Lui et moi – Janvier 1941

LUI et moi

 

 

Mois de Janvier 1941

 

1045. [III,5] — Ier janvier 1941. Au réveil. 

« Ton mot d’ordre pour l’année : Crois en l’Amour.

 

1046. [VII,343] — 1er janvier 1941.  Je demandais une grâce au Seigneur.

« Si c’est l’amour qui demande à l’Amour, l’Amour ne peut rien refuser.

« Si c’est l’intérêt ou la crainte qui demande à l’Amour, l’Amour écoute de plus loin. »

 

1047. [V,143] — 2 janvier 1941. — Je Le regardais pleurer au Jardin des Oliviers et je Lui demandais de laisser tomber Ses larmes dans mon coeur.

« Oui, Je voyais par instants les consolations que Me donneraient dans toute la suite des temps, Mes âmes amies.

« Je voyais leur grand désir de souffrir à Ma place et Moi, Je dirigeais vers elles les mérites de cette horrible agonie.

« Car J’ai vu depuis le premier homme jusqu’au dernier : quel poids, ma Fille! Pour un expiateur…

« Quand défilèrent tous les crimes, tous les corrupteurs, tous les ingrats, tous ceux qui n’ont jamais pensé à M’aimer !… Est-ce que cela ne vous est pas naturel d’aimer quelqu’un qui vous a retiré d’un danger ? Et Moi, qui vous ai sauvés de l’enfer, pourquoi ne M’aime-t-on pas ?… A celui qui aime, tout est pardonné.

« Je te le demande encore : il faut croire à l’Amour du Christ, sinon vous Le peinez. Est-ce que vous ne seriez pas peinés si votre ami vous disait : « Dans ton affection, tout est faux ! »… Vous seriez blessés et vous vous tiendriez sur vos réserves.

« Souvent aussi, vos manquements de foi en l’Amour arrêtent Mes dons, de crainte d’augmenter vos ingratitudes et J’attends… Mais alors, si vous M’appelez, ah ! comme Je suis là, prêt à vous porter, Mes pauvres petits enfants.

« Te rappelles-tu ? quand tu étais petite et que tu Me cherchais, tu allais te cacher dans la chambre noire, derrière la cuisine de ta grand’mère ; là, il y avait dans un coin un grand paillasson roulé en hauteur : tu entrais dedans et quand on disait : « Où donc est Gabrielle ? », tu pensais : « Je suis avec le bon Dieu… »

« Et tu te rappelles, dans les soirs d’été, au Fresne, tu allais toute seule sur la terrasse, Me cherchant entre La Loire et les étoiles ; tu disais : « Je vais penser… »

« C’était Moi que tu cherchais ».

« Et Je Me laissais prendre. Mais tu ne le savais pas encore. Ah ! comme Je t’ai aimée, Ma petite Fille ! »

1048. [III,54] — 6 janvier 1941. — Epiphanie.

Je pensais à la joie de la Sainte Vierge, recevant pour Son Fils les dons des Mages et je l’appelais :

« Notre-Dame Joyeuse. »

« Appelle-La ainsi souvent, Elle en sera heureuse.

« Elle est la Mère de la Joie et elle est aussi la Mère des Douleurs. C’est la Femme, tu comprends? dans la perfection de l’être. »

 

1049. [V,144] — 9 janvier 1941. — Heure sainte. 

« Viens, Mon épouse. Regarde-Moi souffrir dans le Jardin… Comme si c’était ce soir. C’est toujours : ce soir, pour Dieu qui voit d’un même temps, tous les temps.

« Ne Me quitte pas !… Je suis comme un enfant plein de terreur qui supplie qu’on ne le laisse pas seul…

« Demeure là ! Que Je te sache présente. Cela soulage, une présence… Tiens-Moi la main… Je ne suis qu’un pauvre Homme bien misérable, tout en étant Dieu. Personne ne comprendra la somme de Ma misère !

« J’aurais besoin de tous les Miens autour de Moi…

« Je vois l’enfer déchaîné et Je suis Seul pour Me défendre : prie avec Moi !…

« Crois-tu mieux à Mon Amour, maintenant que tu Me vois tant souffrir ? Donne-Moi cette aumône : une obole de Foi. Comme je tiens à vos vertus théologales ! à ces sentiments fondamentaux, dans le coeur de Mes enfants !…

« Deux échelons : la Foi, l’Espérance, et vous arrivez à l’Amour. Et comme tu le lisais ce matin : « Il n’y a que l’Amour qui compte. » Il faut s’ingénier à y parvenir, en demander l’accroissement, Lui offrir des petits sacrifices, à cet Amour qui a besoin d‘aliment.

« Quelquefois, il croit qu’il perd son temps, qu’il diminue, quand, au contraire, il grandit.

« Désirer aimer, c’est déjà aimer. Tous les efforts que tu fais pour aimer davantage, te sont comptés comme surérogation par la Miséricorde.

« Avance, avance. Que rien n’arrête ta marche confiante : bien sûr, confiante, puisque Je suis là. Et si tu comptes sur Moi, comment veux-tu que Je puisse ne pas t’aider à arriver au point que tu as désiré ?

« Apprends à désirer. Sois pleine d’audace, puisque tu as entendu cette parole : « Soyez parfaits comme le Père céleste est parfait. »

« Seule, tu ne peux rien. Confiée à Moi, appuyée sur Moi, en Moi, tu peux tout. C’est pourquoi Je te redis :

« Ne reste pas en toi. Passe en Moi et humblement demande-Moi de t’agir et Je t’agirai. »

 

1050. [III,55] — 16 janvier. Chemin de Croix, 4e station. 

« Tu vois l’Amour dans cette rencontre avec Ma Mère ; demande-Moi qu’à chacune de tes actions tu Me rencontres avec la même somme d’amour. »

 

1051. [III,56] — Matin. Revenant de la messe au clair de lune. 

« Tu vois comme le Père vous garde et vous protège de Ses tendres rayons dans vos misères de la terre.

« Toi, aie des attentions d’une mère pour ton prochain, pour Me remercier des Miennes. »

 

1052. [V,145] — 16 janvier. Heure sainte.  Saint-Pierre.

« Prier avec Moi, tu comprends ? avec Moi. Je leur disais :

« Quoi ! vous n’avez pu veiller une heure avec Moi !… Veillez et priez ! »

« A toi aussi, Je dis ces mêmes paroles. N’est-ce pas bien naturel de s’aider entre frères ? Je suis ton Frère. Je porte le fardeau du monde. Il Me paraît que je succombe déjà sous ce poids… Ma Gabrielle, aide-Moi!

« Aide-Moi, en priant. Aide-Moi, en aimant… tant peut faire l’amour sur un coeur sensible : quel coeur est plus sensible que Mon Coeur ?

« Et si l’on te demandait : « Que faites-vous en ce moment ?» et que tu puisses répondre : «Je suis occupée à aimer mon Dieu », le ciel et la terre pourraient s’arrêter, ce serait un fait peu important à côté d’une âme qui travaille à Me charmer.

« Aime-Moi de toutes les manières :

« Aime pour réparer,

« pour Me consoler,

« pour Me remercier,

« pour Me glorifier,

« pour obtenir,

« pour Me faire plaisir,

« et aime pour aimer.

« C’est ce que font tous les Saints, là-haut, et croirais-tu qu’il est sans cesse question de Ma

Passion, qui semble se renouveler sans arrêt : prends tous ces concerts de louanges et tous ces

transports d’amour, et offre-les-Moi dans le Jardin, afin de Me voiler les assauts des enfers.

« Ensuite, prends comme un bouquet Mes souffrances et offre-Les au Père pour sauver telle ou

telle âme qui Lui plaira.

« Et ainsi, J’ai moins mal, dans les ténèbres des Oliviers, si Ma douleur est employée pour vous, Mes amis, Mes petits, Mes tendres enfants !

« Prie pour tous les temps, tous les peuples, tous les pécheurs : Ma Sueur de Sang est d’une infinie richesse.

« De quoi aurais-tu peur ? Répands-Le, ce Sang, comme une Vie qui s’en va pour donner de la

vie…

« Oh ! Ma chère petite Fille, bien faible, bien misérable, Je compte sur toi : aide ton grand Frère.»

 

1053. [III, 57] — 17 janvier.  Je pensais qu’à ma mort, je n’aurais que des hymnes de  reconnaissance pour Le remercier de ma vie si remplie de grâces.

« Et Moi, la veille de Ma Mort, n’ai-Je pas institué Mon Eucharistie. Ce mot signifie action de grâces.

« Ensemble nous remercierons le Père. »

 

1054. [V, 151 et VII, 344] — 17 janvier.  Aux Quarante Heures de N.-D., dans le sermon, je retrouvais tant de choses qu’il m’avait dites et presque dans les mêmes termes.

« Crois-tu mieux en Ma Voix ? »

 

1055. [III, 58] — 18 janvier. Devant le Saint-Sacrement. 

« Dis : Seigneur, faites que je croie.

Seigneur, faites que j’espère. Seigneur, faites que j’aime. Et vois : Moi te remplaçant parce que tu es si petite.

« De plus en plus, va au prochain : c’est Moi qui irai.

« Contemple-Moi parler par toi, car tu ne sais rien faire toute seule.

« Dis-le-Moi souvent. Et autant de fois Je viendrai te remplacer. »

 

1056. [VII,345] — 18 janvier. 

« Reçois de ces Quarante Heures la grâce de ne plus chercher à agir par toi, de tout Me laisser faire en toi, trop petite et trop misérable pour être capable d’aucune chose.

« Aie donc sans cesse les yeux fixés sur ton Époux, quelle que soit ton action. Que tu pries ou que tu converses. En ayant grand désir qu’il te remplace. Et Je te remplacerai. Tu te rappelles l’âme qui s’agitait beaucoup et qui n’avançait pas ? Voilà ce que tu as été.

« Et l’âme qui se tenait aux pieds du Sauveur, humblement, et qui se laissait faire, se vidant d’elle-même, en acquérant, ainsi de son Sauveur, une foule de mérites. Voilà ce que tu seras.

« C’est Ma grâce des Quarante Heures. »

1057. [V,146] — 22 janvier 1941. — Heure sainte. 

« Crois-tu à Mon Amour puissant ? »

« Oui, Seigneur, je crois à Votre Amour puissant »

« Crois-tu que Mon Amour est plus fort que tous les amours réunis de cette terre ? »

« Oui, Seigneur, je crois cela »

« Oh ! dis-le-Moi souvent ! Cela soulage Mon Agonie. Les incrédules blessent Ma tendresse. Et la confiance d’une âme M’est si grande douceur !…

« Ne vois-tu pas que depuis que tu Me laisses agir à ta place, ta joie et notre union sont plus grandes ? Ne vois-tu pas qu’ainsi tu avanceras à pas de géant puisque c’est Moi qui fait la route?

« L’autre jour, quand tu as eu cette déception (une affaire importante qui semblait manquée), J’ai aimé que tu Me l’offres sur le champ tout entière. Et Moi, Je la donnais au Père. Oh ! toujours, perds-toi en Moi : si tu savais ce que c’est que Moi, tu te réfugierais sans cesse dans Mes bras !…

« Si tu savais le don de Dieu et qui est Celui qui s’appelle Jésus-Christ !… Au moins, n’arrête plus ton élan : c’est Moi qui suis l’Élan !

« Ne cherche même pas où Je te conduis. Regarde-Moi sans même t’apercevoir que c’est là l’abandon.

« Occupe-toi de Me faire plaisir en tout, dans ton âme souriante. Donne à ton âme cette attitude habituelle que J’aime et qui M’honore tant…

« La deuxième attitude habituelle, c’est de multiplier les occasions de rendre service au prochain, puisque tu sais que les autres, ce sont Mes frères.

« La troisième attitude habituelle : faire naître l’occasion de parler de Moi. Cela serait si bon pour Moi et pour toi. Imagines-tu une journée où pas une fois le Nom du bon Dieu n’aurait été prononcé par tes lèvres, avec un mot aimable pour ceux qui t’écoutent ?

« Ce serait peut-être par timidité ? par crainte de gêner ? au contraire. Essaie et tu seras étonnée de voir combien on sera attiré par ces paroles du Ciel.

« Essaie, et c’est Moi qui parlerai. Je t’en prie, donne-M’en l’occasion, dès demain : tu sais bien que quand ton Seigneur parle, Il touche ! ».

 

1058. [III, 59] — 24 janvier.  Je disais : « mon Dieu ».

« Ne dis pas cela sans penser que ton Dieu est à toi. »

 

1059. [VII,346] — 25 janvier.  Tandis que je re-appliquais une chape, je disais à l’Enfant Jésus :

 « Je mets sur Ta petite robe de Beethléem de l’or et des pierreries. » —

« En les mettant sur la Mienne, tu en ornes aussi la tienne. Est-ce que Je ne te donne pas tout ce que J’ai? »

 

1060. [III, 60] — 31 janvier.  Chemin de Croix, 13e station. 

« Toi aussi, repose entre les mains de la Sainte Mère et laisse-La panser tes plaies. »

 

1061. [V,147] — 31 janvier 1941. — Rennes, Saint-Germain. 3 heures sonnaient. 

« Est-ce que cela ne te rappelle rien ?…

« Adore-Moi mourant pour toi, expiant pour toi.

« Ces derniers instants de Ma vie terrestre, Ma petite Fille, recueille-les précieusement, comme Ma suprême Volonté de souffrir devant le Père pour vous sauver.

« Offre-Lui ces dernières minutes d’Amour, de sacrifice total. Dis-Lui :

« Ο Père, c’est Ton Fils qui se meurt, laisse-Toi toucher !

« Convertis les pécheurs, fais des saints, fais des prêtres.

« Donne la paix au monde, la « vraie Paix ! »

« Que peux-tu refuser à Ton Fils, ô Père !

« Il prie en nous, par nous : exauce-nous ! »

 

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Au Souffle de l'Esprit

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading