L’Eglise et la Franc-Maçonnerie (ASDE 17)

L’Eglise et

la Franc-Maçonnerie

 

 

Bien qu’elle ne l’affirme pas haut et clair, l’influence de la franc-maçonnerie est de plus en plus présente dans les activités humaines, à tout niveau. Si l’on regarde les membres des gouvernements belges et français, ils n’ont probablement jamais été aussi nombreux à en faire partie. Il est donc normal que ceux-ci influencent la manière dont les affaires sont gérées et qu’ils soient influencés par cette organisation internationale qu’ils fréquentent assidument.

 

Depuis qu’elle existe, cette société, dont il faut bien lui accoler encore aujourd’hui le nom de « secrète », a cherché à infléchir la manière de conduire les esprits et donc les peuples ; secrète parce que les desseins qui l’animent ne sont pas dévoilés au grand jour et qu’elle reste d’une discrétion absolue sur tout ce qui est débattu en son sein. Elle se réclame avant tout porteuse des idées humanistes et pour de nombreuses personnes, elle est vue comme une société de type philanthropique, soucieuse avant tout du bien commun, de l’avancée de l’idée de la promotion de l’homme et de sa défense. Elle prône ainsi les idées des droits de l’homme et son idéal philosophique se situe avant tout dans l’horizontalité de l’homme, présentant la religion comme aliénante tout en défendant le concept d’un architecte de l’univers.

 

Sans entrer dans le détail, et bien qu’elle trouve son origine plus loin dans le temps, elle s’est essentiellement développée depuis le début du 18ème siècle, encore appelé le siècle des lumières, prolongation des émancipations déjà importante de la Renaissance qui prônait le retour aux sources de l’Antiquité, siècle qui a voulu détacher l’homme et la société du concept religieux catholique, empêcheur du développement humain. Les philosophes ont commencé à vouloir prouver qu’en fait on pouvait trouver des explications scientifiques à de nombreuses positions religieuses, tout en gardant le religieux là où aucune explication ne pouvait être donnée. Le 19ème siècle a poursuivi cette démarche jusqu’à son paroxysme puisque, l’évolution de la science aidant, les connaissances acquises et donc les explications sur ces sujets laissés au soin de la religion ont progressivement pris le pas jusqu’à finalement déclaré la mort de Dieu, et donc son inexistence. Le 20ème siècle ne fut qu’une confirmation de toutes les avancées du siècle précédent pour aboutir à un monde sans Dieu, ou en tout cas totalement détaché de lui dans la gestion quotidienne de la société, aboutissant à cette quasi apostasie des peuples chrétiens dans notre monde actuel.

Que représente en effet aujourd’hui la foi défendue par l’Eglise pendant tant de siècles. Elle a été progressivement vidée de son contenu pour n’être plus qu’une sorte d’ectoplasme inconsistant. Il suffit de voir les réponses qui seraient donnés sur des articles de foi, soumis à ceux que l’on appelle encore aujourd’hui chrétiens pour s’en rendre compte. L’inculture religieuse a pour moi été manifeste lors des réunions synodales au sein des petits équipes de base, dans le synode initié par l’évêque du diocèse de Tournai, ceci sans préjuger de ce qui s’en est suivi dans les réunions ultérieures au stade final de l’étude.

 

Pour en revenir plus précisément à la Franc-maçonnerie, son influence a véritablement été déterminante au cours des siècles, bien qu’elle s’en défende. De nombreux meneurs de la révolution d’indépendance des Etats-Unis en faisaient partie. La révolution française ne leur est pas étrangère loin s’en faut, tout comme la révolution bolchevique et toutes les révolutions de société que nous avons connues.

 

En fait, si l’on s’en tient aux déclarations faites par plusieurs de ses dirigeants, leur but est d’infléchir le monde à leurs idées, qu’elle qu’en soit le prix à payer, et dans ce prix il faut comprendre le prix du sang, donc de la mort d’hommes et de destructions de l’organisation humaine à tout niveau. Et l’une des idées maîtresses est de contrer la religion catholique, dernier rempart à l’asservissement des peuples. Il ne faut donc pas s’étonner qu’elle ait été en lutte avec l’Eglise qui n’a eu de cesse de se défendre en dénonçant les projets funestes qu’elle promeut, une société sans Dieu et sans référence à Dieu. Il suffit de voir les positions prises par les gouvernements français de fin du 19ème et début du 20ème siècle pour s’en convaincre. Pensez à tous les ordres religieux chassés de France à l’époque. Voyez aujourd’hui comment le gouvernement français se comporte autour du « Mariage pour tous ».

 

De nombreux francs-maçons se défendront de tout cela. Il faut pour cela savoir que la franc-maçonnerie est une organisation extrêmement hiérarchisée, disposant de 33 niveaux différents, et la plupart des affiliés ne connaissent pas le niveau auquel appartient chaque membre, l’initiation n’étant forcément pas la même pour tous et les niveaux les plus bas étant constitués d’un grand nombre de personnes de bonne volonté, soucieuses du bien commun, et pensant pouvoir œuvrer à ce bien commun de tous au travers de leurs actions. Au plus un individu s’élève dans cette hiérarchie, au plus il est au courant des véritables buts recherchés. Il y a ainsi le plus souvent une tromperie d’un niveau supérieur à un inférieur. Au plus on monte, au plus aussi le somment de la pyramide se rétrécit et au plus le nombre de personnes initiées diminue.

 

Cette organisation est donc très structurée et au plus on gravit les échelons, au plus il est difficile de s’en détacher, tant les influences exercées sont nombreuses. Il y a malgré tout certaines individualités qui n’ont pas craint de la quitter, tout en sachant qu’il pouvait y avoir des représailles. C’est ainsi que cette organisation a pu être mieux connue de l’intérieur par les révélations qui en ont été faites.

 

Ces quelques lignes sont un résumé très succinct de ce qu’est la franc-maçonnerie. Elles permettent néanmoins de mieux comprendre en quoi elle consiste sans s’étendre sur de longues explications, avec forces preuves des idées avancées.

 

Pour résumé ce qu’est la franc-maçonnerie par rapport à l’Eglise catholique, on peut avancer le terme d’une véritable contre-Eglise et de nombreux papes, jusqu’à Pie XII, ont été très clairs à ce sujet. Précisons encore que de nombreuses sociétés connexes gravitent autour de la Franc-maçonnerie ou en sont même issus, avec parfois à leurs têtes des membres plus ou moins importants.

 

J’en resterai personnellement là pour le moment, tout en gardant la possibilité de proposer l’un ou l’autre article par la suite, articles qui pourraient aider à mieux comprendre ce qu’est cette organisation afin que chacun soit mieux armé afin de s’en défendre et de savoir ce qu’elle fait encore aujourd’hui.

 

Je poursuivrai en reprenant un article paru récemment dans la revue « L’appel du Ciel » qui a consacré un article intéressant sur la franc-maçonnerie en mars 2014. Je le trouve très bien fait, de lecture aisée et de nature à mieux comprendre la position de l’Eglise vis-à-vis de cette organisation.

 

Il sera suivi par une lettre adressée par le journaliste catholique Jean-Pierre Snyers à l’abbé Gabriel Ringlet qui fut vice-recteur de l’université catholique de Louvain et qui a plus d’une fois défrayé la chronique par ces positions pour le moins avancées en matière religieuse, laissant parfois le doute dans les esprits sur des sujets difficiles. Auteur de nombreux livres, il en a d’ailleurs écrit un qui s’intitule « Evangile d’un libre-penseur : Dieu serait-il laïque ». Les thèses qu’il défend permettent de se demander si sa foi correspond encore à celle que l’on attend de témoins de l’Evangile, étant donné qu’il est prêtre catholique. Jusqu’où peut aller le dialogue entre « ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas » ?

 

Voici un exemple d’assertion pour le moins équivoque et à tout le moins dérangeante pour un prêtre : « L’au-delà, ce que je deviens est une question tout à fait secondaire… Toutes ces inventions de catégories d’enfer, de purgatoire, de paradis, c’était une manière de construire un système qui maintenait les gens dans la peur… Je confirme que le purgatoire est une invention du Moyen-Age qui a maintenu les gens dans je ne sais quels enfermements qui, moi, me sont insupportables ». Vous avez dit ‘prêtre catholique’.

 

Mais comme il s’en défend quand on le critique, il n’a jamais reçu aucune réprimande pour ses positions affirmées, que soit d’un archevêque ou d’un évêque de Belgique, comme de toute autorité religieuse d’où qu’elle soit. Argument fort s’il en est en effet, qui traduit bien le laxisme actuel de l’Eglise en général en matière de théologie à l’encontre des trop nombreux modernistes de tout poil qui ont eu la liberté de sévir comme ils le voulaient, sans être inquiété de se voir « crosser ».

 

Le journaliste Jean-Pierre Snyers, mentionné un peu plus haut, a cru bon de réagir en publiant cette lettre ouverte afin de contrebalancer, d’une certaine manière, le silence prononcé des autorités religieuses. Il traduit en tout cas un malaise certain au sein de l’Eglise qui rappelle ce que j’avais déjà évoqué dans un précédent numéro : « Le Christ retrouvera-t-il la foi quand il reviendra sur terre ? »

 

 

Christian Dachy

 

 

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