Extrait des cahiers de
Maria Valtorta
14 juillet 1944
Jésus dit :
Ecoute-moi bien, ma fille, parce que la leçon de ce jour est très difficile.
L’homme, tout homme, porte en soi l’image que Dieu a conçue pour l’homme. Mais tous les hommes ne portent pas en eux la ressemblance de Dieu.
Il est dit : « Dieu fit l’homme à son image et ressemblance. » Comment peut-il donc se faire que certains aient seulement l’image ? Et comment peuvent-ils avoir l’image de Dieu s’il est incorporel, très pur Esprit, Lumière infinie et éternelle, Pensée agissante, Force créatrice, mais non pas corps ?
Quelle ignorance encore chez les croyants ! Une ignorance compréhensible et une ignorance incompréhensible.
L’ignorance compréhensible provient d’une instruction vraiment rudimentaire, d’une instruction religieuse qui s’arrête au b-a-ba de la foi ; la cause en est l’éloignement de centres religieux ou bien – ce qui est très coupable de la part du fautif – de la négligence de ministres qui ne mettent pas toutes leurs forces à faire connaître Dieu à leurs propres agneaux ; ce sont des pasteurs-idoles que je regarde d’un œil sévère.
Cette ignorance-ci ne ferma pas le ciel à ceux qui en pâtissent. En effet, je suis juste et je n’accuse pas une âme si je sais que son ignorance n’est pas volontaire. Au contraire, je tiens compte de sa foi et, si je vois qu’elle est droite et qu’elle porte cette petite lueur de connaissance de Dieu qu’on lui a donnée, je la récompense comme si elle avait eu de grandes connaissances, à l’égal d’un saint docteur. Ce n’est pas sa faute si elle sait peu de choses. Mais il est méritoire qu’elle sache tirer de ce peu de choses une force avec quelques idées cohérentes : « Dieu est. Je suis son fils. Ce qui me rend tel, c’est l’obéissance à sa Loi. C’est donc en obéissant que j’arriverai à posséder Dieu dans l’éternité grâce aux mérites du Sauveur qui m’a rendu la grâce. » L’esprit de Dieu se substitue par des idées lumineuses pour illuminer le croyant que son pasteur néglige ou qui habite dans des régions où celui-ci vient naturellement.
Mais il existe également une ignorance incompréhensible. Elle est le fait de ceux qui ne veulent pas s’instruire bien qu’ils en aient la possibilité, ou encore qui, une fois instruits, le négligent et redeviennent ignorants, car c’est ce qu’ils veulent par commodité. Oublier la Vérité est nécessaire pour ceux qui veulent vivre comme des bêtes.
Je maudis cette ignorance-là. C’est l’un des péchés qui attirent mon indignation sans pardon. Pour quelle raison ? Parce que c’est un reniement de Dieu Père, Fils et Esprit Saint.
Un fils qui ne veut rien savoir de son père ou qui, bien qu’il le reconnaisse, veut l’oublier et y parvient, quel fils est-ce donc ? Il est rebelle à la voix du sang, sans même parler des voix surnaturelles. C’est pourquoi il est inférieur aux animaux qui, aussi longtemps qu’ils sont soumis à leur père en raison de leur âge, lui obéissent et le suivent. Quelle rébellion peut donc être celle qui se tourne contre un Dieu qui est Père aussi bien par la chair et le sang que par l’âme et l’esprit, je vous le laisse imaginer.
Ils renient le Fils car, sans tenir compte du sacrifice de Dieu le Fils qui s’est incarné pour porter la Vérité aux hommes en plus de la rédemption, ils étouffent en eux toute voix de cette Vérité pour vivre dans leur mensonge.
Ils renient l’Esprit Saint parce que la Vérité est toujours liée à la connaissance, or ce sont les lumières de la connaissance qui permettent de comprendre les vérités les plus sublimes. Je l’ai dit : « J’ai encore bien des choses à vous dire mais, actuellement, vous n’êtes pas à même de les supporter ; lorsque viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière… il recevra de ce qui est à moi et il vous le communiquera. »
O éternel Esprit de Dieu, qui nous aimes tant que, pour la gloire du Père, tu es descendu en des noces très pures engendrer le Rédempteur et qui, bien qu’égal à moi, es devenu mon procréateur, alors que tu procèdes de moi et du Père ! O éternel Esprit de Dieu qui, pour la gloire du Fils as propagé ton feu et le propages continuellement afin que la Parole soit comprise et que les créatures passent de l’état d’hommes à celui de dieux en vivant selon la grâce et selon la Parole ! Mystère de notre Amour ! Poème inconcevable que les élus ne connaîtront en plénitude qu’au paradis !
Je l’ai dit : « Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné ; mais qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit, cela ne lui sera pas pardonné. » De quel blasphème peut-il s’agir contre lui ? Du manque d’amour qui s’explique par le refus d’accueillir la Vérité éclairée par lui.
Nous en revenons ainsi au début de la dictée.
L’ignorance très répandue chez les croyants engendre des idées erronées sur l’image de Dieu. Non pas l’image physique : Dieu, en tant qu’Esprit, n’a ni visage, ni taille ni structure. Mais l’homme a l’image que Dieu Créateur a conçue pour l’homme.
Le Puissant et l’Infini n’avait certainement pas besoin d’obtenir l’homme d’une évolution séculaire de singes. Le singe fut ce qu’il est dès l’instant où il fut créé et fit ses premiers bonds sur les arbres du paradis terrestre. L’homme fut ce qu’il est dès l’instant où Dieu le créa à partir de la boue et où il lui insuffla l’esprit, ce qu’il n’avait fait à aune créature.
Sa ressemblance à Dieu se situe dans cet esprit éternel, incorporel, surnaturel que vous possédez en vous. Enfermé dans cette prison étroite et précaire qu’est cet esprit, un atome de l’Esprit infini, il attend impatiemment de vous réunir à sa Source et de partager avec elle liberté, joie, paix, lumière, amour et éternité.
L’image, quant à elle, persiste même là où la ressemblance n’existe plus. Physiquement, l’homme reste en effet le même aux yeux des hommes, même si, aux yeux de Dieu et des habitants surnaturels des cieux comme aux yeux de quelques élus de la terre, il apparaît sous son nouvel aspect de démon. Sous son véritable aspect à partir du moment où la faute mortelle le prive de sa ressemblance à Dieu, puisque l’esprit ne vit plus en lui.
L’homme sans la grâce, que la faute lui retire, n’est plus qu’un sépulcre où son esprit mort se putréfie. Voilà pourquoi, à la résurrection de la chair, les hommes auront beau avoir tous la même apparence physique, ils seront totalement dissemblables. Les bienheureux auront un aspect semi-divin, les damnés un aspect démoniaque. Alors le mystère des consciences apparaîtra extérieurement. Quelle terrible connaissance !
L’homme se rend d’autant plus semblable à Dieu qu’il vit davantage dans la grâce et accroît celle-ci – déjà infinie en elle-même – par les mérites d’une vie sainte. Il faut s’efforcer d’atteindre la perfection de la ressemblance. Vous ne l’atteindrez jamais, puisque la créature ne peut être semblable à son Créateur ; mais vous vous approcherez, autant que cela vous est permis, de cette Beauté surnaturelle.
Je l’ai dit : « Soyez parfaits comme mon Père est parfait. » Je ne vous ai mis aucune limite à la perfection. Plus vous vous efforcerez d’atteindre cette perfection, plus les cloisons de l’humain tomberont comme un mur attaqué par des forces victorieuses, plus les distances diminueront, plus la vue augmentera ainsi que votre capacité à sentir, comprendre, voir et connaître Dieu.
Il vous faut cependant y tendre de toutes vos forces, de toute votre générosité, sans ‘regarder en arrière’ pour voir ce que vous quittez. Sans jamais vous arrêter, sans vous lasser. La récompense justifie l’héroïsme, car elle revient à se plonger dans la jouissance de l’Amour, donc à posséder Dieu comme vous le posséderez au ciel.
O union béatifique et possession merveilleuse ! Elle est à vous, mes enfants fidèles. Venez et rassasiez-vous-en !
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