigneur, ne sommes-nous pas ainsi depuis ma première communion ? »

« Sans doute. Mais tu peux donner plus. Ν’aimerais-tu pas donner à un Riche, en pensant que tu recevras davantage ? Ton bon coeur préfère-t-il donner à un Pauvre ?

« Je suis aussi le Pauvre. Réchauffe-Le. Console-Le. Ouvre grande ta demeure.

« Dis-Lui : « Tout est à Vous, car je ne me réserve aucune chose, simplement contente que Vous Vous serviez de tout pour Votre Gloire, et selon Votre agrément. »

« As-tu bien entendu Ma Voix? Et tout ce que contient Ma Voix?

« Sais-tu la tendresse ? Sais-tu l’amour ?… Connais-Moi, tu sauras. »

Seigneur, je veux Vous rendre tout ce que Vous me donnez.

« Paie-Moi avec Ma Fortune. »

 

950. [I,297] — Je considérais ma misère. 

« Plus un enfant est petit et faible, plus on le tient serré sur son coeur. »

 

951. [VII,316] — 18 août.  Je pensais à tant d’éprouvés de guerre, parmi les civils, les évacués, les occupés, les ruinés.

« C’est toujours de l’Amour. Avant d’aller au Ciel, ne faut-il pas passer par la pénitence? Mes pauvres petits!…

« Combien peu d’entre vous feraient pénitence si Je ne leur en envoyais pas… Revêtez-vous bien de l’esprit de cette précieuse pénitence, afin de n’en rien perdre. »

 

952. [VII,317] — 20 août. Chemin de Croix. Sixième station. 

«Avant,  il était plus difficile de souffrir pour l’Amour. Mais maintenant que Je vous ai montré le chemin, ne vous sera-t-il pas doux de vous unir à Moi dans vos voies douloureuses ? »

Dixième station. Comment expier tous mes péchés! (montrant Son dépouillement).

« Je t’aide. Toi, aide-Moi maintenant au Salut des hommes. »

Pensant à mon indignité :

 « Seigneur, comment peux-Tu me parler ainsi. Toi, le Grand, moi, la misère! Est-ce possible ? »

« Tout est possible à Dieu. »

 

953. [III, 27] — 20 août 1940. —

« Tiens-Moi compagnie. Tiens-Moi compagnie ! en esprit, en vérité. Tu ne eux pas savoir l’abondance que Je répands sur Mes fidèles. Mais tu verras plus tard.

« Quoique très peu de choses vous empêchent de voir maintenant.

« Mais là, est motifs à sainteté !

« Oh ! Mes petits enfants, être saints ! Confiez-Moi Ma part dans ce travail à nous deux.

« Comment résisterais-Je à votre humble et amoureuse confiance. »

 

954. [III, 28] — « Surtout ne pense pas que J’oublie : tout ce que vous M’avez offert est dans Mon Coeur, « écrit », selon l’expression de la terre…

« Et tout ce que vous M’offrirez, car tout M’est présent. »

 

955. [III, 29] — 21 août. 

« Seigneur, puisque tout vous est présent,  voyez que je veux déjà vous offrir ma mort, comme un holocauste parfait d’amour et de repentance. »

« Rappelle-toi : que ton âme Me donne son brisement comme un parfum, très petite fleur, que J’ai fait grandir. »

 

956. [III, 30] — « Ne t’étonne pas d’être fragile ; mais place dans Mes mains fortes, ta fragilité. »

 

957. [III, 31] — « Suivez de près l’Image, (le modèle), que Je puisse dire de chaque chrétien :

« Celui-ci est Mon fils bien-aimé « en qui J’ai mis Mes complaisances… »

« Complaisances : se complaire en quelqu’un. Tu comprends ? »

 

958. [VII,318] — 21 août. —

« Puisque tu seras seule dans ta maison d’été, pense à y faire une retraite près de Moi.

« Pour cela, demeure en toi, où tu Me trouveras toujours t’attendant. Supprime tes regards sur l’extérieur.

« Cause avec Moi, chante, vis près de Moi, ton grand Frère et ton Époux. Et Moi, Je serai aussi en retraite avec toi, car tu sais comme J’aime M’abaisser pour mieux saisir votre amour, si vous voulez bien Me le donner.

« Dans ta retraite, vois au fond de ton coeur, les Personnes de la Trinité très sainte, S’aimant, Se glorifiant les Unes les Autres, comme des vagues en mouvements infinis.

« Unis-toi à leur Vie, dans ta vie. Prélude de l’union à leur Vie, dans la vie céleste. »

 

959. [I,284] — 22 août. A la campagne.  Comme je regardais le soleil levant :

« Ma lumière se lèvera sur toi au dernier jour.

« Quel ne sera pas ton ravissement… tu connaîtras les bienfaits du salut.

« Tu seras enveloppée de Ma Miséricorde et comme submergée.

« Chante dès maintenant ta reconnaissance par ta foi. »

 

960. [V,113] — 22 août 1940. — Le Fresne. Heure sainte. 

« Seigneur,  est-ce que je n’aurai pas, avant de mourir, quelque élan plus grand ? quelque effort plus héroïque ? Végéterai-je dans mes petitesses habituelles ? »

« Prends force à la force des Saints, A la force du Saint.

« Unis-toi. Donne à Mon Amour la joie de t’aider, de te transformer. Abandonne-toi. Quitte pied. Expose-Moi de grands désirs, souvent.

« Crois-tu que J’y résisterai ? Il faudrait ne pas Me connaître. Si tu es générosité, Je le serai davantage. Tu sais, le vent violent ? Tu sais, l’oiseau de proie ?… Moi aussi, J’emporte: Je suis le ravisseur.

« Ne te débats pas. Oh ! cette confiance de vous, qui déchaîne Ma prodigieuse puissance d’Amour !…

« Parce que vous vous serez livrés, Je vous ferai entrer dans mon secret jardin, entre les fleurs et les fruits.

« Au doigt, vous aurez l’anneau ; votre pas sera réglé sur le Mien. Je descendrai Ma taille à votre taille, afin que nos paroles s’échangent sans peine. Il fera doux ainsi, Mon amie, petite âme… Toi aussi, tu Me demanderas des tentes… Mais nous n’en ferons qu’une ; et ton regard comprendra dans Mon regard que la souffrance qui passe mène à la Vie sans fin, et tu diras : « Combien c’est simple !… » car, à l’Amour, tout est simple.

« Tu diras : « Vous n’étiez que bonté et miséricorde, et je ne le savais pas !… » Alors, le voile se déchirera : tu auras la vue de ce que, Moi, J’ai souffert pour vous !….

« Maintenant, tu travailles, tu luttes, dans la nuit…, la nuit… Pourtant, il faut Me dire : « je crois tout cela, je T’adore dans le mystère : à qui irais-je, Seigneur !… »

« Puis, livre-toi à Moi dans la paix. Oh ! que J’aie la consolation de mener Ma petite Fille où je veux !…

« Veux-tu venir avec Moi, les yeux fermés ? »

« Seigneur, reprenons ensemble tous les sentiers où j’ai passé dans ma vie, et bénissez ceux que j’y ai croisés, qu’ils soient morts ou vivants. (Comme souriant 🙂

« Tu Me fais faire Mon métier de bénisseur. Revois surtout les moments d’humiliation,

(comme j’allais me complaire aux souvenirs de gloire)

« N’est-ce pas ceux-là que Je préfère ? N’est-ce pas là que Je Me retrouve le mieux en toi ?

« Cache-toi dans Ma vie cachée. L’Époux suffit à l’épouse, et le bonheur de l’épouse est le bonheur de l’Époux. »

 

961. [VII,319] — 23 août. Après la communion. 

« Dis : « Père, mon Bien-aimé, répare pour moi.

« Père, mon Bien-aimé, adore, aime, remercie pour moi.

« Tel est mon Bien-aimé si attentif, qu’il prend ma place dans la grandeur de Son humilité.

« Pour moi, je ne suis pas digne de dénouer le cordon de Sa chaussure !… Et Il est dans mon coeur ! »

 

962. [I,298] — 24 août. —

« Un seul Pater dit par un saint est plus puissant qu’un grand nombre de prières faites sans amour.

« Mets de l’amour dans tes mots comme une effusion de ton coeur,

« alors tes paroles Me consoleront. N’est-ce pas une joie pour toi de reposer ton Dieu ?

« Dis-le-Moi,

« que Je l’entende bien à Mon oreille,

« comme un secret d’amour.

 

963. [I,285] — 25 août.  Tandis que je recevais des neveux :

« Reçois-les comme si tu Me recevais Moi-même.

« Imagine les soins que ta tendresse Me donnerait.

« Eh bien, donne-leur les mêmes soins. »

 

964. [VII,320] — 26 août.  Dans un doute. 

« Mais lors même que ces paroles sortiraient de ton naturel humain : n’est-ce pas Moi qui ai créé ce naturel ? Ne dois-tu pas tout reporter à Moi?… De Moi, la racine de ton être, Ma pauvre petite Fille ! »

 

965. [VII,321] — 26 août. 

« Que l’invisible te soit plus présent que le visible. »

« Ne manquez pas de mettre tout en commun,  comme des prières de grande famille. De bonnes actions, en famille. Et des dons, pour ceux qui le peuvent.

« N’ai-Je pas fait ainsi ? Même Ma Famille, Je vous l’ai donnée. »

 

966. [V,114] — 27 août.  Visite.

« Si cela Te fatigue de me parler, ne me dis rien aujourd’hui. »

« Mais c’est de te parler qui Me repose : mettre un peu de Mon Coeur dans le tien, Mon enfant, Ma Fille.

« Dis-Moi souvent : « Ta petite servante écoute. » Et te savoir là, silencieuse, les yeux tendus vers Moi, Me forcerait à Me dire à toi, s’il était besoin de force pour Mon coeur pesant d’Amour. Décharge-Le de son poids. »

« Seigneur, embrasez la France, embrasez la société ».

« Il faut qu’elle le veuille, qu’elle essaie seulement de Me vouloir, et Je n’attendrai pas davantage pour venir. Il y a si longtemps que J’attends !…

« Prie de ton mieux. Aide-la. Aide-Moi. Sois la misérable petite pierre que personne ne sait, et qui déclenche l’avalanche qui ferme un abîme… »

 

967. [III, 32] — 28 août. 

« La prière ! quand tu ne peux pas pénétrer chez un malade ou chez un coeur : prie ! Ta prière entrera.

« Souvent elle entre avant toi et elle peut entrer sans que tu entres toi-même.

« Mais l’âme est sauvée et glorifie Ma gloire.

« La prière ! »

 

968. [V,115] — 29 août. Heure sainte. 

« Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, en moi Présents ».

« Vois-tu, lors même que tu ne répéterais que ce souhait pendant une heure, tu n’aurais pas perdu ton temps, puisqu’il n’y a pas une prière de vous qui ne soit entendue. Ah ! si vous saviez l’attention du Père à ce que font, à ce que disent Ses petits enfants dont plusieurs Lui rappellent Son Fils unique peinant sur la terre.

« En chacun se tient la Sainte Trinité, plus ou moins, selon la place que chacun Lui laisse. Tu le sais, Dieu ne force personne. Il demande, Il attend. Et quand une âme est fidèle, elle ne se doute pas de la joie, J’allais dire : du Ciel, qu’elle donne au Ciel.

« Rappelle-toi bien : c’est quand vous êtes dans la vie de la terre que Je jouis de vous, Mes bien-aimés fidèles. Dans la vie du Ciel, c’est vous qui jouissez de Moi.

« Oh ! Mes petits enfants, considérez Ma simplicité, et comme il vous est facile de Me plaire ! Il suffit de bien faire ce que vous faites, pour Mon Amour, pour grandir, pour avancer, pour monter.

« Tendez-Moi vos deux bras bien faibles : Je vous aiderai. Nous ferons le travail à deux, en parties inégales. Il convient que le Père prenne le côté le plus lourd. Et si le petit enfant garde tendrement ses yeux en ceux de son Père, la tâche pénible lui paraît peu de chose.

« Un regard d’amour : quelle force pour vous et quelle joie pour moi !… Tous ceux qui M’aiment ont le droit de Me voir. Lors même que vous M’aimeriez chaque jour d’un amour héroïque, ce serait encore un bien petit poids d’amour, comparé à l’Amour de Moi qui sera vôtre pendant l’éternité.

« Aimez-Moi donc continuellement. Dites-le-Moi et vivez votre Amour-Moi. Je le prendrai, chaque jour, nouveau dans votre coeur, et toujours nouveau pour Moi : est-ce que Je Me lasse de vous ?… »

 

969. [III, 33] — 30 août 

« C’est Moi qui ai fait la nature humaine. Je connais sa faiblesse, sa pauvre petitesse.

« Ne t’étonne pas que Je vous aime tant quand même.

« Ne t’étonne pas, puisque je suis votre Créateur et J’ai vécu parmi les hommes.

« Ce que Je vous demande c’est de Me faire confiance en n’importe quel état d’âme. Rappelez-vous ceci, J’ai tant aimé Judas.

« Rappelez-vous encore ce que Je disais : « Quand même Tu me tuerais, j’espérerais en Toi. »

 

 

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